Ailier fort

De grands clubs s’intéressent à ce gamin de 19 ans qui a aidé le Lierse à s’extirper de la zone rouge.

Son conseiller

René Verniers: « Stein est un diamant brut. Nous avons d’abord travaillé sa protection de ballon. Malgré son gabarit, il laissait trop d’ouverture à l’adversaire qui pouvait ainsi lui prendre facilement le ballon. Mais il est très bon dribbleur. Seulement, il jouait trop sur le même rythme. Je lui ai appris à chercher différentes solutions. Il sait changer de direction mais avant, il restait trop sur son pied droit. Aujourd’hui, il a le choix: pied gauche, pied droit ou prendre son homme de vitesse.

Nous avons également travaillé sa technique de frappe, notamment le dribble et le tir en force à ras-de-terre. Avant, il se tenait mal sur son pied d’appui. Mais il apprend vite.

Stein doit apprendre à travailler dur. Il faut qu’il demande plus souvent le ballon, qu’il soit davantage impliqué dans le jeu. S’il y arrive, il fait des choses fantastiques. Il est capable de faire basculer un match en un éclair. Mais il doit se montrer davantage car, s’il se montre trop attentiste, il perd la moitié de ses possibilités.

Je ne sais pas pourquoi il était retombé aussi bas. Peut-être se reposait-il trop sur ses lauriers. En tout cas, je l’ai réveillé. Et si l’entraîneur lui fait confiance, il ne peut qu’être bon. Regi Van Acker l’a bien compris. Je pense qu’il n’est qu’à 80% de ses possibilités réelles ».

L’entraîneur qui l’a lancé il y a trois ans

Walter Meeuws: « A l’époque, le Lierse produisait le meilleur football de Belgique et, pendant trois mois, Stein a évolué à un très haut niveau. C’était une comète ou une fusée, si vous préférez. Il avait tout: fraîcheur, joie de jouer, sens de l’initiative, vitesse d’exécution, dribble facile et présence dans les 16 mètres. Mais on ne le connaissait pas et il étonnait tout le monde. Le plus dur commença lorsque les adversaires s’armèrent. Là, il a manifestement éprouvé des difficultés. Il a chuté et n’a pas toujours su se relever. Ce n’était pas illogique eu égard à son âge mais on attendait déjà beaucoup trop de lui.

La saison dernière, l’équipe ne tournait pas et ce n’était pas à lui qu’il fallait demander de faire quelque chose. En fait, Stein est un garçon calme qui a encore besoin du soutien de ses proches. Je suis toutefois certain que cette période difficile l’a endurci et, aujourd’hui, il est à nouveau beaucoup plus régulier ».

Le DT des équipes d’âge

Marcel Vets: « Un jeune talentueux arrive très vite dans le noyau A. Il y apprend beaucoup mais est également exposé aux dangers du football professionnel. Humainement, le passage des équipes d’âge au noyau A est toujours très brusque. Souvent, les joueurs ne sont pas suffisamment conseillés, notamment sur le plan financier, alors qu’il faudrait justement protéger leur talent.

Lorsque des gamins de 18 à 20 ans sont confrontés à des sommes pareilles, il faut être très strict avec eux, sans quoi ils succombent aux tentations. La vie est belle, ils sont populaires… Mais ils sont souvent mal armés pour survivre à ce luxe et je pense que ceux qui s’en sortent sont ceux qui y sont le mieux préparés.

Stein est un garçon sobre, un Campinois bon teint. En principe, ces gens ne marchent pas à côté de leurs pompes. Il est arrivé au firmament à la vitesse d’une étoile et a rapidement connu le revers de la médaille lorsqu’il a sombré avec l’équipe.

Evidemment, il était encore très jeune. Il est tout à fait normal qu’un joueur connaisse un passage à vide. Il devait encore apprendre son métier d’autant qu’en sport, on n’est jamais arrivé.

En fait, Stein devrait être très content d’avoir déjà connu les deux facettes du métier alors qu’il n’a pas encore 20 ans. Il n’a pas été mis KO mais a simplement reçu un uppercut qui l’a rendu groggy. Et manifestement, il a retenu la leçon ».

Un ex-joueur devenu scout

Stan Van den Buys: « Au cours des dernières années, il a trop utilisé son couloir. Pour rentrer dans le jeu, il doit utiliser son pied droit et, pour le moment, celui-ci n’est pas suffisamment bon. C’est pourquoi il veut toujours partir du gauche.

Pour moi, Stein est meilleur dans un rôle plus central. C’est un joueur qui a besoin de liberté de mouvement. De plus, il est plus fort lorsqu’il vient de loin car il peut profiter de sa vitesse et utiliser ses feintes de corps. Alors, il est difficile de l’arrêter.

Peut-être le Lierse a-t-il trop voulu faire de Stein un ailier. A ce poste, il faut pouvoir causer la surprise. Or, avec lui, après cinq duels, les défenseurs ont compris. Stein est meilleur lorsqu’il peut bouger.

Son apprentissage n’est pas encore terminé. Au cours des prochaines semaines, il doit prouver qu’il peut être plus constant. Pour moi, il ferait bien de rester encore deux ans au Lierse, dans un environnement qu’il connaît bien et où il aura davantage de chances de jouer.

De plus, il doit apprendre à se faire respecter. Chez les jeunes du Lierse, tout est trop facile. On gagne toujours, on n’apprend pas à encaisser les coups. Alors, dès qu’on doit faire face à un peu d’opposition, on perd pied ».

L’entraîneur-adjoint du Club Brugeois

Chris Van Puyvelde: « Avant de partir, un jeune talentueux doit d’abord devenir une valeur sûre de son équipe. Or, si on tient compte des deux dernières saisons, on ne peut pas dire cela de Stein.

Il manque de régularité dans ses prestations et ses actions. C’est là qu’il doit progresser. C’est primordial: il doit répéter davantage d’actions dangereuses et varier ses feintes de corps. Plus haut on joue, plus le marquage est intense.

Il n’a que 19 ans. Malgré sa taille, je pense qu’il peut également progresser dans le jeu de tête et dans les duels. Il devrait également apprendre à jouer davantage sans ballon, à mieux se démarquer. Ce sont des choses qui se travaillent facilement.

Il est rapide, il a un bon dribble et il est solide. A mon avis, il n’y a plus grand-chose à améliorer de ce côté. C’est un joueur qui peut également évoluer seul en pointe. Avec lui, il faut voir à long terme. Il a également l’avantage d’avoir déjà connu un passage à vide et d’en être sorti.

Chaque jeune talent belge nous intéresse. Evidemment, tout le monde le voit déjà à Bruges parce que cette politique a porté ses fruits par le passé mais je ne peux pas dire si le Club s’intéresse concrètement à lui… »

Frédéric Vanheule,

« Je ne sais pas pourquoi il est tombé si bas. En tout cas, je l’ai réveillé » (René Verniers)

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