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Depuis plusieurs semaines, les Blauw en Zwart

ont trouvé la bonne formule. Souvent

sans le médian roumain qui trépigne d’impatience.

Bruges a passé avec brio sa première session de rattrapage au niveau européen. En battant 4-0 les Français de Châteauroux, le club de la Venise du Nord entrevoit les poules de la nouvelle Coupe de l’UEFA. Un début de championnat réussi et un devoir européen appliqué ont succédé à la tempête de l’élimination en Ligue des champions. De là à affirmer que tout le microcosme brugeois baigne dans une douce sérénité…

Dans son système actuel, Trond Sollied ne mise que sur trois milieux de terrain. Trois hommes seulement qui doivent se charger à la fois de la construction et de la récupération. Pour ce faire, Sollied a choisi le Slovène Nastja Ceh à gauche, Timmy Simons au centre et Gaëtan Englebert à droite. Pas de place dans ce système pour Alin Stoica (24 ans) ni Jonathan Blondel. Pourtant face à Châteauroux, le Roumain a montré de bonnes choses en rentrant au jeu à la 54e minute à la place de Philippe Clement. Une prestation ponctuée par un très beau but dans les derniers instants de la rencontre. Dans un jeu rapide, sans cesse en mouvement, à passes courtes, Stoica s’avère précieux. Mais qu’en sera-t-il dans un match plus fermé et dans un système qui oblige les trois médians à chasser continuellement le ballon ? Même avec la blessure de Simons (déchirure du ligament du médian du genou gauche), l’option Stoica risque de ne pas s’imposer aux yeux de l’entraîneur plus enclin à faire monter Clement d’un cran et à confier l’axe défensif à la paire Marek Spilar-David Rozehnal.

Pour sa 3e campagne brugeoise, Stoica veut pourtant s’imposer dans l’entrejeu.

Tu as débuté trois rencontres sur cinq depuis le début du championnat, es-tu satisfait ?

Non. Je trouve que je ne joue pas assez. Trois matches comme titulaire en championnat mais seulement un en Coupe d’Europe. Je trouve que je n’ai pas joué beaucoup et c’est évidemment la clé pour s’imposer. Personne ne tient compte de tes états de service et c’est normal. Tu dois sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier. Mais pour prouver ma valeur, je dois jouer. Il n’y a pas meilleur entraînement que le match.

Tu trouves que tu as ta place dans le onze de base ?

C’est évidemment l’entraîneur qui choisit mais je pense que j’ai effectué de bons matches quand j’ai eu la chance d’être aligné. Lorsque je suis entré au jeu en cours de rencontre, également. Je ne comprends donc pas pourquoi un jour je joue, un autre je ne joue pas. Maintenant, je veux jouer et je veux montrer que je peux aider l’équipe. La réaction des supporters contre le Lierse montre également que je suis apprécié quand je joue. Mais je ne peux pas me mettre moi-même dans l’équipe. J’attends donc.

En discutes-tu avec Trond Sollied ?

Non. Je trouve qu’il devrait y avoir plus de communication. Mais, bon, chacun a sa manière.

Tu es parti d’Anderlecht avec un sentiment de revanche. Tu débutes ta 3e saison à Bruges. Quel bilan tires-tu ?

Je ne peux pas me montrer satisfait. Je ne suis pas parti d’Anderlecht avec un sentiment de revanche mais je comptais bien m’imposer à Bruges. Je suis en dette envers le club et surtout avec les supporters. Mais je ne peux les rembourser qu’en jouant. C’est dommage car c’est quand même deux années de perdues. J’ai 24 ans et je ne peux pas me permettre de continuer dans cette voie-là.

Tu serais prêt à partir ?

Pour le moment, je veux m’imposer à Bruges mais si la situation perdure, il faudra commencer à réfléchir.

Que technique ?

Tu traînes une réputation de joueur technique qui ne se bat pas assez. Est-ce que finalement la philosophie brugeoise te convient réellement ?

Un bon joueur est capable de s’imposer partout. Quand je regarde les matches à la télévision, je vois des joueurs techniques qui passent des mauvais moments dans la rencontre mais qui peuvent faire basculer celle-ci sur une passe ou un dribble. L’être humain n’est pas un robot, ou une machine. Tu ne peux pas prester tout le temps à 100 à l’heure. Et puis, on dit que je ne me fais pas assez mal. C’est faux. Je suis un joueur de football. C’est à moi de savoir comment je dois jouer.

Tu n’as pas l’impression d’avoir stagné depuis ton départ d’Anderlecht ?

Non. Les matches de championnat et de Ligue des Champions t’apportent de l’expérience. J’ai surtout progressé mentalement. Reste maintenant à me concentrer sur la régularité. J’arrive à ma plénitude. Mes meilleures années sont devant moi. Si tu as des qualités, si tu es né avec du talent, tu y arriveras.

Plusieurs blessures t’ont freiné. Où en es-tu physiquement ?

J’ai été blessé à la cheville durant tout le premier tour la saison passée après un match de Ligue des Champions contre le Celta Vigo, le 16 septembre. J’ai joué un mois avec un ligament déchiré et personne ne l’a souligné. Depuis février, je suis totalement opérationnel.

L’élimination brugeoise de Ligue des Champions te prive d’une vitrine supplémentaire. Tu n’envies pas Anderlecht quand tu les vois jouer contre Valence ?

Chaque joueur est déçu de ne pas participer à la Ligue des Champions car cela donne de l’intérêt à une saison. Donetsk jouera contre Milan et Barcelone. On veut jouer contre les grandes équipes mais maintenant, on doit se focaliser sur la Coupe de l’UEFA. Ceci dit, je crois que les équipes belges n’arrivent pas à la cheville d’équipes comme Valence. En Espagne, le niveau est élevé chaque semaine. On voit que c’est la balle qui court et pas l’homme. Et c’est normal car la balle, elle, ne se fatigue pas. Dans un tel jeu, l’homme ne court pas. Ces équipes n’ont même pas besoin d’accélérer pour l’emporter.

En championnat de Belgique, on s’oriente de nouveau vers un duel entre Bruges et Anderlecht. Qu’est ce qui fera la différence entre les deux équipes ?

Cela se jouera sur des détails. Le championnat est encore long et tout peut encore arriver. On a pris un bon départ et c’est important. Cela prouve que l’on est déjà dans le rythme. Ce n’est pas un hasard de retrouver Anderlecht et Bruges déjà en tête après seulement cinq journées. Le niveau du championnat baisse d’année en année. Les meilleurs joueurs partent et les nouveaux n’ont souvent pas leur niveau.

Le milieu de terrain brugeois ne comporte que trois milieux de terrain ? Tu es surtout en concurrence avec Ceh mais ta place est pourtant plus centrale ?

Avec ou sans Ceh, je dois quand même jouer. Je peux jouer au centre mais je peux également évoluer à gauche ou à droite comme cette année. Le plus important est de jouer, quelle que soit la place sur le terrain. Les bons joueurs s’entendent toujours entre eux dans n’importe quel système, 4-4-2 ou 4-3-3. Mais, c’est évidemment plus facile de jouer à sa position.

Tu penses encore à la sélection roumaine ?

Evidemment. C’est ma génération qui joue pour le moment. Ma dernière sélection remonte à septembre de l’année passée mais si je ne joue pas, je ne serai pas repris. C’est l’éternel problème. Le sélectionneur vient régulièrement aux nouvelles.

La Grèce a pourtant été sacrée championne d’Europe avec des remplaçants…

C’est une exception qui ne se produira qu’une fois. Ils ne vont même pas se qualifier pour la Coupe du Monde.

Stéphane Vande Velde

 » Dans les grandes équipes, c’est LE BALLON QUI COURT  »

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