Bruno Govers

Après avoir fait ses gammes à Bruxelles, le jeune Marocain (20 ans) poursuit son apprentissage en Campine.

Les faits remontent au 23 septembre, à Molenbeek. Ce soir-là, le Brussels donne la réplique à Westerlo, dans le cadre de la 7e journée. A la 67e minute, le coach des Campinois, Herman Helleputte, décide de lancer dans la bataille le jeune Nabil Dirar (20 ans) en remplacement de Jefke Delen. Une option des plus pertinentes, car jusqu’à la fin de la rencontre, le médian marocain en fait voir de toutes les couleurs, sur le flanc gauche, à l’arrière-garde des Coalisés. C’est d’ailleurs après l’une de ses actions d’éclat que les Jaune et Bleu remportent les trois points, par l’entremise de Patrick Ogunsoto.

Interrogé après coup sur son choix judicieux, le mentor des visiteurs n’en nuançait pas moins son appréciation :  » Nabil Dirar a un potentiel très intéressant et se révélera sans doute un excellent renfort. Mais, pour l’heure, il épouse encore trop le profil d’un joueur de football en salle. Il effectue tout sur des espaces réduits alors que, pour un médian, il convient de privilégier de temps à autre le jeu long aussi. Mais il y parviendra. C’est une pure question d’apprentissage « .

Au propre comme au figuré, Dirar vient, il est vrai, de très loin par rapport aux footeux de son âge. Jusqu’à ses 12 ans, son quotidien s’est effectivement résumé aux matches interquartiers dans sa ville natale, à Casablanca. Et lorsqu’il mit le cap sur la Belgique et plus précisément notre capitale, une année plus tard, son univers sportif se borna à des rencontres de football dans les fameux espaces Agora. De quoi expliquer, chez lui, une propension à bloquer le ballon de la semelle, caractéristique du Futsal, précisément.

 » Après quelques mois, à l’instigation de quelques copains d’école inscrits au FC Haren, je me suis inscrit dans ce club  » dit-il.  » Comme il n’y avait plus de place en Cadets, j’ai été incorporé immédiatement en Scolaires. Malgré la différence d’âge, je me suis senti d’emblée à l’aise. J’étais milieu gauche, ma place de prédilection et je n’avais de cesse d’inscrire des buts ou délivrer des assists. Au bout de ma première saison, le RWDM est venu aux nouvelles. Comme des potes jouaient là-bas, je n’ai pas hésité à emboîter leur pas « .

Chez les Coalisés, l’aventure sera toutefois de très courte durée : le club file du mauvais coton et, après quelques mois, la faillite est prononcée. L’Union Saint-Gilloise flaire alors le bon coup et s’empresse d’embrigader notre homme, à l’instar de plusieurs autres Molenbeekois. Confié aux bons soins de l’entraîneur Alain Campion, Nabil est utilisé à plusieurs places : arrière central, médian défensif et enfin régisseur. Après une accession en Réserve en 2003, la direction lui chicane cependant une place dans le noyau de Première l’année suivante. Déçu, il prend alors la direction de Diegem Sport.

 » Certains ont crié au fou « , rappelle-t-il.  » Je faisais partie d’un club de D1 en 2001 et trois années plus tard, après un passage par l’Union, club de D2, voilà que je me retrouvais en D3. Mais je voulais absolument jouer chez les A et Diegem m’offrait cette opportunité. Avec le recul, je n’ai jamais regretté ce choix. J’ai eu l’occasion de m’illustrer deux ans là-bas et de taper dans l’oeil d’ Ariel Jacobs dont le fils, Pieter, fut mon coéquipier pendant tout ce temps. En sa qualité de directeur technique à Genk, l’ancien entraîneur adjoint des Diables aurait aimé que je prenne le chemin du Limbourg. Mais à ce stade-ci de ma carrière, je ne me voyais pas militer déjà dans un club aussi huppé. J’ai préféré Westerlo et je ne m’en plains pas. Indépendamment de bribes de matches, une autre récompense m’attend sous peu sous la forme de ma première incorporation chez les Espoirs marocains, dans le cadre d’une joute amicale contre la Belgique. Si on m’avait dit ça il y a un an, je ne l’aurais jamais cru « .

BRUNO GOVERS

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