Affaire Philips : l’Union Belge fait taire son directeur général

Les trois petits singes ont encore frappé dans la Maison de verre fédérale : Je ne vois rien, je ne dis rien, je n’entends rien… Le week-end dernier, Jean-Marie Philips a été sanctionné par le comité exécutif de la fédération réuni en séance extraordinaire pour les propos qu’il avait tenus dans notre numéro de la semaine passée. Cette interview était fort critique à l’endroit de la fédération, concernant surtout René Vandereycken et la nomination probable de son adjoint, Frankie Vercauteren, nomination à laquelle il ne cachait pas son opposition. Le directeur général avait aussi osé dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas à propos de la santé de notre Fédération et de notre football de représentation.

Le comité exécutif a longuement étudié la teneur des propos du directeur général et a pris une mesure disciplinaire après avoir entendu l’intéressé. L’affaire sera maintenant réglée en interne et l’UB ne fera plus aucune déclaration supplémentaire sur le sujet. Signe que l’affaire est très sérieuse : Philips était convoqué par le comité exécutif et n’a pas pu prendre l’avion pour Pékin où se déroulait dimanche le tirage au sort du tournoi olympique.

La tactique semble déjà porter ses fruits : Philips nous signale qu’il ne veut pas faire de commentaires sur le blâme qu’il vient de recevoir. Et il laisse à chacun le soin de tirer ses conclusions sur cette absence de réaction.

Quand il est devenu directeur général de l’Union Belge, Philips avait clairement pour but de faire bouger les choses, de trouver les moyens pour redynamiser l’équipe nationale et améliorer la communication de la fédé. Aujourd’hui, il comprend qu’on ne lui accorde qu’un rôle de patron fantôme, que ses avis sur le plan sportif ne seront jamais pris en compte et qu’on l’empêchera toujours de mettre le doigt sur ce qui fait mal. Vu le dynamisme du personnage, on est curieux de voir combien de temps il acceptera d’être ainsi bridé.

En attendant, ce n’est donc toujours pas la perestroïka à la Maison de verre. Il y a une vingtaine d’années, la traduction du russe du communiqué de l’UB aurait donné ceci : -A la demande du Soviet Suprême, le Politbureau s’est réuni en urgence à son siège du Kremlin. En cause, les déclarations incongrues du camarade Jean-Vladimir Philips qui osa dire ce qu’il pensait, faisant ainsi grand tort à la l’Union des Républiques…

PIERRE DANVOYE ET GUY LASSOIE

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