Affaire Mpenza Carte rouge à Schalke

Marc Wilmots constitue un très mauvais exemple pour Emile Mpenza. En jouant avec 41 degrés de fièvre, un plâtre au genou et l’autre à la cheville, 25 points de suture posés sur le cou de pied à la hâte à la mi-temps dans les douches, Willy est un surhomme. Un de ces joueurs guerriers dont l’imaginaire de la Bundesliga se nourrit tous les samedis après-midi.

Un footballeur allemand, c’est bien connu, ça court jusqu’au moment où il s’écroule ou que l’arbitre estime qu’il a perdu assez de sang. Jamais un entraîneur ne retirera du terrain un de ses joueurs qui respire encore.

Un exemple: quand les tests de Cooper faisaient fureur au début des années ’70, les Allemands le doublèrent. Au lieu de courir une distance maximale en douze minutes, les Allemands exigèrent de leurs joueurs de courir à fond pendant 24 minutes!

On sait ce que la Bundesliga est devenue: un combat surtout physique… avec de jolies contre-performances de la Mannschaft récemment. Les Allemands n’ont jamais oublié qu’ils sont les inventeurs de l’ interval-training et pensent toujours qu’en foot il est plus important de beaucoup courir que de jouer juste.

Jusqu’à présent, Emile a toujours été fort apprécié par Schalke 04. Parce qu’il courait plus vite que son ombre. Mais quand Emile en a eu marre de voir son corps martyrisé et qu’il s’est résolu à prendre des avis indépendants de la cellule médicale de Schalke, il y a eu un retour de flammes du club.

Il y a dix jours, peu avant le match des Bleu et Blanc à Majorque en Ligue des Champions, il a carrément refusé de recevoir une nouvelle infiltration sensée endormir un mal qui terrorise la région entre le genou et l’aine et prend sa cuisse en otage. Basta!

Du coup, on le renvoyait en Allemagne… en le traitant d’anti-professionnel. Pour se justifier, Schalke sortait toute sa rancoeur à l’égard d’Emile: ses affaires de coeur, son accident de voiture en Porsche, ses imprécisions administratives.

Emile sort-il à ce point du modèle allemand? Tous les jeunes d’une vingtaine d’années vivent comme des moines, n’ont jamais eu de crash et n’oublient jamais rien… c’est bien connu.

Emile a fait la sourde oreille et s’est d’abord occupé de ses blessures. Il est allé voir des médecins belges indépendants et ensemble ils ont pris la décision d’une opération. Jamais agréable quand on a 23 ans. Emile, sans doute sous le choc, a demandé à Willy de prévenir le club.

Mais Schalke (au lieu de réaliser sa conduite imbécile) a été furax à l’idée de devoir se passer de lui pendant au moins deux mois. « Et pourtant, Emile aurait pu jouer avec des traitements ad hoc! »

De la folie. D’autant que le manager de club Rudi Assauer (considéré comme un modèle en Allemagne) a en plus insulté Emile en disant: « S’il avait besoin d’une opération, elle s’imposait surtout à la tête! »

On a rarement assisté à une prise de position aussi veule. Assauer a traité Emile comme un animal. On se demande ce que ses paroles ont pu avoir comme effet sur les parents du cadet des Mpenza… L’été dernier, Rosalie disait que l’Union Belge pouvait lui acheter un cercueil si Waseige ne sélectionnait pas son autre fils, Mbo, en équipe nationale. Si elle déposait une plainte au Tribunal international des droits de l’homme, on la soutiendait volontiers.

Cessons de rire et soyons très sérieux. L’UEFA devrait blâmer Assauer pour avoir donner une image déplorable du football. Schalke, qui passe normalement pour un club à visage humain, s’est conduit de façon indigne.

D’ailleurs, Willy estime aussi que les choses sont allées trop loin. Il l’a dit à Peter ‘t Kint qui a enquêté sur place.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire