Advocaat, la frite sur le gâteau ?

Allez bon, l’Union belge a annoncé la semaine dernière que Dick Advocaat montait sur le pont de son navire en train de couler. Ce sera intéressant de voir comment il va s’y prendre, mais il sait déjà sûrement qui est qui. Ses contacts dans les Iles et dans son pays natal sont tels qu’un tas de joueurs sont déjà screenés. Idem pour la Bundesliga. Reste l’une ou l’autre perle rare en France et en Belgique. Mais le rassemblement sera vite sonné. Que va-t-il faire après ? Comment pourra-t-il évaluer ce que ses bonshommes ont dans la sacoche ? Une chose est sûre : par rapport à son expérience, il risque de réaliser très vite que la mentalité  » petits Belges « , ça existe. Quand un national joue dans une bonne équipe étrangère, il est emporté dans une spirale positive. Mais depuis la bande à Wilmots au Mondial 2002, les Diables sont toujours passés par la chasse d’eau.

Et comment Advocaat va-t-il communiquer ? En Hollande, il parlait hollandais. En Allemagne et en Ecosse, il parlait anglais. En Corée et en Russie, il se faisait traduire. Et avec nos Diables ? Il va parler hollandais avec ceux qui le comprennent et quoi avec les autres ? Anglais ? Bonjour le décalage… mais c’est pour ça qu’il aura un T2 francophone à côté de son T2 hollandais.

En attendant de voir comment il va éviter d’avoir de la friture sur la ligne, on doit avoir confiance dans les stratégies du Petit Général. C’est un grand coach et, très honnêtement, on se pince pour voir si on ne rêve pas. Ça a l’air trop beau pour être vrai et on ne peut se départir de l’idée que si un grand club pédalait dans la choucroute, il le rejoindrait dare-dare dans l’hélicoptère privé du président en difficulté… Laissant sur le tarmac deux siamois dans le malheur – François Dekeersmaecker et Jean-Marie Philips -, tout juste rassurés par le fait que la FIFA obligera ledit club mal-élevé à payer le dédit du contrat ? Comme le Zenit St. Pétersbourg l’avait fait quand Tricky Dick lâcha la fédération d’Australie où il avait pourtant signé ! Ce serait le vrai scénario catastrophe et on doit s’obliger à ne plus y penser.

Advocaat est en Belgique pour les raisons suivantes :

1. il sait qu’il y a du talent ici ( ndla : il nous l’a dit il y a un an à Monaco après la finale de super coupe d’Europe où son Zenit avait battu Man U),

2. à son âge (62 ans le 27 septembre), il dit vouloir un boulot proche de sa famille et plus peinard qu’entraîneur de club,

3. par rapport au job, il n’est quand même pas si mal payé (400.000 euros par an).

On pourrait ajouter, aussi, que si ça ne tournait pas rond, il conserverait sa réputation intacte tellement la situation qu’il doit affronter est délicate. Mais ce serait commettre une grossière erreur. Advocaat n’est pas un loser. Il ne pense jamais à la défaite, mais il va commencer par sa défense avec son exigence habituelle : des joueurs intransigeants mais également capables de construire. Car c’est là qu’on peut espérer rêver d’un jeu resserré mais également de belle qualité technique, avec une progression méthodique du ballon au ras du sol. Il nous étonnerait, aussi, que ses Diables jouent en équipe nationale à une place différente de la leur en club. Bref, tout va changer !

Dans ses soubresauts préhistoriques, les Diables Rouges avaient déjà été coachés par huit Britanniques et Hongrois. Le neuvième et dernier étranger avant Advocaat fut le Tchécoslovaque Victor Havlicek, qui quitta le banc du Heysel en 1960, il y a un demi-siècle. Notre Hollandais est le 29e homme et on se fiche de sa nationalité. On n’a qu’un espoir : qu’il convienne…l

PAR JOHN BAETE

On doit avoir confiance dans les stratégies du Petit Général. C’est un grand coach et on se pince pour voir si on ne rêve pas.

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