Adieu, Régis !

Mort à 35 ans, de manière totalement inattendue, Genaux gardera à tout jamais l’image d’un gars entier et fonceur mais qui avait toujours le temps d’être profondément gentil.

Régis Genaux est né le 31 août 1973 à Charleroi et décédé le 8 novembre 2008 à Chaudfontaine d’un arrêt cardiaque.

Il fait parler de lui pour la première fois en 1990 quand le Standard (de Jean Wauters) vient le chercher gratuitement au Sporting de Charleroi (de Jean Pol Spaute) où il est sur le point de percer en équipe Première et où on le considère comme le plus grand espoir du club.

Les Liégeois violent ainsi le gentlemen’s agreement passé entre les clubs de D1, qui prévoit qu’un club professionnel n’ira pas chercher gratuitement un jeune chez un concurrent.

C’est  » l’affaire Genaux  » qui va pourrir pendant longtemps les relations entre les deux clubs. Après une conciliation menée par la Ligue Professionnelle, le transfert de Genaux rapportera quand même 200.000 euros à Charleroi.

Alors qu’il n’a pas encore joué en D1 avec le Standard, Roger Henrotay, le directeur de Sclessin, lance que Régis Genaux est une réincarnation d’ EricGerets.

Il fait sa carrière professionnelle dans trois clubs seulement. Il joue au Standard de 1990 à 1996 (151m/1b). Il est à Coventry en 1996-1997 mais n’y joue que 3 matches (pas de but) pour cause de blessures à répétition. Il retrouve ses sensations à Udine (1997-2001, 51m/0b), en compagnie de Johan Walem. Il revient au Standard pour la saison 2001-2002 (4m/0b) et fera un dernier saut à Udine (2002-2003, 0m), mais pendant ces deux saisons-là, il est plus souvent à l’infirmerie que sur le terrain (blessures à l’épaule, ennuis musculaires en série et nouvelle grave blessure au genou). En 2003, il stoppe définitivement.

Son palmarès ne renseigne que la Coupe de Belgique avec le Standard en 1993.

Avec les Diables Rouges, il a disputé 22 matches (0b) entre 1992 et 2000.

Après sa carrière, il s’est reconverti comme entraîneur. Il a dirigé notamment des jeunes à La Louvière puis à Verviers. Il a débuté comme entraîneur d’une équipe de Seniors à Seraing.

Il ne se ménageait jamais

Voilà, ça c’est le Régis que le public connaissait. Mais il y avait l’autre Régis. Là, on est conscient que tout le monde a son histoire. On se souviendra que c’est Paul Van Himst qui l’avait lancé en équipe nationale alors qu’il traînait déjà une réputation de petit comique. Lors d’un match avec les Espoirs belges, Régis avait un peu déconné avec ses deux potes du Standard, Philippe Léonard et Michaël Goossens. Mais Van Himst, un grand connaisseur de foot et un fin psychologue, ferma à demi les yeux. Comme il avait eu raison !, à la fois de le lancer et de lui faire confiance.

Régis est toujours monté sur un terrain comme un fauve. Il courait un peu sur les talons, mais il avait toujours du fighting-spirit pour toute son équipe. Il fallait le voir dynamiter le flanc droit de ses équipes ; admirer son tackle rugueux et ponctuer son sprint de décathlonien vers l’avant d’un centre lifté à mi-hauteur.

Régis a eu une belle carrière, mais elle aurait pu être deux fois plus belle sans ses blessures à répétition. C’est que le gaillard ne se ménageait pas plus que ses adversaires sur le terrain. Pour gagner, il fallait lui passer sur le corps. Pas étonnant, donc, qu’il ait réussi en Italie aussi, à Udine, dans un Calcio où il faut être un footballeur complet et posséder technique, physique et intelligence de jeu. Et esprit de sacrifice. Surtout en début de saison.  » On part un mois en montagne pour s’entraîner comme des fous « , rigolait-il.  » Et on n’a même pas droit à un verre de bière.  »

Au-delà des bons mots et de son côté jovial en dehors des lignes du terrain, Régis possédait un respect profond du foot. Intelligent, il était le premier à savoir qu’il était un privilégié. Il devait d’ailleurs autant sa percée chez les pros à ses qualités innées qu’à un intense travail de préparation physique concocté par ses parents, enseignants en éducation physique.

Adieu, Régis.

par pierre danvoye et john baete

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