Adieu à Katana, Perez et Meoni

Quinze jours à peine après le tremblement de terre qui a secoué l’Asie du sud-est, trois sportifs ont trouvé la mort à quelques jours d’intervalle. Mais que représentent ces trois décès par rapport aux plus de 160.000 personnes n’ayant pu survivre à cette terrible catastrophe naturelle. Suvad Katana nous a quittés en pleine force de l’âge d’un arrêt cardiaque et cette disparition relance une fois encore la polémique suite au nombre de plus en plus croissant de décès de sportifs de haut niveau alors qu’ils sont encore en âge d’être très performants dans leur discipline.

José Manuel Perez et Fabrizio Meoni ont payé eux un lourd tribut à leur goût de l’aventure et le Dakar a une nouvelle fois été endeuillé cette année. Ces deux pilotes rejoignent Richard Sainct disparu le 29 septembre dernier en Egypte lors du Rallye des Pharaons et sont, contrairement aux innocentes victimes des tsunamis, conscientes du danger qui les attend lorsqu’ils participent à de telles épreuves. Les indigènes ainsi que les touristes frappés par le séisme n’avaient rien demandé et le sort s’est acharné sur ces dizaines de milliers de personnes dont la mort a touché l’ensemble de la population mondiale.

Les pilotes de rallye û et André Malherbe peut encore témoigner, mais à quel prix ! û sont conscients qu’ils risquent leur vie à chaque moment dans le désert. A peu de choses près, le Dakar tue en moyenne une fois à chaque édition. Mais que vous soyez puissant ou misérable, les réactions de la presse ainsi que des autres concurrents sont totalement différentes. José Manuel Perez n’a eu droit qu’à un entrefilet et le lendemain de sa disparition, on a plus parlé de l’accident de Grégoire de Mevius que de la mort du pilote espagnol. Par contre, Fabrizio Meoni a fait la une de tous les journaux le lendemain et les organisateurs ainsi que les autres participants ont décidé d’annuler l’étape suivante pour les motards.

Une double réflexion me vient à l’esprit : si Meoni était décédé la veille de l’accident de Perez, ce dernier serait toujours parmi nous à l’heure actuelle et a contrario, si le lundi 10 janvier, un concurrent aussi connu que Meoni était mort à la place de l’anonyme ibérique, l’Italien serait toujours de ce monde. Et dire qu’il avait décidé de raccrocher après le Dakar afin de se consacrer à sa femme et ses deux enfants. Son heure avait sonné… Une expression qui prend ici tout son sens et atteint son paroxysme en ce qui concerne le raz-de-marée du 26 décembre dernier. Puisse l’aide humanitaire parvenir à une reconstruction pour tous ces sans abris et que les instituts sismologiques arrivent à prévoir ce genre de cataclysme. Malheureusement, il faut toujours qu’un drame arrive pour prendre les choses en main…

ETIENNE DELANGRE

Les pilotes sont toujours conscients du DANGER QUI LES ATTEND

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