Comment Roger Vanden Stock se sent-il vraiment ? À la tête d’Anderlecht pendant 22 ans, il a assisté à des changements aussi rapides que draconiens. Les footballeurs sont devenus des passants, le professionnalisme s’est accru, l’ambiance s’est refroidie et Anderlecht a dégringolé les échelons en Europe. Vanden Stock lui-même n’a pas changé. Il est resté aimable, intègre et ne s’est jamais placé sur un piédestal. Il a toujours traité les gens avec correction, politesse et prévenance, comme il se doit dans un club aristocratique.

Naturellement, Roger Vanden Stock n’est pas le plus grand dirigeant de l’histoire du football et l’ancrage familial du club a semblé entraver sa mutation. Il est resté hors de portée dans les récits parlant d’une mauvaise gestion financière. Vanden Stock a forcé le respect de tous par sa dignité. C’est considérable dans ce milieu.

Vanden Stock vivait mal l’évolution du football et le fait qu’Anderlecht soit devenu un figurant sur la scène européenne. Il n’appréciait guère non plus que les afflux massifs d’argent aient rendu la concurrence impossible et induit un monde artificiel. Enfin, il détestait le comportement de joueurs se prenant pour des divas. En ce sens, il est en paix avec ses adieux. À partir de maintenant, il peut observer tout ça depuis la touche.

Dimanche, prendre place dans la tribune avec Marc Coucke n’en a pas moins dû être drôle, d’autant que les supporters ont joyeusement applaudi Coucke, comme s’il était le Messie. Coucke a fait signe aux supporters, ces mêmes supporters qui critiquaient la gestion d’ Herman Van Holsbeeck, même pendant l’année du titre sous René Weiler. Comment Vanden Stock et Van Holsbeeck se sont-ils sentis quand Coucke a déclaré qu’Anderlecht aurait pu investir beaucoup plus pendant le mercato hivernal sans s’appesantir sur les moyens financiers disponibles ? Il est très facile de tirer maintenant sur Van Holsbeeck.

On dirait que Marc Coucke est le Messie.

Anderlecht entame une nouvelle ère. On a assez parlé, assez spéculé. Il est temps de passer aux actes. À Coucke de fixer de nouveaux objectifs. Il ne suffit pas de dire qu’il y a beaucoup de travail et qu’il faut s’y lancer, Marc Coucke doit le faire. Par exemple, il est facile de déclarer qu’il faut communiquer de manière plus structurée avec la presse : il faut mettre la théorie en pratique. Il est également grand temps d’apporter de la clarté sur le rôle de Luc Devroe, dont le transfert à Anderlecht n’est toujours pas officiel. Il est quand même stupéfiant que celui-ci ait dû jouer l’hypocrite et déclarer encore récemment qu’il n’avait aucun contact avec Anderlecht. Ce genre de deals devrait s’accompagner de plus de maturité.

Anderlecht s’est imposé 5-3 face à l’Excel Mouscron, sous les yeux de Marc Coucke, à l’issue d’un match à deux visages. Ici aussi, on a mis en exergue le rôle du nouveau président, il avait discuté avec Lukasz Teodorczyk, en proie au doute, avant le match. Pendant trois minutes. Manifestement, ses mots ont plus d’impact que ceux de Hein Vanhaezebrouck. Le Polonais a répondu en marquant trois buts.

Il faut évidemment nuancer tout cela. On tire trop vite des conclusions. Comme celle voulant que Teo soit ressuscité. Le fait qu’Anderlecht a développé un bon football pendant 70 minutes nous semble beaucoup plus important. Si le Sporting continue sur sa lancée, les PO1 pourraient nous offrir le suspense nécessaire, le Club Bruges ne parvenant pas à trouver son second souffle. Mais dans ce championnat capricieux, il est très difficile de se livrer à des pronostics : ils sont dépassés chaque semaine.

Action !
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