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A quoi sert encore une préparation quand le recrutement n’est pas terminé ?

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Le recrutement prend des allures de quête éternelle pour de nombreux clubs du pays alors que six rencontres de Pro League auront déjà été disputées lors de la fermeture du mercato estival. Découvrez l’édito de notre rédacteur en chef Jacques Sys.

Les championnats d’Allemagne, d’Angleterre et d’Espagne reprennent leurs droits le week-end des 14 et 15 août, soit trois semaines après la Jupiler Pro League. Ce délai permet aux entraîneurs de programmer une meilleure préparation, d’intégrer les joueurs et d’initier de nouveaux automatismes.

À l’issue de la première journée de championnat, combien d’entraîneurs ne réclament-ils pas de renforts? Leur équipe n’est pas encore prête, disent-ils. Marc Brys a même estimé avoir besoin de dix transferts à OHL. Mais à quoi donc sert une préparation, hormis la remise en condition physique des joueurs? Le mercato prenant fin le 31 août, le recrutement prend des allures de quête éternelle pour de nombreux clubs. Ils auront déjà disputé six matches quand la période des transferts prendra fin.

Les quatre formations ayant disputé les derniers play-offs ont entamé la saison avec, au total, deux points sur douze. Seuls Genk et le Club Bruges ont pris un point. On ne peut pas en tirer de conclusions, même si ça doit inciter certaines équipes à la réflexion. Anderlecht essaie depuis longtemps de retrouver le bon pli et doit chaque fois chercher des excuses pour expliquer pourquoi il n’y parvient (provisoirement) pas. Vincent Kompany doit commencer à se lasser. L’entraîneur d’Anderlecht a certainement payé le tribut de son inexpérience, mais il est quand même bizarre qu’il ait aussi peu joué avec son équipe de base avant le début du championnat, quand il avait le temps de lui inculquer des directives. En interne, le Sporting effectue du bon travail, mais c’est le terrain qui détermine tout. La reconstruction de l’institution bruxelloise de football, qui semblait prendre forme en fin de saison, ne peut pas se transformer en feuilleton sans fin.

La reconstruction d’Anderlecht ne doit pas se transformer en feuilleton.

La reprise du Club Bruges, face à un Eupen survolté, qui a tout fait pour ralentir le jeu et qui est le prochain adversaire d’Anderlecht, n’a pas été facile non plus. Eupen porte désormais la signature de son entraîneur allemand, Stefan Krämer, qui place l’accent sur le physique et estime que l’équipe ne s’est pas suffisamment entraînée la saison passée. Ensuite, comment est-il possible que, trois jours après sa renaissance contre Valerenga, Gand ait fait preuve d’aussi peu d’inspiration sur le terrain du STVV? Les débuts de l’Antwerp, qui cherche encore des renforts alors qu’il a déjà enrôlé huit joueurs, ont été laborieux aussi. Le FC Malines est le seul à disposer d’une bonne armature. Le club a conservé son noyau tout en l’étoffant en profondeur. C’est la force de la stabilité, à laquelle tient également l’Union. Tranquillement. Son entraîneur, Felice Mazzù, a qualifié la victoire éclatante de son équipe contre les Mauves de beau succès, sans plus, rappelant qu’il restait encore beaucoup de matches. A commencer, dimanche, par celui contre le Club Bruges.

À partir du 13 août, après un an et demi de pandémie, tout doit redevenir normal. Les stades seront à nouveau combles. Pendant ce temps, l’UEFA prépare la cérémonie du Joueur européen de l’Année. Elle se déroule depuis des années à Monaco, le théâtre des dirigeants, au milieu de richesses excentriques.

Cette fois, c’est Istanbul qui organisera les festivités, le 26 août. C’est un choix interpellant, la Turquie étant actuellement en proie à une nouvelle vague de contaminations. Quel dirigeant, quel joueur va s’y déplacer, si la situation ne change pas d’ici là? Cette attribution fait office de compensation au fait que la métropole turque a loupé deux ans de suite l’organisation de la finale de Ligue des Champions. Certaines décisions sont parfois difficiles à suivre, comme on s’en est déjà rendu compte pendant l’EURO et ses mesures sanitaires à géométrie très variable.

Vincent Kompany
Vincent Kompany© BELGAIMAGE

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