A qui profite l’affaire Tchameck?

Le football en salle, aujourd’hui communément appelé « futsal » -son nom officiel-, connaît en Belgique un succès populaire sans cesse grandissant.

Pratiquement inconnue du grand public il y a quelques années à peine, cette discipline bénéficie aujourd’hui d’une couverture télévisuelle nationale hebdomadaire ainsi que de larges échos dans la presse quotidienne. Il est vrai que les spécificités du futsal par rapport au football traditionnel (sport pratiqué en salle, dimension du terrain et nombre des joueurs nettement inférieurs) favorisent la technicité des joueurs et donc le spectacle. Par exemple, les spectateurs neutres ayant assisté il y a trois ans à la rencontre de D1 Gilly-Genk, qui se solda sur le score historique de 4 à 68, n’ont pas dû regretter leur déplacement!

D’aucuns avaient annoncé le basketball comme LE sport du 21e siècle. Et pourquoi pas plutôt/aussi le futsal? Mais ne soyons pas dupes, un tel scénario se ferait au plus grand dam des dirigeants du football belge.

Et malgré cette concurrence bien réelle, l’URBSFA gère aujourd’hui les deux compétitions de football existant en Belgique. Pour le plus grand bénéfice du football traditionnel?

Cette chronique n’a pas pour vocation d’ouvrir des procès d’intention, mais de se poser des questions au niveau juridique. Et précisément, la manière dont l’URBSFA traite l’affaire Pistache Tchameck, qui depuis plusieurs mois empoisonne le monde du futsal, laisse pour le moins dubitatif.

La saison dernière, le club de Frameries, a aligné ce joueur dont la qualification a fait l’objet de multiples recours devant les instances fédérales de l’URBSFA.

Une dizaine de dossiers était encore pendante devant les comités de la fédération avant la reprise de la compétition…

Là où la volonté de l’URBSFA pouvait être considérée comme suspecte, c’est lorsque l’on compare le (non) traitement de l’affaire Tchameck avec la résolution cinglante des affaires ayant opposé voici quelques semaines le club promotionnaire RCS Couillet au SC Lambusart et à la RE Dison-Verviers.

Là aussi était en cause la question de la qualification d’un joueur. Ces dossiers étaient de nature à remettre en cause la composition des tours finals donnant accès à la D3. Par esprit de « copinage », selon certains, le comité exécutif de l’URBSFA n’a pourtant pas hésité à paralyser les procédures en cours, en décidant de la validation avec effet rétroactif du contrat du joueur en cause auprès du RCS Couillet sur base de l’article IV/65 du règlement fédéral qui octroie un pouvoir de décision souverain exceptionnel au comité exécutif.

Sans polémiquer sur les motifs qui ont présidé à l’application de l’article IV/65 dans l’affaire précitée, ni sur l’opportunité de la procédure ainsi organisée par le règlement fédéral, l’on peut tout de même être certain que la crédibilité et la poursuite de la professionnalisation du futsal méritaient semblable épilogue dans l’affaire Tchameck.

Luc Misson

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