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À pas de Giants

 » Il est temps de récolter « , affirment de concert le manager sportif Leo De Rycke et le coach Roel Moors. À commencer par la finale de la Coupe de Belgique. Les Giants peuvent-ils faire vaciller Ostende de son trône ?

Depuis le début de ce siècle, le basket belge est dominé par Charleroi et Ostende. Seul Bree est parvenu, en 2005, à briser l’espace d’une saison l’hégémonie des deux clubs-phares en championnat. En Coupe de Belgique aussi, Ostende et Charleroi se sont taillé la part du lion : ensemble, ils ont conquis 12 des 18 trophées mis en jeu. Ces dernières années, Charleroi est un peu rentré dans le rang. Parallèlement, Ostende est devenu quasiment invincible depuis sept ans. Et pourtant : chaque saison, on se dit que l’hégémonie côtière est sur le point de prendre fin. Sera-ce pour cette année ?

Ostende, reine du basket

Avec l’engagement de Roel Moors (ancien joueur emblématique des Antwerp Giants et ex-Belgian Lion) au poste de coach, Anvers a gagné en continuité sur le plan sportif. Des jeunes talents se sont développés ( voir encadré), et si les résultats ont encore été irréguliers ces dernières années, l’équipe s’affirme de plus en plus. Dimanche prochain, les Giants disputeront la finale de la Coupe de Belgique à Forest National. Avant cela, ils auront accueilli l’UCAM Murcie de KevinTumba, ce soir, en huitième de finale de la FIBA Champions League. Ils sont aussi deuxièmes en championnat de Belgique, à égalité avec Ostende et juste derrière le Brussels.

Si nous pouvions remporter la coupe, nous n’aurions plus de pression lors des play-offs. Pour un groupe aussi jeune, c’est important.  » Leo De Rycke

Serge Crèvecoeur, le coach du Brussels, ne s’y trompe pas lorsqu’il affirme :  » Anvers est de loin la meilleure équipe de Belgique. Les Giants possèdent le meilleur centre ( Ismael Bako,ndlr) et le meilleur distributeur ( Paris Lee,ndlr). Depuis peu, ils disposent aussi d’un nouveau centre d’entraînement ultra-moderne. Ils jouent dans une belle salle et ont un solide budget. Aucun autre club belge ne peut en dire autant.  »

Leo De Rycke
Leo De Rycke© BELGAIMAGE

Lorsque la firme Telenet est passée de sponsor principal d’Ostende à sponsor principal d’Anvers durant l’été 2017, on a évoqué une passation de pouvoirs. Mais le club côtier a poursuivi sa domination et a encore réalisé le doublé coupe-championnat l’année passée, en balayant Anvers d’un sweep (3-0) en finale des play-offs. Les Anversois ont été remis à leur place et ont dû se rendre à l’évidence : prendre le pouvoir ne sera pas aussi facile. Il y a quelques semaines, les Ostendais ont encore montré de quel bois ils se chauffaient. Ils ont humilié les Giants dans leur Lotto Arena en s’imposant… 44-80 !

L’apport de Telenet

 » Cette défaite était scandaleuse « , reconnaît Moors.  » Être battu par Ostende, c’est acceptable, mais pas de cette manière. Lorsqu’on commence mal un match, on doit être capable de réagir. On ne l’a jamais fait. Mais cette défaite humiliante a peut-être eu le mérite de provoquer un déclic. En demi-finale de la Coupe de Belgique, contre le Brussels, nous avons atteint un niveau très élevé.

Mes joueurs ont pris conscience de leurs propres qualités. Ils ont beaucoup progressé sur le plan mental. J’attends avec impatience les prochains mois, car ce sont ceux où l’on distribue les trophées. Il est temps de récolter ce que l’on a semé. D’autant qu’on sait déjà que notre beau parcours européen attirera les convoitises pour certains de nos joueurs.  »

L’apport de Telenet fait-il vraiment d’Anvers le club le plus puissant du pays ? Roel Moors tempère :  » La saison dernière, nous avons recruté deux jeunes Belges talentueux avec Bako et Hans Vanwijn. Mais ils ne sont pas venus pour l’argent. Ils ont opté pour le projet sportif. Vanwijn pouvait jouer au poste 3 chez nous, alors qu’à Ostende il aurait été aligné au poste 4. C’est ce qui a fait pencher la balance en notre faveur. Notre budget n’est pas consacré intégralement à l’équipe Première : il est réparti dans tout le club.  »

Responsable sportif des Antwerp Giants depuis 2009, Leo De Rycke sent que le moment est venu pour franchir un palier.  » Depuis la débâcle subie contre Ostende en janvier, notre équipe a beaucoup progressé. Si nous pouvions remporter la coupe, nous entamerions les play-offs dans un fauteuil. Nous n’aurions plus de pression. Pour un groupe aussi jeune, c’est important.  »

Unique en Belgique

Sur le plan structurel également, le club progresse à pas de… Giants. Le nouveau centre d’entraînement, qui a été inauguré à 500 mètres de la Lotto Arena, fait office de catalyseur. Depuis septembre de l’an passé, les 27 équipes de jeunes des Antwerp Giants ont pris possession des lieux, et depuis janvier de cette année, l’équipe Première s’y entraîne également.

Le complexe comprend des salles de réunion, des bureaux, une grande cafétéria, trois terrains indoor, une salle de fitness moderne, un cabinet médical et suffisamment de vestiaires. On trouve encore deux terrains de 3 contre 3 à l’extérieur.  » Nous sommes fiers d’être le fournisseur principal des Young Lions, les équipes nationales de jeunes « , se réjouit le président du club, Roger Roels.

 » C’est unique en Belgique « , renchérit De Rycke.  » Ce complexe est aussi un beau stimulant pour les jeunes : toutes les équipes sont réunies, nous formons un seul club uni. Ces jeunes gens partagent la même salle et les mêmes vestiaires que l’équipe Première.?

La jeunesse comme atout

Avec Vrenz Bleijenbergh (18 ans), Thomas Akyazili (22 ans), Yoeri Schoepen (24 ans), Ismael Bako (23 ans) et Hans Vanwijn (24 ans), les Antwerp Giants possèdent beaucoup de jeunes talents. Mais, au sein du club, on met en garde contre des attentes trop élevées. Surtout en ce qui concerne Bleijenbergh (2m06), tout récemment appelé chez les Belgian Lions pour le match face à l’Islande, à Mons. On lui prédit un avenir en NBA, mais il n’est pas encore une valeur sûre dans le noyau A.

Roel Moors :  » Je lis que Bleijenbergh devrait jouer davantage, mas je le vois tous les jours à l’oeuvre à l’entraînement. Je lui ai déjà offert sa chance à plusieurs reprises et je suis arrivé à la conclusion qu’il n’était pas encore prêt, physiquement et mentalement, pour le niveau professionnel. Attendons d’abord qu’il devienne dominant au sein de notre deuxième équipe.  »

Vanwijn, élu Espoir de l’Année en 2016 et qui est parti en stage chez les Oklahoma City Thunder cet été, stagne un peu, lui aussi. Moors :  » La saison dernière, il était au top. Cette saison, il éprouve un peu plus de difficultés. Je constate une amélioration ces dernières semaines. Quant à Akyazili, il revient d’une blessure au dos et a besoin d’un peu de temps pour retrouver le rythme. Surtout comme distributeur, qui est un poste à hautes responsabilités pour un jeune. « 

Roel Moors
Roel Moors© BELGAIMAGE

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