À Milan, une autre conception

Milan est le seul club de Serie A à avouer avoir recours à un psychologue du sport : le Professeur Bruno De Michelis. Au club, on corrige d’emblée :  » Il n’entre jamais en ligne de compte pour motiver l’équipe en prenant, par exemple, la parole après la théorie de CarloAncelotti. Croyez-vous qu’il faille motiver des joueurs comme PaoloMaldini, GennaroGattuso ou AndreaPirlo en leur disant : – Nous sommes Milan et nous devons gagner ? Non, ce qu’il fait est scientifique « .

Bruno De Michelis, a son bureau au Milanlab, le fameux centre médical du club qui a coûté 5 millions d’euros d’investissements de départ plus les coûts de fonctionnement élevés annuels. Le but : optimiser les prestations, prévoir les risques de blessures et offrir au coach un support pour décider qui aligner.

Milanlab contrôle la situation de chaque joueur grâce à des tests mentaux, physiques et biochimiques. Cette technologie permet de monitoriser les conditions psychophysiques du noyau. Les données récoltées servent à dessiner le profil idéal d’entraînement personnalisé. Pour Milanlab, un joueur ne peut atteindre l’excellence que quand il est dans un état de total bien-être au niveau neurostructurel, biochimique et mental. Chaque département a son aire dans le bâtiment. Le département mental, placé sous la direction du Professeur De Michelis, étudie l’état psychologique de l’athlète avec l’aide, par exemple, de la Mind Room, une chambre de l’esprit qui permet aux footballeurs de lutter notamment contre le stress.

 » Nous effectuons des tas de tests sur le caractère du footballeur, sa résistance à la tension, son anxiété, sa force de concentration, sa capacité à ne pas se laisser distraire, ses sautes d’humeur. De tout cela, nous tirons un programme de préparation qui, joint aux résultats des deux autres niveaux, doit permettre au joueur d’optimaliser ses prestations « , explique De Michelis.  » Voilà comment, à tout moment, nous sommes capables de dire au coach qui sont les joueurs les plus forts et aptes aux meilleures performances. Pour moi, c’est ça le team-building : pouvoir compter sur des éléments en pleine forme pour construire son équipe. Ce team-building-là, c’est la révolution du 3e millénaire car le mental est au moins aussi important que le physique. Et comme voici vingt ou trente ans, on ne concevait pas les préparateurs physiques comme aujourd’hui, il en ira de même avec les préparateurs psychologiques. Attention, le team-building, est une évaluation scientifique. Quand j’entends parler de soirées spaghettis je me dis que les gens ne savent pas de quoi il parlent…  »

n A la Juventus, la direction n’a pas estimé utile de nommer une personne chargée de garantir la cohésion dans le groupe et dont le nom figure dans l’organigramme. Tout est à charge du staff médical dirigé par RiccardoAgricola. Ce dernier fait appel à des spécialistes, des experts pour tout ce qui concerne les joueurs blessés ou ceux qui connaissent des problèmes dans leur vie privée.

n A l’Inter, un psychologue se tient à la disposition des joueurs qui ne jouent pas ou sont blessés et les encourage à ne pas baisser les bras. Cette structure ne vise pas à gérer tous les cas comme celui – très particulier, il est vrai – d’ Adriano. Ce dernier a été surpris de nombreuses fois dans les discothèques à des heures tardives, a été mêlé à une bagarre et a brossé quelques entraînements.

NICOLAS RIBAUDO

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