A la recherche de Wawa

Il y a quelques semaines, je dégustais le café de l’amitié avec René Taelman tout en découvrant l’article de Laurent Monbaillu qui présentait le 10e livre (*) de l’ex-entraîneur dans les colonnes de la DH/Les Sports. Les souvenirs sont remontés à la surface avec, en toile de fond, des voyages, des gags et du football à gogo au Kenya, Rwanda, Maroc, etc. Les joueurs de Seraing d’antan se souviennent encore avec émotion de leurs tournées africaines organisées par Taelman au milieu des années 80. Et quand ils en parlent, on devine toujours dans leurs regards le reflet des beautés de Nairobi, de Mombasa, de Kibuye sur les rives du Lac Kivu, etc…

J’ai eu notamment l’occasion de retrouver l’ami René au Congo, en 1987, et au Koweït bien plus tard. Lors de mon voyage en République Démocratique, je voulais faire coup double : voir celui qui était alors directeur technique à Kalamu, ainsi que l’un des anciens joueurs de ce club, venu faire les beaux jours du RWDM entre-temps : Lambic Wawa, qu’on disait à l’époque sur les tablettes d’Anderlecht et du FC Liverpool. Comme l’attaquant avait été retenu pour Sénégal-Congo, l’entretien fut régulièrement reporté, au point de me stresser.

Pour me calmer, il y avait des dégustations de Castel et Simba, les bières locales, des repas chez des coopérants belges, la visite de Kinshasa, une expédition sur la rivière Nsele, affluent du fleuve Congo où tous les moustiques de la région s’attaquèrent à mes jambes avec l’intention de me refiler la malaria. Ma patience allait toutefois être récompensée par la gentillesse avec laquelle Wawa me reçut dans sa famille pour me parler des siens, de sa vie, de ses rêves, de son pays.

En 1995, j’ai rendu visite à René au Koweït, où il coachait le club Al-Arabi. Le football y redécollait et ce  » séjour-reportage-découverte  » fut intéressant et surprenant. Les étrangers étaient privés d’apéro corsé. Alors, comment recevoir les amis ? L’épouse de René avait trouvé une astuce. Elle faisait son vin : mélange de raisins, de sucre et de levure avec à la clef des effluves à 15 degrés émanant de ce qui s’appelait la  » chambres à bulles « .

J’ai goûté du bout des lèvres mais je me suis abstenu chez les amis belges et américains de Taelman qui, quand ils ne trouvaient pas de whisky via une combine ou la valise diplomatique, préparaient leur apéritif en faisant macérer des baies de genévrier dans une solution dont je ne voulais pas connaître la composition. On la découvrira peut-être un jour dans le 11e livre de Taelman, écrivain-entraîneur

(*)René Taelman, « Les 100 plus grands sportifs de tous les temps (de Jesse Owens à Lionel Messi) », éditions Jourdan, 316 p. (17,90 ).

PAR PIERRE BILIC

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