» À l’Euro, il n’y avait aucune préparation « 

Comment expliques-tu l’échec à l’Euro et ta mauvaise prestation face aux Pays de Galles ?

Jordan Lukaku : Le Pays de Galles, et avec tout le respect que j’ai pour eux, on doit toujours passer. Mais quand tu vas à l’Euro mal préparé, ça devient difficile de le gagner, ce n’est pas une partie de FIFA. A aucun moment, j’ai vu quelque chose qui ressemblait à une préparation de match. Tu peux le demander à tous les joueurs. Et s’ils ne le disent pas, c’est parce qu’ils préfèrent ne pas revenir là-dessus. Beaucoup de joueurs disaient publiquement qu’on allait à l’Euro pour le gagner mais on savait que ce serait extrêmement difficile vu la préparation. C’était hyper basique.

Il suffit de regarder les phases arrêtées face au Pays de Galles.

Lukaku : On ne travaillait pas les phases arrêtées. Offensivement, c’était un bras premier poteau, deux bras deuxième poteau. Et à aucun moment, on n’a travaillé les phases arrêtées défensives.

Quand tu te retrouves arrière latéral pour ce match face au Pays de Galles alors que tu n’as pas joué une minute, tu es conscient que la soirée va être difficile ?

Lukaku : On n’était pas en confiance, que ce soit moi ou Jason (Denayer). Si tu mets deux jeunes l’un à côté de l’autre sans aucune préparation tactique, zéro consigne… Ah si, la seule consigne que j’avais, c’était de donner la balle à Eden. Mais tu crois que c’est Olive et Tom !? Il est fort mais il avait trois hommes sur lui à chaque fois. Mais dès que j’avais le ballon, j’entendais :  » donne à Eden « . C’est pas ça le foot de haut niveau. Regarde l’Italie, ils avaient perdu beaucoup de grands joueurs mais quel système ! Quand la balle allait vers Pellè, l’autre attaquant arrivait en soutien directement et la déposait directement sur le côté. Et ils nous ont bloqués. Même si ce n’était pas dur de nous bloquer puisqu’on n’avait pas de système de jeu.

Tu as le sentiment que ça a changé depuis que Martinez a repris l’équipe ?

Lukaku: Oui, ça a beaucoup changé même. Le coach travaille la possession de balle, analyse l’adversaire. Mais c’est plus difficile de préparer une équipe en sélection qu’en club car on a moins de temps. En une semaine, c’est difficile de préparer deux matches mais il arrive à le faire. Il essaie aussi d’installer quelque chose sur le long terme. Faut pas oublier qu’il part de zéro. Mais on a encore le temps d’être prêt pour le premier match de la Coupe du Monde.

Avant de te blesser face à la Bosnie lors de ta dernière sélection, tu as reçu des coups de sifflet du public belge. Comment l’expliques-tu ?

Lukaku : En Belgique, les gens ne croient pas en moi, tout simplement. Je me rappelle que quand je jouais au début avec Ostende, j’entendais les supporters adverses me dire :  » Tu es trop faible pour Anderlecht  » ou  » T’es la petite soeur de Lukaku « . Mais avec le temps, j’ai réussi à éteindre ça. Et au final, ce type de chant, ça me motive encore plus.

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