A – Italie

Le coach – Roberto Mancini

Né le 27 novembre 1964

En mai 2018, lorsque Roberto Mancini a rompu son contrat au Zenit pour devenir le sélectionneur de l’Italie, les réactions furent plutôt mitigées. On n’en attendait pas grand-chose. L’Italie, qui n’a pas participé au Mondial 2018, était en plein désarroi et devait composer avec une équipe vieillissante, à la mentalité défensive et sans grandes possibilités en attaque. En un rien de temps, Mancini lui a rendu une identité, basée sur son passé de joueur international, lui qui jouait comme ailier à la Sampdoria et arpentait le flanc, toujours à la recherche de débordements et de beaux gestes, de préférence combinés aux résultats.

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Il n’a pas hésité à sélectionner de très jeunes joueurs, pas encore titulaires en Serie A ( Sensi, Kean, Zaniolo toujours blessé, Barella, Chiesa) ou parfois même qui jouaient en D2 ( Tonali). Avec quelques valeurs sûres ( Jorginho, Verratti, Insigne, Bonucci, Chiellini, Immobile), il a réalisé un parfait mix entre jeunesse et expérience, dans une équipe qui joue haut et qui se base sur ses propres qualités. Comme à l’époque d’ Arrigo Sacchi et d’ Azeglio Vicini, les sélectionneurs qui étaient en place lorsque Mancini était joueur et qu’il avait accumulé 36 sélections entre 1984 et 1994, en participant à plusieurs grands tournois.

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Mancini n’a pas l’habitude de faire de grandes déclarations. Comme entraîneur principal, il a débuté à la Fiorentina, puis a travaillé à la Lazio, l’Inter et finalement il a tenté l’expérience de l’étranger à Manchester City, à Galatasaray et au Zenit. Il préfère que ses joueurs, en qui il a pleinement confiance, s’expriment avec leurs pieds, et a obtenu des résultats couplés à la manière. Le contrat de Mancini a déjà été prolongé avant l’EURO. Il est désormais lié jusqu’en 2026.

L’infiltré – Pino Taormina – Journaliste à Il Mattino

« Je m’attends à ce que l’Italie joue un rôle en vue, et pas uniquement parce que la Nazionale jouera ses trois matches de poules à Rome. Elle a retrouvé les qualités qui ont fait sa réputation, et les bons joueurs ne manquent pas. Des joueurs modernes, à l’image de Barella. Les points forts de notre équipe vont de pair avec les qualités techniques des tauliers, comme Insigne et Jorginho, mais aussi avec celles du jeune gardien Donnarumma qui possède déjà une belle expérience et a tout pour devenir l’un des meilleurs gardiens du monde. La seule chose qui manque, c’est un avant-centre capable de marquer à tout moment. Aujourd’hui, nous avons Belotti ou Immobile à ce poste. C’est le seul point relativement faible de cette sélection, qui est devenu un vrai collectif sous la houlette de Mancini. Il veut que les joueurs témoignent de la même mentalité qu’en club. Ils doivent aussi garder de la fraîcheur, après une saison éprouvante. S’ils y parviennent, l’Italie pourra entrevoir l’EURO avec sérénité, consciente de ses qualités. Elle a la volonté de rivaliser avec les autres grands, de surprendre positivement. C’est notre avantage. L’Italie n’est pas obligée de remporter l’EURO, au contraire de la France, de la Belgique ou de l’Allemagne. »

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L’étoile montante – Nicolò Barella

Il a été formé par le légendaire Gigi Riva, un pilier de l’équipe nationale à son époque. En 2018, Nicolò Barella a été repris dans le top 50 des meilleurs espoirs mondiaux. C’est un médian très complet, qui peut gérer le boulot défensif dans sa zone, mais est aussi capable de diriger la manoeuvre offensive. Il est doué techniquement, a du répondant physique et il lit parfaitement le jeu. Il s’est retrouvé en équipe A de Cagliari à 17 ans, lors de la saison 2014-2015, avant d’être loué à Côme, en D2, pour la campagne suivante.

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L’année d’après, il a reçu une vraie chance en D1 avec Cagliari, qui venait de remonter. Il a profité de blessures et aussi de sa progression pour devenir titulaire. La saison suivante, il n’a presque rien raté et a récupéré un nombre incalculable de ballons. En juillet 2019, il a été prêté à l’Inter (pour douze millions, avec option d’achat de 25 millions), où il a pu travailler avec Antonio Conte. Il s’est installé dans l’équipe, et a continué sur sa lancée la saison passée. L’ancien coach national, Gian Piero Ventura, l’a appelé en octobre 2017 en remplacement de Marco Verratti, blessé. Et c’est avec Roberto Mancini qu’il a fait ses débuts sous le maillot bleu, le 10 octobre 2018, comme titulaire face à l’Ukraine.

Roberto Mancini
Roberto Mancini© GETTY IMAGE

Entre-temps, Nicolò Barella est devenu une valeur sûre de la sélection. C’est simple: s’il est opérationnel, il joue. Et ça devrait encore être comme ça à l’EURO.

Giorgio Chiellini

On retrouve encore un champion du monde dans le noyau italien. Giorgio Chiellini n’avait pas joué lors du Mondial 2006, mais il était sur le banc. Il a débuté avec la Squadra en 2004 et est le recordman de sélections dans l’équipe actuelle, avec 106 caps, ce qui le place à la septième position du classement de tous les temps.

U.S. Sassuolo

Bien que ce soit un club modeste, Sassuolo possède deux joueurs dans l’équipe actuelle : le milieu de terrain Manuel Locatelli et l’attaquant Domenico Berardi. On trouve aussi un ancien joueur du club: le milieu de terrain Sensi a rejoint l’Inter en 2019.

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L’Italie était 18e au ranking FIFA lorsque Mancini a été nommé sélectionneur, en mai 2018. C’était son plus mauvais classement depuis trente ans. Aujourd’hui, elle est invaincue depuis trente matches et a remporté toutes ses rencontres de qualification pour l’EURO, ce qui l’a fait remonter à la septième place.

TACTIQUE 4-3-3

Mancini reste fidèle à son 4-3-3, même si de nombreux clubs de Serie A ne jurent que par la défense à trois. L’Italie possède un axe central défensif très fiable, avec un bon gardien comme Donnarumma, des vétérans comme Chiellini et Bonucci, et un nouveau venu, Bastoni. Dans l’entrejeu, Jorginho est incontournable, avec Sensi comme alternative. Devant, l’inspiration doit venir d’ Insigne, qui s’est érigé comme l’un des leaders en un minimum de temps, et joue à gauche. À droite, Chiesa pourrait s’affirmer durant le tournoi, mais en fait, Mancini n’a que l’embarras du choix à toutes ces positions. Il peut opérer des changements sans que le rendement ne s’en ressente. L’attaquant de pointe est Immobile ou Belotti, mais aucun des deux ne se montre très prolifique avec la Squadra Azzurra.

Nicolò Barella
Nicolò Barella© BELGAIMAGE
Giorgio Chiellini
Giorgio Chiellini© BELGAIMAGE

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