Son retour en condition est-il étranger à la bonne série de Mouscron?

Quelle est votre explication au bon deuxième tour de l’Excelsior?

Dejan Mitrovic: L’arrivée de Mbo Mpenza a poussé l’équipe vers le haut. Il a une énorme influence sur le jeu. Il peut évoluer invariablement comme attaquant de pointe ou comme ailier droit. C’est un grand avantage pour l’équipe, car cela nous permet de jouer avec un, deux ou trois attaquants sans devoir procéder à des changements.

De plus, Gordan Vidovic évolue pour l’instant à un niveau très élevé. Dans sa forme actuelle, il est de loin le meilleur défenseur du championnat. Lorsque je regarde les joueurs qui évoluent en défense centrale en équipe nationale, je me dis qu’il n’y a pas photo. A la place de Robert Waseige, j’ouvrirais les yeux. Je sais que Vido a en principe mis un terme à sa carrière internationale depuis le départ de Georges Leekens, mais qui dit que, si on lui tendait la perche, il ne la saisirait pas?

Et Tonci Martic joue un rôle très important comme pare-chocs défensif avec Steve Dugardein dans l’entrejeu. A côté de Gordan, Olivier Besengez détient la forme de sa vie en défense centrale. Et, à droite, Koen De Vleeschauwer m’épate. Jusqu’ici, je l’avais toujours considéré comme un joueur très moyen, capable de s’imposer uniquement grâce à sa puissance. Sur ce qu’il montre cette saison-ci, il pourrait postuler lui aussi à une place en équipe nationale. Lorsque je vois que Bertrand Crasson, par exemple, est sélectionné de temps en temps, je me demande pourquoi on ne pourrait pas faire appel à Koen? Dans quel domaine est-il inférieur à l’Anderlechtois? Dans le but, Francky Vandendriessche est brillant. Franchement, lorsque tous les rouages s’emboîtent, je ne vois pas de point faible dans notre équipe actuellement. Y compris sur le banc avec des garçons comme Zoran Ban et Marco Casto.

Offensivement, avec Mbo à droite, Christophe Grégoire à gauche, Marcin Zewlakow devant et moi en soutien d’attaque, je me demande même si nous n’avons pas une meilleure attaque que Genk.

« On a été retardé par les blessures »

Répartie sur quatre hommes au lieu de deux…

Bon. Il y a de la qualité également dans nos rangs. Genk a inscrit plus de buts que Mouscron, mais les Limbourgeois ont eu la chance d’être épargnés par les blessures durant la quasi intégralité de la saison. Si nous avions pu évoluer dans la configuration actuelle depuis le début, nous aurions traité d’égal à égal.

Le nouveau système de jeu est-il également à l’origine du redressement mouscronnois?

Certainement. Et je suis l’un des premiers à en bénéficier. Avec deux demis défensifs, je dois moins se soucier de la récupération et je suis plus frais pour des actions offensives. Je peux également bouger plus librement. Ce système est mieux adapté à l’équipe que le 4-4-2 précédent. Ce qui est immuable, ce sont les quatre défenseurs et les deux demi récupérateurs. Pour le reste, on peut évoluer en 4-5-1, en 4-3-3 ou en 4-4-1-1. Avec les bons résultats, chacun a pris confiance.

Cinq buts encaissés depuis la reprise, et jusqu’au déplacement à Beveren, c’est un chiffre évocateur?

Oui, mais il ne m’étonne qu’à moitié. Steve Dugardein et Tonci Martic récupèrent un nombre invraisemblable de ballons dans l’entrejeu. Lorsqu’un joueur parvient malgré tout à s’infiltrer, il se heurte à Gordan Vidovic et Olivier Besengez qui, en défense centrale, forment un duo quasiment infranchissable. Derrière eux, Francky Vandendriessche veille au grain. On essaye de passer par les ailes? Michal Zewlakow, Koen De Vleeschauwer et Alexandre Teklak ne sont pas du genre, non plus, à se laisser marcher sur les pieds. Nous encaissons très peu, et nous marquons à chaque match. Nos partages n’ont jamais été concédés sur des scores vierges.

Dommage d’avoir commencé le championnat par un 0 sur 15!

Oui, mais chaque équipe connaît une baisse de régime à un moment donné. Il est pratiquement impossible d’évoluer toute la saison au niveau qui est le nôtre actuellement. Je préfère terminer la saison en force plutôt que décliner dans la dernière ligne droite, comme La Gantoise ou Lokeren.

C’est un rythme de champion que Mouscron a pris pour l’instant.

La saison dernière, et durant le premier tour de cette saison-ci, nous n’avons pas été épargnés par les blessures. Si la poisse nous quittait et que nous pouvions conserver la majorité des joueurs actuels, nous devrions pouvoir nous mêler à la lutte pour le titre la saison prochaine. Lorsque je regarde les effectifs de Bruges, de Genk, d’Anderlecht et du Standard, il n’y a pas de très grosses différences avec le nôtre.

« Notre finition n’est pas excellente »

Que peut-on encore améliorer à Mouscron?

Bien qu’Hugo Broos prétende que l’Excelsior n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour marquer, je pense que l’efficacité en zone de conclusion est précisément l’un des points qu’il faudrait encore améliorer. Contre Lokeren, voici dix jours, nous avons dominé les débats de la tête et des épaules, mais le premier but est tombé sur un mauvais renvoi du gardien et les trois derniers ont été inscrits dans les dix dernières minutes, lorsque l’adversaire était fatigué.

Mouscron a l’avantage d’évoluer sans pression en championnat.

C’est clair. Le titre n’est pas une obligation. Nous devons toutefois essayer d’arracher la quatrième place, car elle nous garantirait une place européenne à coup sûr, même si Bruges ne terminait pas à l’une des deux premières places.

Vous jouez pour la quatrième place en championnat et pour la victoire en Coupe de Belgique. Mais vous avez aussi un rôle d’arbitre à jouer dans la lutte pour le titre, puisque trois des quatre dernières journées vous opposeront à Anderlecht, à Genk et à Bruges.

C’est une situation très curieuse. J’en ai encore discuté avec des amis, récemment. Nous essayerons de gagner tous les matches pour terminer à la quatrième place. Mais nous devrions avoir intérêt à ce que Bruges termine à l’une des deux premières places. Nous avons donc surtout besoin de prendre un maximum de points contre Anderlecht et Genk. Nous pouvons arriver à une situation où Bruges aurait absolument besoin de battre Mouscron, lors de la dernière journée, pour être champion. Mais nous ne pouvons pas dire: -OK, on vous laisse le titre, si vous nous laissez la Coupe.

Mouscron a-t-il intérêt à puiser dans ses réserves lors de la 34e journée alors que la finale de la Coupe de Belgique, contre le même adversaire, risque d’être plus importante?

Non, bien sûr. Sauf, si une victoire à Bruges nous assurerait de la quatrième place. Ce cas de figure est aussi envisageable. A quoi bon épiloguer dès à présent?

Vous avez aussi intérêt à vous maintenir dans la spirale de la victoire pour garder la confiance dans les rangs jusqu’au 9 mai.

C’est toujours préférable, en effet, d’aborder la finale avec un esprit conquérant.

Battre deux fois Bruges en quatre jours, est-ce possible?

Pourquoi pas? Si l’on peut battre Bruges une fois, on peut le faire deux fois ou trois fois. Même en un laps de temps fort court. Et puis, une finale est toujours spéciale.

Daniel Devos, ,

« A la place de Waseige, je suivrais Vidovic »

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