5 raisons de le garder

Pierre Bilic

1 Les jeunes ont fait une entrée massive et remarquée parmi les Diables Rouges.

Dans la grisaille des résultats, les bonnes nouvelles viennent des jeunes. Aimé Anthuenis en a lancé beaucoup : Tristan Peersman, Anthony Vanden Borre, Vincent Kompany, Olivier Deschacht, Thomas Buffel, Jonathan Walasiak, Jelle Van Damme, Grégory Dufer, Luigi Pieroni, etc. Aucun coach national n’a rajeuni à un tel point les cadres de l’équipe nationale. AA a parfois pris des risques comme ce fut le cas avec Peersman. Il a également agi dans la précipitation dans le cas de Vanden Borre qui gaffa face à la Turquie. La transition fut peut-être trop brutale pour le court terme mais elle est porteuse d’avenir. La plupart de ces jeunes accumulent aussi de l’expérience internationale au sein de leur club. C’est le cas des arrières mauves qui, ensemble, forment une des plus jeunes défenses de la Ligue des Champions. Il leur reste évidemment pas mal de chemin à parcourir et la pression sera forcément de plus en plus forte sur leurs épaules. Ces gamins auraient beaucoup appris au Portugal. S’ils veulent progresser, une présence en Allemagne s’impose.

2 Le triangle magique Wesley Sonck-Emile Mpenza-Thomas Buffel était une trouvaille porteuse d’espoirs.

Dans le schéma tactique développé par Robert Waseige, le couple d’attaquants était structuré d’une façon bien précise. Marc Wilmots travaillait entre la ligne médiane et les avant-postes. Il s’appuyait tantôt sur Gert Verheyen tantôt sur Wesley Sonck. AA a découvert les joies et les plaisirs du trio Sonck-Mpenza-Buffel. Mais la recherche fut plus stérile quand ce triangle magique vola en morceaux. Or, avec ses armes, la Belgique peut former des duos intéressants. Wesley et Emile ? Wesley et Mbo, peu heureux à droite et qui paye le souvenir de son grand match contre le Brésil à cette place ? Wesley et Pieroni ? Et pourquoi ne pas penser à Emile et Mbo ? AA a plus de cartes offensives que Robert Waseige mais il faut choisir les bonnes.

3 Le débat sur le nombre croissant d’étrangers dans les clubs belges a révélé les carences en matière de formation.

Même si le discours sur le nombre d’étrangers en D1 a un goût d’excuses ou de justificatifs (ce thème ne date pas d’hier), il a eu le mérite de faire réfléchir. Même si des clubs, et non des moindres, continuent à pêcher abondamment dans les mers internationales, le ton change. Anderlecht montre l’exemple avec son blé qui lève. Il en va de même à Bruges, à Charleroi, à Mouscron, etc. Le Standard a engagé ChristopheDessy qui revient de Nancy où il dirigeait un des centres de formation les plus importants de France. Le vent tourne et AA y est pour beaucoup car il met vite les jeunes dans la vitrine des Diables Rouges.

4 Aimé Anthuenis ne mesure pas la confiance accordée aux joueurs.

Aimé Anthuenis fait des constats mais ne critique pas publiquement les joueurs qu’il fait monter au front. Il soutient ses gaillards, les protège, n’oublie pas ce que certains lui ont apporté à l’époque où il dirigeait un club. Ainsi, il semble maintenir Philippe Clement dans la ligne médiane car ce joueur se débrouilla bien autrefois à cette place à Genk. Or, le grand Brugeois n’a pas le volume technique d’un médian. La cote d’Aimé Anthuenis reste élevée auprès du gros de la troupe qui apprécie son côté rétro et bon-papa. Mais cela peut se retourner contre lui si la courbe des résultats ne se redresse pas.

5 Son calme face à la critique, à la pression.

Aimé Anthuenis s’est fait une peau de rhino. La presse peut tirer au bazooka, son quadruple gilet anti-missiles résiste à tout. Robert Waseige, lui, était parfois énervé par les piqûres de moustiques. C’est un avantage et un inconvénient. Si cela peut éloigner de la réalité, cela permet aussi d’aller au bout de ses idées.

Pierre Bilic

Le voyage en Espagne sera celui de la LUEUR D’ESPOIR ou d’un DÉCLIN DÉFINITIF qui portera la marque d’Anthuenis

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