5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À YVES VANDERHAEGHE

Franky Van der Elst a dit la semaine dernière qu’il n’était pas du genre à baisser son pantalon pour trouver du travail. Il voulait dire qu’il fallait discuter avec respect. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir baissé votre pantalon pour devenir entraîneur principal de Courtrai ?

Yves Vanderhaeghe : Je trouve que Franky a bien formulé ça ! Quand un entraîneur-adjoint reçoit la chance de monter d’un échelon, ça ne doit pas être à tout prix. La première offre du club était insuffisante. Nous avons négocié, nous nous sommes rapprochés et je suis satisfait de la dernière proposition. Si je voulais devenir T1, ce n’était pas pour l’argent mais je voulais quand même une augmentation qui corresponde au temps et à l’enthousiasme que je vais investir dans ce job. Il ne faut pas sous-estimer ce qui va me tomber dessus.

Le jour de votre signature à Courtrai, vous avez parlé avec Besnik Hasi du poste vacant de T2 à Anderlecht. Vous avez finalement préféré Courtrai, selon vos propres dires, pour ne pas manger votre parole. Imaginez que vous n’auriez pas eu d’accord verbal avec Courtrai à ce moment : auriez-vous rejoint Anderlecht ?

Je ne dis pas ça car je voulais tenter ma chance au poste de T1 mais c’était quand même une option. Je ne me suis jamais senti trop bien pour être adjoint. Ceci dit, une fois Hein parti, je méritais ma chance. Je voulais avoir l’occasion de montrer que j’étais capable d’être entraîneur principal. J’ai toujours eu l’ambition de devenir entraîneur principal en D1. N’oubliez pas que je suis régent en éducation physique. Si vous passez ma carrière en revue, vous verrez que j’ai obtenu tous les diplômes d’entraîneur, à une exception près, quand je jouais. Après avoir arrêté, j’ai suivi les cours pour obtenir la Pro Licence et je suis devenu adjoint. En fait, toute ma vie, j’ai travaillé pour devenir entraîneur.

Pouviez-vous gagner plus au Sporting comme T2 qu’à Courtrai comme T1 ?

Oui mais quand on rejoint un tel club, on a une assurance financière.

Pourquoi tout le monde vous appelle-t-il Yveske ?

Peut-être parce que je suis sociable et sympathique ? C’est peut-être pour ça qu’on me trouvait d’abord trop gentil pour être T1. J’ai expliqué au club qu’on ne réussit quand même pas une carrière comme la mienne en étant trop bon. Quand j’étais médian défensif, je n’étais sûrement pas Yveske. Comme T2, peut-être, mais c’est un rôle de serviteur, dans l’ombre, proche des joueurs. J’étais leur copain. Je les aidais. D’une tape sur l’épaule ou par une approche plus dure, en fonction des caractères. Je reste leur ami mais je m’appelle désormais coach ou trainer. L’essentiel ? L’organisation, des consignes claires, qui doivent être respectées. J’y travaille déjà.

On vous présente comme le choix de la continuité, pour que Courtrai continue à jouer comme sous la férule de Hein Vanhaezebrouck. Ne risquez-vous pas de perdre un peu votre personnalité ?

Je vais placer mes propres accents mais vous les exposer maintenant ne serait pas une bonne idée. Le travail de Hein a très bien marché. Les joueurs ont acquis un énorme bagage grâce aux entraînements et aux discussions d’avant-match. Le groupe est empreint de discipline tactique. C’est une arme que je vais continuer à exploiter. Peut-être accorderai-je un peu plus de latitude aux joueurs sur le terrain. Ceci dit, la continuité ne s’applique pas seulement au style de jeu de Courtrai, que je connais très bien, évidemment. Il s’agit aussi de la manière de faire éclore les jeunes, d’intégrer les étrangers inconnus et de ramener à un bon niveau des joueurs qui ont eu des problèmes ailleurs, pour pouvoir ensuite les revendre et ainsi boucler notre budget. Š

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire