5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À PÄR ZETTERBERG

Tu sais pourquoi Marc Wilmots a eu la bizarre idée d’emmener les Diables en stage en Suède ?

Sûrement parce qu’il avait la garantie de trouver des bons terrains d’entraînement, parce que ça lui permet d’affronter la Suède qui est peut-être le meilleur des pays non qualifiés pour la Coupe du Monde, parce que les Belges étaient sûrs d’avoir la paix en venant ici, et peut-être aussi que le fait de jouer le match amical dans le tout nouveau stade de Stockholm l’a interpellé. Il est magnifique, dommage que sa pelouse pose un énorme problème. En quelques mois, elle a dû être changée cinq, six ou sept fois. Ce stade a un peu la même configuration que celui d’Amsterdam, il dispose aussi d’un toit, et ça provoque apparemment les soucis avec le gazon.

S’il y a une faille dans notre équipe, c’est sans doute l’absence d’un buteur exceptionnel. Si on y met un Zlatan, on peut vraiment viser la finale ou carrément la victoire ?

D’abord, Zlatan aurait évidemment sa place dans n’importe quelle équipe nationale. Ensuite, c’est le seul international suédois qui pourrait jouer en équipe belge… Evidemment, si les Diables l’avaient pour marquer des buts, ils passeraient encore un palier. Mais même sans lui, ils sont terribles. S’ils jouent en huitième de finale contre les Portugais du même niveau que ceux qui ont éliminé la Suède en barrages, ils passent à coup sûr.

Tu as récemment donné le coup d’envoi d’Anderlecht-Standard. En voyant ce que tu as vu ce jour-là, tu as pensé ne fût-ce qu’une seconde que ton ancien club pourrait finir par être champion ?

Je sais tout sur la saison, j’ai vu presque tous les matches sur internet ! Quand je suis allé là-bas, j’ai dit que si Anderlecht battait le Standard puis Bruges, il serait champion. Et donc, en quittant le stade, j’étais persuadé que la moitié du travail venait d’être faite. C’est ce jour-là que le début de l’élan décisif a été pris. Ils ont pris plein de confiance en gagnant après avoir été enfoncés pendant la première mi-temps. Disons les choses comme elles sont, c’est le mérite de Besnik Hasi. J’ai joué avec lui. A l’époque, il ne disait pas qu’il voulait devenir entraîneur, mais qu’est-ce qu’il pouvait déjà nous parler de tactique !

Tu n’es pas au même point que Walter Baseggio mais j’ai trouvé que tu avais quand même changé physiquement… Je me trompe ? Comment tu occupes maintenant ton temps ?

Je n’ai pas pris un kilo depuis que j’ai arrêté de jouer ! Si je paraissais un peu enveloppé ce jour-là, c’est sûrement à cause du maillot que j’avais mis et aussi sans doute parce que je suis – volontairement – chauve. Ça peut changer toute l’apparence d’une personne. Je surveille très fort mon poids parce que ce n’est jamais bon pour un diabétique de prendre des kilos. Dans ce cas-là, la maladie devient plus difficile à soigner. Je fais encore beaucoup de sport : jogging, gym, foot, vélo. Et je ne chôme pas. Je donne une douzaine d’entraînements par semaine dans une école de foot à des jeunes de 12 à 16 ans. Il y a un département foot, on y enseigne aussi le tennis, la musique et la danse. Et je suis dirigeant dans mon premier club, Falkenberg, qui est monté pour la toute première fois en D1 l’année dernière. Je fais les transferts en collaboration avec le directeur technique et le directeur sportif. Avec un petit budget de 2,5 millions, on ne se débrouille pas mal pour cette découverte de la première division.

Tu avais conseillé Ajdarevic à Anderlecht avant qu’il signe au Standard, tu as fait transférer Von Schlebrügge au Sporting : c’est à cause de ces deux échecs que tu as arrêté ton job de scout ?

J’ai conseillé Ajdarevic à Anderlecht ? Quoi ? Tu rigoles ? Jamais de la vie ! Von Schlebrügge, oui, j’assume. J’y croyais, ça n’a pas marché pour lui en Belgique. Mais tous les recruteurs et tous les clubs se trompent à l’occasion quand ils achètent un joueur. Ce n’est en tout cas pas pour ça que j’ai arrêté mon boulot de scout. J’ai vite compris que je n’étais plus fait pour voyager, pour parcourir l’Europe. J’avais assez donné pendant ma carrière de joueur. Je voulais me poser, rentrer définitivement en Suède. J’en avais besoin, ma famille aussi. Il ne faut pas se casser la tête à chercher une autre explication.

PAR PIERRE DANVOYE

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