5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À JONATHAN LEGEAR

Avec Malines, tu vas jouer Courtrai en PO2 après Charleroi et le Cercle. Si c’est pour te retrouver dans un environnement aussi triste que la Russie, tu aurais mieux fait de rester là-bas. Au moins, à Grozny, tu gagnais beaucoup d’argent.

Je ne vois pas les choses comme ça. Je suis revenu pour retrouver du temps de jeu et pour être près de ma famille. L’argent n’a eu aucune influence dans mon raisonnement. Je ne touche qu’un petit fixe, qui n’est même pas payé par Malines mais par le club où je jouerai à partir de la saison prochaine et où j’ai signé pour trois ans. Quelques primes peuvent éventuellement s’y ajouter, si je suis sur le terrain et si Malines gagne. Je sais, ça fait deux grosses conditions…

On a paumé le Vercauteren exigeant et énergique qui coachait Anderlecht. Tu ne sais pas où il est ?

Mais il est toujours là ! Si on a l’impression, de l’extérieur, qu’il est moins motivé, on se trompe complètement. Il continue à ne vivre que pour le foot. Le seul changement concerne l’aspect humain. Il a beaucoup progressé depuis qu’il me coachait à Anderlecht. Là-bas, je le trouvais parfois terriblement dur, obstiné. Même s’il avait tort, il refusait de le reconnaître. C’était difficile de discuter avec lui, tellement il était froid. Il débutait dans le métier de T1 et il souffrait clairement de la pression. Aujourd’hui, il est bien plus détendu et ouvert au dialogue.

Jusqu’ici, le bilan de ton retour en Belgique, c’est un crash total ou un gros accident avec circonstances atténuantes ?

J’ai des circonstances atténuantes mais je ne parlerais pas d’accident. Je suis dans les temps, je respecte mon planning. Je suis venu pour retrouver du rythme mais je savais qu’il me faudrait quelques semaines. Je n’avais plus joué pendant quatre mois parce que je n’entrais plus dans les plans à Grozny, puis il y a eu l’intersaison en Russie, ensuite le Terek a traîné pour remplir les papiers qui devaient me libérer. Malgré ça, j’ai joué avec Malines contre Lokeren et le Standard, quand même deux équipes du Top 6. Le deal avec le club était clair dès le départ : si je jouais, c’était bien, et si je ne jouais pas, ce n’était une catastrophe pour personne. Malines n’a absolument rien à perdre dans l’aventure puisqu’il n’y a pas de salaire à payer.

Tu joueras la saison prochaine à l’Olympiacos parce que : a) tu aimes faire des choix différents ; b) c’est un pays aux ressources financières insoupçonnées ; c) Mirallas a montré que c’était l’étape idéale vers l’Angleterre ?

L’argument Mirallas a joué, oui. Mais il y a surtout la réputation et le sérieux du club et son intérêt pour moi qui n’est pas récent. Déjà quand j’étais à Anderlecht, l’Olympiacos aurait voulu me transférer mais je coûtais trop cher, 5 millions. Quand ils ont su que j’étais dégagé de mon contrat en Russie, et donc libre, ils sont directement revenus à la charge. Je ne crains pas les problèmes financiers de la Grèce en général. Le président de l’Olympiacos a la réputation d’être correct et honnête. Je suis sûr d’avoir fait un très bon choix.

Quand Roland Duchâtelet a proposé de te transférer au Standard et de te prêter dans un premier temps à Charlton, tu t’es dit qu’il avait besoin de vacances ?

Pas du tout. Son raisonnement tenait la route. Il savait que je n’étais pas prêt pour rejouer directement avec un club du niveau du Standard. On a eu deux longues discussions, c’était très constructif. Roland Duchâtelet me proposait un contrat de quatre ans et demi, c’était une belle preuve de confiance. Il pense comme moi : les qualités ne se perdent pas, ce n’est pas parce que j’ai peu joué en Russie que je ne suis plus un bon footballeur ! Avec Anderlecht, j’ai prouvé longtemps mon niveau en championnat et en Europa League, où j’ai mis pas mal de buts. Duchâtelet m’a proposé deux options si je signais : soit passer la suite de cette saison au Standard en m’entraînant pour retrouver progressivement mon niveau, soit aller quelques mois à Charlton. Pour moi, ce n’était pas déshonorant, j’aurais accepté si j’avais signé à Liège. Londres, ce n’est pas Grozny ! J’espère que je rejouerai un jour au Standard, d’ailleurs.

PAR PIERRE DANVOYE

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