5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À HAMDI HARBAOUI

Le Club Bruges et Anderlecht ont cherché un nouvel avant-centre. N’êtes-vous pas déçu de n’avoir jamais été cité parmi les candidats ?

Non. Je ne vais pas faire de la retape dans les clubs. Je me concentre sur mon équipe actuelle : Lokeren. Mais je pense que j’aurais ma place dans un grand club, même un européen. Je suis convaincu de mes qualités et à 28 ans, je suis loin d’être usé. J’ai l’intention d’évoluer au plus haut niveau jusqu’à 35 ans. J’ai donc le temps. À chaque campagne de transferts, des clubs s’intéressent à moi mais ils doivent d’abord trouver un accord avec Lokeren.

Ne faut-il pas marquer davantage pour espérer rejoindre un grand championnat européen ? 24 buts en deux saisons, cela n’impressionne pas grand-monde au-delà de nos frontières.

Pour me juger, il faut tenir compte du système de jeu de Lokeren. Peter Maes insiste sur l’organisation, la possession du ballon et l’attente patiente du bon moment. Je n’ai donc pas beaucoup d’occasions de but. Je ne vois pas beaucoup de joueurs marquer 20 buts ici. Si un club me veut, il doit prendre en compte l’ensemble et pas seulement les goals parce que je travaille beaucoup pour l’équipe. Cela dit, je suis très heureux à Lokeren. Je pense que nous allons montrer de belles choses grâce aux transferts réalisés. Nous pouvons faire mieux que la saison passée.

Vous sentez-vous estimé à votre juste valeur par Lokeren ?

En deux ans et demi, j’ai vécu de superbes moments ici : la Coupe, les PO1, l’Europa League,… Pourtant, je ne suis pas certain que tout le monde me juge à ma juste valeur, à Lokeren et dans l’entourage du club. La saison passée, une petite partie du public s’est retournée contre moi. Je l’attribue à la façon dont le quotidien Het Nieuwsblad parle de moi. Je ne sais pas pourquoi mais il me donne systématiquement des mauvaises cotes et ses évaluations sont critiques. Je ne lis jamais de commentaires positifs. C’est bizarre. Je n’y prête pas attention mais ça influence une partie du public, malheureusement. Cela peut sembler dur mais ceux qui me sifflent ou qui huent l’équipe ne méritent pas leur place dans notre stade.

Peter Maes vous interpelle fréquemment en cours de match. Vous a-t-il fait progresser ?

Maes est un perfectionniste et un battant. Moi aussi, donc nous nous entendons très bien. C’est le meilleur entraîneur de Belgique et il mérite de travailler dans un grand club. Je comprends qu’il crie sur moi. À OHL, j’étais un buteur : avec 25 goals en une saison, j’ai eu ma part dans la montée. Entre-temps, mon rôle s’est élargi : les duels aériens, le pressing, la technique,… Je suis devenu plus complet sous la direction de Peter Maes.

Après la CAN, vous vous en êtes pris à la Tunisie et plus particulièrement à Sami Trabelsi, son sélectionneur :  » Une catastrophe « , avez-vous dit. La porte de l’équipe nationale s’est-elle refermée sur vous ?

Il s’est produit des choses inacceptables pendant cette Coupe d’Afrique, que ça concerne l’extra-sportif, la tactique ou la discipline. J’ai dit à la presse et à la Fédération que si la structure ne changeait pas, on ne me reverrait plus en équipe nationale. Le sélectionneur a été remplacé entre-temps mais on trouve toujours les mêmes personnes à la tête de la Fédération. Je m’en tiens donc à ce que j’ai dit. Ces gens n’ont rien à faire là. Pendant la CAN, on s’est plus occupé de commerce de joueurs que de football. Je suis triste de ne plus pouvoir servir mon pays mais le football tunisien a besoin d’une révolution comme celle qu’a connue le monde civil.

KRISTOF DE RYCK

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