5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À FRED VANDERBIEST
Comment êtes-vous parvenu à revenir sur terre, après votre tumultueuse élimination en coupe face à Lokeren ?
Fred Vanderbiest : Je fais des progrès : il m’arrive encore de shooter dans une poubelle ou un seau mais je ne prononce plus de paroles que je regretterais ensuite. Je ne me rends à la conférence de presse que quand je suis prêt. Ceci dit, nous pouvons être fiers de ce match. Nous ne sommes pas responsables de notre élimination.
Marc Coucke s’est excusé d’avoir twitté que Copa méritait un Oscar pour ses prestations d’acteur. Ne devez-vous pas faire de même pour avoir pointé du doigt les arbitres, à plusieurs reprises, leur attribuant la responsabilité de votre défaite ?
Quand un entraîneur commet un impair, il est renvoyé du terrain, soumis à une amende et suspendu. Je voulais simplement signifier que les arbitres étaient responsables de ce qui se passait et qu’ils ruinaient le rêve de beaucoup de gens. On oublie trop vite les conséquences d’une décision arbitrale erronée. Imaginez qu’elle conduise à votre rétrogradation ! Les arbitres assument d’énormes responsabilités et c’est pour ça que je souhaite qu’on mette à leur disposition tous les moyens disponibles pour réduire leur marge d’erreur. Pourquoi ne pas arrêter le jeu pour visionner la phase sur vidéo, comme en tennis, en rugby, en hockey, en football américain ? Cela améliorerait les rapports entre les différentes parties.
Vous avez fait preuve de compréhension à l’égard des agitateurs présents dans les tribunes. Vous retrouvez-vous en eux ?
Le café de mon père était le principal local des supporters du RWDM. Pendant des années, j’ai fait partie du noyau dur mais sans jamais me battre. Je n’ai jamais été un hooligan. Je ne pouvais pas me le permettre, puisque j’étais un espoir du club. Mais pour ces supporters, c’était le match du siècle. Si la situation dérape sur le terrain, elle peut aussi dégénérer dans les tribunes. Certains fans étaient peut-être en route depuis le matin et avaient descendu pas mal de bière.
Lors de la conférence de presse, vous avez dit que votre gardien, Didier Ovono, avait perdu sa flamme pendant la deuxième série de tirs au but. N’auriez-vous pas mieux fait de prendre sa place ?
Je n’ai pas voulu dire qu’il avait perdu son envie mais, comme toute l’équipe, il a marqué le coup quand Siani a raté le cinquième tir. Siani ne manque jamais ses envois et nous nous voyions déjà à Bruxelles mais voilà que le ballon heurte le poteau ! Moi aussi, j’ai pensé que c’était fini. Déjà après le tir de Siani sur la latte et le but injustement annulé de Brillant, je n’en ai pas cru mes yeux. J’ai été empreint d’un sentiment étrange en voyant le ballon heurter le côté inférieur de la latte pour rebondir sur le terrain. C’était comme si on avait éteint toutes les lumières du stade.
Votre contrat a été prolongé. Durant les saisons à venir, Ostende peut-il faire mieux qu’assurer son maintien et atteindre les demi-finales de la Coupe ?
L’année de la confirmation est généralement la plus ardue mais en principe, nous serons mieux armés dès le début. Nos infrastructures constituent le principal problème. Le centre d’entraînement du Schorre est désuet. Marc Coucke le sait. Il a d’abord investi dans l’équipe pour assurer son maintien parmi l’élite. Il a ensuite restructuré l’encadrement et maintenant, il doit étudier avec la Ville la façon d’améliorer les infrastructures. Ça nous permettra d’enrôler plus facilement des joueurs. Quand le président me demande de montrer notre complexe d’entraînement à un nouveau joueur, je réponds toujours : » Es-tu sûr qu’il a déjà signé le contrat ? Parce qu’après, il ne voudra peut-être plus. » On ne peut pas faire s’entraîner des footballeurs d’une certaine valeur sur des terrains indignes de la deuxième provinciale. Š
PAR CHRISTIAN VANDENABEELE
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