5 QUESTIONS QU’ON N’OSAIT PAS POSER À FRANKY VAN DER ELST

Vous allez entraîner Roulers, quinzième de D2. Est-cela que vous cherchiez depuis deux ans ?

Franky Van der Elst : C’est simplement quelque chose qui vient à point nommé. J’en avais marre de ne rien faire, à part mon boulot pour Belgacom. C’est agréable mais ça prend peu de temps. Roulers a certes terminé quinzième mais on parle de la saison passée. En 2009, Lommel était 14e à mon arrivée et en plus, je devais rouler 175 kilomètres pour m’y rendre et autant pour en revenir, tous les jours. Maintenant, le club est à 25 minutes de chez moi. Le club voulait prendre un nouveau départ et les gens avec lesquels j’ai discuté me semblaient compétents. C’est la D2 mais après ma mauvaise expérience à Saint-Trond il y a deux ans, je savais qu’aucun club de D1 ne me téléphonerait. Je sais comment ça marche et le réaliste en moi m’a dit qu’il fallait repartir de zéro. Il était important à mes yeux d’entamer la saison dans un club et d’avoir mon mot à dire sur la composition du groupe.

Pour redevenir entraîneur de D1, ne devez-vous pas d’abord être adjoint à ce niveau ? Prenez Lorenzo Staelens au Cercle Bruges, Yves Vanderhaeghe à Courtrai, Besnik Hasi à Anderlecht… Marc Wilmots a également été T2 avant d’obtenir sa chance comme sélectionneur.

A chacun son choix mais je suis content d’entraîner Roulers. J’ai été adjoint au Club et ça m’a plu aussi mais un moment donné, je n’avais plus envie d’être dépendant, je voulais avoir des responsabilités. Je suis certainement capable d’entraîner en D1. J’ai tenu bon au début de ma carrière dans ce qui était sans doute le club le plus difficile : le Germinal Beerschot, qui venait d’être fondé et qui a rapidement eu des problèmes. Malheureusement, après la rétrogradation de Saint-Trond, je savais que je devrais sans doute recommencer à la base, à moins de redevenir adjoint. C’était possible à l’OHL de Ronny Van Geneugden mais quelque chose ne me plaisait pas. La D1 est évidemment plus chouette mais elle ne m’a pas manqué à Lommel. Naturellement, je veux revenir en D1 mais je ne suis pas non plus de ceux qui veulent être constamment au premier rang, pas plus que je ne baisserai mon pantalon pour avoir un boulot.

Seuls Francky Dury, Hein Vanhaezebrouck et Peter Maes sont assurés d’une place en D1 depuis des années. Ont-ils plus de chance ?

Il faut un brin de chance mais dans leur cas, je ne parlerais pas de bol. Ils fournissent un travail de qualité depuis des années. Ils possèdent aussi la mentalité requise pour surmonter un contrecoup et s’en servir pour rebondir.

Joueur, vous avez participé à quatre Coupes du Monde. Sur base de votre expérience, quel conseil donneriez-vous au sélectionneur ?

Qu’il faut pouvoir déléguer pendant un tournoi. De ce point de vue, 1998 a été une mauvaise expérience car Georges Leekens voulait tout faire lui-même. Il n’est pas nécessaire d’avoir le dernier mot en tout. Il faut faire confiance aux personnes qui vous entourent. Il faut aussi éviter d’entrer trop dans la défensive.

En tant qu’entraîneur, qu’est-ce qui vous attire le plus dans un Mondial ?

Je suis curieux de voir le niveau général. En Europe, des joueurs se sont littéralement traînés en fin de saison et depuis la Coupe des Confédérations, nous savons que les conditions sont loin d’être idéales au Brésil. Il y a beaucoup de choses à découvrir. Quels seront les nouveaux talents ? A quel point les Belges seront-ils dominants ? Quelle sera la chimie du groupe ? Comment le Mondial va-t-il se dérouler d’un point de vue collectif. C’était manifestement un chantier dans les matches amicaux contre la Colombie, le Japon et la Côte d’Ivoire. Je me demande aussi ce que Adnan Januzaj peut déjà apporter. C’est un joueur fantastique à regarder, un régal. Certains de ses mouvements me rappellent Robby Rensenbrink. Même quand il est coincé, il reste beau à voir. J’aime déjà bien regarder un match quand quelqu’un comme ça s’échauffe pour entrer au jeu.

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE

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