40 euros pour CONTRER LA LÈPRE

Unnouveaucontratdecinqans àMouscronouundond’unmilliond’eurossurlecomptedelaFondationDamien ?

TonciMartic : Je suis encore sous contrat jusqu’en juin 2005. Je ne pense pas qu’à 32 ans, on me proposera encore une prolongation de cinq saisons. Si c’est le cas, je ne dirais pas non, mais un don pour la Fondation Damien me comblerait d’aise. Mon implication dans cette £uvre caritative a commencé un peu par hasard. Un jour, comme tout le monde, j’ai reçu dans ma boîte aux lettres une missive faisant appel à la générosité des gens. J’ai versé une petite somme. Je crois que les responsables se sont aperçus que le nom qui figurait sur le bulletin de virement était celui d’un footballeur de Mouscron. J’ai été invité au siège de la Fondation Damien à Dottignies. J’étais gêné : j’avais fait un don pour le plaisir d’aider des gens, pas pour que mon nom apparaisse dans les journaux. Mais on m’a fait comprendre que ma notoriété pouvait être utile pour sensibiliser le public. ExcelElan, la cellule sociale de l’Excelsior, a collaboré avec la Fondation Damien. A la fin de la saison, on m’a demandé de me rendre à Kinshasa. Le club m’a payé le billet d’avion et le séjour. Je ne suis resté que quelques jours, mais ce que j’ai vu m’a bouleversé. J’en ai rêvé toutes les nuits, pendant deux semaines, après mon retour. J’ai vu des gens avec la peau sur les os. J’ai vu un étudiant en peinture qui, pour gagner un peu de sous, surveillait le siège congolais de la Fondation Damien en restant assis toute la nuit devant l’entrée et qui, la journée, retournait aux cours sans avoir dormi. Et, lorsqu’on lui adressait la parole, il était toujours de bonne humeur. J’ai toujours eu un faible pour les Africains, mais depuis que je suis allé là-bas, ils méritent encore davantage mon respect. En comparaison de cela, comment peut-on se plaindre, ici en Europe ? J’ai vu aussi comment travaillait la Fondation Damien sur place. Elle effectue un boulot extraordinaire. J’ai absolument voulu organiser une action pour l’aider. Mais comment ? Je ne suis pas Bill Gates ! En rentrant, j’ai organisé une conférence de presse à Bruxelles. Les footballeurs que j’avais contactés ont tous répondu : Gert Verheyen, Vital Borkelmans, Ivica Mornar, Vedran Runje, Runar Kristinsson et d’autres encore. Et ceux qui se sont excusés, comme Eric Van Meir et Dante Brogno, avaient vraiment de bonnes excuses. Ils ont fait passer le message. Gert Verheyen l’a relayé à Bruges et a, lui aussi, accompli un boulot extraordinaire. Il a organisé une vente aux enchères des maillots qui a permis de récolter beaucoup d’argent. A Mouscron, on a organisé un apéro. On a vendu des stylos à bille un peu partout en Belgique. Si chaque supporter qui se rend au stade le week-end versait un euro, cela pourrait sauver des milliers de personnes. La Ligue Professionnelle a emboîté le pas. Récemment, on a organisé une action en arborant des t-shirts : 40 euros pour sauver une vie. C’est la vérité : pour guérir de la lèpre, il faut prendre un cachet tous les jours pendant huit mois. Le traitement coûte 40 euros. Lorsqu’on sait cela, comment peut-on refuser ?

Daniel Devos

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