28 ans après

Sport/Foot Magazine était encore un mensuel, en 1986, quand les Diables Rouges réalisèrent leur meilleure prestation en Coupe du Monde en perdant la petite finale face à la France (4-2) au Mexique. Notre rédaction, à l’époque, était située rue Fin, sur le territoire de Molenbeek, à proximité du canal. De là, jusqu’à la Grand-Place, il fallait compter un petit quart d’heure à pied. Un trajet que j’ai effectué en son temps avec le sourire, sous un soleil radieux, afin de remercier, au même titre que 10.000 autres fans, les héros de la nation.

Aujourd’hui, votre revue préférée est un hebdomadaire, réalisé à Haren, commune limitrophe à Zaventem et Diegem. De la rue de la Fusée, où sont implantés nos bureaux, cinq bonnes minutes à peine suffisent pour rallier l’aéroport national ou l’hôtel Crowne Plaza où la délégation belge établit généralement ses quartiers. Cette fois, pourtant, il ne me serait pas venu à l’idée de rallier l’un ou l’autre de ces endroits. Et ce, bien sûr, à cause des injonctions de la fédération exhortant les fans de notre équipe représentative à éviter ces lieux.

Je ne sais pas qui, au sein de la délégation belge au Brésil, a eu ce trait d’esprit saugrenu de vouloir écarter les joueurs de leur public (même si nos représentants sont quand même montés sur un podium, Place des Palais, après avoir été reçus au préalable par nos Souverains) mais force est de reconnaître qu’ils ont manifestement dilapidé une partie du capital sympathie que les Diables Rouges avaient emmagasiné depuis la nomination de MarcWilmots et de la multiplication d’actions censées rapprocher nos meilleurs footballeurs de leurs supporters.

La fête, ce n’est pas le 6 septembre qu’il faut l’organiser, au moment où le rideau sera depuis longtemps tombé sur le Mondial. C’est dans sa foulée que la grande communion entre les Diables Rouges et leurs innombrables partisans aurait dû se passer. Avec sa part d’événements contrôlés mais aussi ses imprévus, comme quand JackyMunaron, un peu trop enthousiaste au balcon de l’Hôtel de Ville, il y a 28 ans, avait balancé la veste de son costume dans la foule en oubliant que, dans sa poche, il avait glissé la médaille obtenue pour la magnifique 4e place des Belges à Mexico.

Une précieuse relique qu’il aura récupérée, après coup, via un appel aux fans. Anno 2014, vu le scénario mis en place, pareille scène était tout simplement impensable. Dommage pour le folklore. Et pour le rapprochement, tant et plus, entre les Diables et leurs inconditionnels…

PAR BRUNO GOVERS

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