270 GAMINS SUR LE CARREAU

Samedi dernier. Coup de sifflet final, des mamans laissent couler quelques larmes, et leurs gamins repartent vers le vestiaire avec en tête plein d’interrogations. Ils viennent peut-être de défendre les couleurs du RAEC Mons pour la dernière fois.  » Le centre de formation du RAEC Mons accueille actuellement 270 jeunes « , explique Eddy Brogniez, le coordinateur du centre de formation.  » Nous nous occupons des enfants de la catégorie U6 jusqu’à la post-formation en U21. Tous nos jeunes jouent en catégorie Elite. Nous aurions aimé créer des équipes régionales mais nous sommes limités en termes de terrains et de capacité des vestiaires.  »

En plus d’un projet Foot-Etude bien en place depuis 2008, les Montois pouvaient aussi se targuer d’accueillir depuis 2012 un projet Foot-Elite destiné à accueillir les meilleurs espoirs de la région, l’Union Belge reconnaissant ainsi le bon travail fourni par tout le staff gravitant autour des jeunes Montois. Au total, 60 joueurs bénéficient de ces programmes. Malheureusement, dans le monde impitoyable du football, bien travailler avec les jeunes ne suffit plus à garantir la pérennité de la structure.

 » Aujourd’hui, le centre de formation est dépendant de son équipe première avant tout « , nous dit Eddy Brogniez. Si le club quitte la division 2, ses jeunes quitteront les séries nationales. Rédhibitoire pour ces gamins qui ont connu le top niveau. Lors de la dernière saison en D1, le centre de formation comptait en ses rangs 11 internationaux. Après la bascule en D2, il n’en restait plus qu’un, qui a désormais signé à Anderlecht pour la saison prochaine.

Yannick Gallet, formateur des gardiens, résume le sentiment général du staff montois :  » J’ai l’impression que les autorités ne se soucient pas de l’avenir des jeunes dans un avenir tout proche. En tant que coaches, on a continué à faire notre travail sans être payés depuis 2 mois et au final on vient nous annoncer ces mauvaises nouvelles alors qu’on se donne à 200 % pour les gamins. On ne peut pas laisser tomber des gamins comme ça du jour au lendemain.  »

Pour tenter de sauver ce qu’il reste à sauver, les autorités politiques ont sorti la semaine dernière un ultime plan de leur chapeau : un centre de formation de haut-niveau fusionné avec celui des Francs Borains. Un projet qui demanderait de repartir des séries provinciales, auquel ne croit pas, dans ces conditions, SébastienRousseau, formateur U16 :  » A partir du moment où le jeune est le centre d’intérêt, ça peut être cohérent de repartir de quelques échelons plus bas, mais le problème c’est que ça ne va pas se faire en deux jours. Les clubs ne sont pas prêts à accueillir autant de jeunes en termes d’infrastructures. Il faut faire ça intelligemment. Là c’est un plan politique et pas sportif.  »

PAR JULIEN BROGNIET

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire