2. Les réactions

Les principales personnes en cause répondent.

Le président fédéral Jan Peeters

« Finalement, Robert Maes nous a bien aidés. En fait, je suis très content de cette collaboration », affirme le président de l’UB. « Finalement, il a fait en sorte que nous obtenions le complexe d’entraînement de Kumamoto, il nous a mis en contact avec le numéro deux de Tokyo Electron, qui nous a promis que nous aurions l’hôtel, il était comme chez lui auprès de l’ambassadeur belge au Japon, etc. Son travail a donc été utile ».

Alors, pourquoi cette rupture brutale?

Jan Peeters: Lorsqu’il a commencé à organiser la vente des billets au Japon, un domaine pour lequel il n’était pas expressément mandaté, des Belges vivant au Japon nous ont adressé des cris de détresse, comme la Chambre Belge de Commerce, disant que tout allait de travers et que ça risquait de nuire à notre bonne réputation. Comme je trouvais aussi que ce système du Red Devils Club dépassait les bornes et que Robert Maes commençait à dérailler, j’ai dit ne pas vouloir assumer un tel risque, d’autant que je craignais ces affaires de billetterie, depuis qu’elles avaient causé tant de problèmes en France. Je lui ai écrit une lettre: Désolé, mais la billetterie est trop importante, vous ne devez pas vous en occuper. Il m’a répondu: – Puisque, apparemment, je ne jouis plus de votre confiance, je mets un terme à mon mandat. Le 15 janvier, je lui ai confirmé par écrit que le comité de direction de l’UB avait pris acte de son fax et qu’il lui retirait les compétences attribuées.

Pourquoi n’a-t-il plus droit à la commission de 20% sur les frais d’hôtel, qui s’élèvent selon lui à 27 millions de yens, quelque 224.000 euros que l’UB a économisés grâce à lui?

Parce qu’il l’a écrit lui-même. Un avocat m’a contacté, en formulant certaines exigences à l’égard de l’UB mais je lui ai rétorqué: Maître, je possède un lettre dans laquelle Robert Maes affirme que tout est réglé et que l’UB ne lui doit rien. En plus, Robert Maes nous avait caché qu’il avait touché de l’argent de Kumamoto.

Il nous a raconté avoir reçu de la préfecture de Kumamoto un montant équivalant à 100.000 euros pour y attirer un participant à la Coupe du Monde.

A ce moment, je ne le savais pas mais je m’en doutais. Robert nous a toujours soutenu n’avoir pas reçu un franc. Je peux vous montrer une lettre, le contrat passé entre Robert Maes et Kumamoto, dans lequel les diverses modalités sont passées en revue. Un article mentionne expressément le fait que Kumamoto n’a pas payé le moindre cent à Robert Maes. C’est celui-ci qui nous l’a fourni et la traduction a certainement été faite par Desert Fish, sa société. Je n’exclus donc pas que ça ait été destiné à nous mener en bateau.

Certains s’étonnent des 20% que vous avez octroyés à Robert Maes. Un pourcentage de 15 ne constitue-t-il pas la norme?

Ici, la plupart des gens travaillent à 20, 25%.

Robert Maes appuie sa défense sur le fait que l’UB a perdu beaucoup d’argent en n’exploitant pas une chance commerciale unique.

On va bientôt publier le bilan financier de la Coupe du Monde. Ce sera notre plus beau bilan en Coupe du Monde. Habituellement, nous en retirons de 250.000 à 300.000 euros. Cette fois, ce sera plus. Robert Maes raconte des bêtises. Il a évoqué des bénéfices de 2,5 millions mais je n’ai jamais vu ça et en plus, la réputation de l’UB est plus précieuse à nos yeux qu’un éventuel bénéfice. Je n’ai d’ailleurs jamais vu un contrat signé par Asai Newspapers. Tout ce que j’ai reçu, le 8 janvier, en fait, c’est une proposition, sur papier à en-tête de Desert Fish, mais sans la moindre confirmation du média lui-même. Il est bien possible que nous ayons négligé une source de revenus mais il y a des limites. On ne peut pas gagner de l’argent par n’importe quels moyens et depuis que des Belges vivant au Japon m’avaient prévenu, je n’étais plus tranquille. D’ailleurs, demandez aux autres nations si elles ont réalisé les plantureux gains commerciaux annoncés avant la Coupe du Monde. J’ai discuté avec des collègues: ils n’ont pas obtenu ce qu’ils espéraient.

Avez-vous obtenu le meilleur résultat commercial ou le meilleur bilan global?

Le meilleur bilan global de tous les temps.

Si vous avez réalisé ce bilan, c’est aussi grâce à l’hôtel et au complexe d’entraînement, que vous n’avez pas dû payer grâce à Robert Maes?

Effectivement, ça a joué un rôle.

Il semble que Robert Maes n’avait pas une réputation irréprochable dans le monde sportif belge et en athlétisme en particulier. Ne vous a-t-on jamais prévenu?

Personne ne m’a averti. Michel D’Hooghe et Germain Landsheere, le trésorier, se méfiaient de lui, en effet, mais c’est justement pour ça que nous avons été très prudents.

Certaines personnes, à l’UB, vous reprochent de vous être assis sur ce dossier.

Premièrement, j’ai constitué ce dossier avec Houben et Landsheere. Deuxièmement, quand j’ai quitté le poste de secrétaire général et que je suis devenu président, D’Hooghe m’a demandé de bien vouloir continuer à suivre ce dossier. Je n’ai jamais rien fait sans mes collègues parce que je n’étais pas tranquille à 100%. Je me sens donc très bien maintenant.

Vous vous seriez disputé avec Germain Landsheere.

Nous avons eu une vive discussion à propos du match amical contre le Costa Rica. Germain ne voulait pas signer le deal, à cause de son prix, 400.000 dollars, mais nous n’avions pas le choix car nous avions formellement promis à Kumamoto de disputer là-bas un match amical contre un autre pays qualifié.

Alors que vous auriez pu recevoir le Brésil ou l’Argentine, en mars, pour la moitié de ce prix.

Oui mais ils ont joué avec nos pieds. Ils ont fait traîner les négociations. Nous avons discuté avec le Brésil jusqu’à la dernière minute. A un mois de la date prévue, nous pensions encore réussir En fin de compte, le jour où il devait nous affronter, il a joué en Malaisie pour 500.000 dollars, d’après ce qu’on m’a dit. Je trouvais aussi que 400.000 dollars pour le Costa Rica, c’était énorme mais nous avons quand même réalisé un bénéfice.

Qui a conclu vos contrats commerciaux?

BMC. Lorsque nous avons signé le contrat avec cette société, avec l’accord du Comité Exécutif, Michel Dhooghe a dit: – Si vous réalisez un bénéfice un jour, je vous paie un dîner. La première année, nous avons gagné 150.000 euros…

Germain Landsheere aurait déjà dit: « Nous sommes le sponsor de Sun et pas l’inverse », à propos du contrat qui vous lie à cette agence de voyage, qui organise l’hébergement et les déplacements des Diables Rouges.

L’UB récolte tous les avantages de certains contrats de sponsoring. Dans d’autres, le partenaire obtient un certain avantage commercial, comme la banque Dexia et les assurances Swiss Life. Sun n’est pas le seul.

Au 21e siècle, l’UB n’a-t-elle pas besoin d’un manager commercial, M. Peeters?

Nous en avons un, M. Declerck.

Avec tout notre respect, M. Declerck est un bénévole pensionné.

En effet, mais pour les affaires commerciales, nous venons d’engager deux personnes dont une universitaire. Nous sommes en train de négocier avec nos partenaires commerciaux et la plupart d’entre eux ont donné leur accord de principe à une prolongation de notre collaboration.

Le budget commercial de l’UB ne peut-il pas être nettement amélioré?

Qui peut me le prouver noir sur blanc? J’ai connu des sociétés qui nous promettaient la lune mais n’ont jamais rien concrétisé. Je trouve que nous ne nous débrouillons pas mal. Nous devons simplement tenir compte de ceux que nous représentons, les clubs. S’ils sont satisfaits de notre gestion, je le suis égalementLe secrétaire-général Jean-Paul Houben

Les gens sont-ils heureux d’entamer leur journée de travail à l UB, M. Houben?

Jean-Paul Houben : Toutes ces affaires ne devraient pas venir aux oreilles de la presse. Elles devraient être discutées avec la direction, ce qui est le cas. L’affaire Garitte était un problème qui traînait depuis des années. J’ai reçu Damien. Il devait régler le problème qu’il avait avec Waseige avec son responsable hiérarchique Michel Sablon, mais il avait l’impression qu’il se tramait quelque chose. J’ai pris l’initiative de réunir les deux hommes, ce qu’ils avaient toujours refusé dans le passé. Je pense avoir fait ce que je devais.

Le fait que pas mal de gens semblent entrer en conflit avec Michel Sablon, tôt ou tard, ne vous tracasse pas?

Michel a son style, dans son approche des personnes. Ce n’est pas le mien. Il exige des gens qu’ils travaillent. Il n’y avait certainement rien à signaler dans le cas de Piet Huys et de Luc Deville. Il serait regrettable que Piet ne puisse plus rendre de services à la maison. D’ailleurs, on me dit qu’il effectue de l’excellent travail au département des jeunes. Peut-être a-t-il trouvé sa place, grâce à Michel Sablon?

Piet Huys est venu me trouver avant le Mondial. Il s’est plaint d’un surcroît de travail et, à la demande de Waseige, nous l’avons retiré du département technique pour le rapprocher du sélectionneur. Il prétend maintenant que ce n’était que pour le Mondial. Jamais nous ne l’avons interprété ainsi. Il affirme maintenant qu’il doit s’agir d’un malentendu. Il s’est passé quelque chose entre Piet et Michel Sablon après le Mondial. Michel trouvait difficile de travailler avec quelqu’un qui avait voulu changer de bureau. Il s’agit de la restructuration d’un service.

Luc Deville a lui-même démissionné.

Jamais Luc Deville n’a sollicité d’entretien avec moi. Je ne suis au courant de son départ que depuis la trêve destinée à préparer les matches à Andorre et en Estonie, quand Michel Sablon l’a appris au comité de direction. Il serait regrettable qu’il y ait quelque chose derrière ça, qui n’aurait rien à voir avec ce que je sais et avec la problématique telle qu’on me l’a présentée.

La problématique, c’est que ce sont des gens comme Luc Deville qui paient les pots cassés de tout ce qui foire, comme avant le Mondial 1998 et après Pologne-Belgique.

Si ça s’est vraiment passé, c’est inacceptable mais je n’ai pas connaissance des deux incidents dont vous me parlez.

Karel Vertongen n’aurait-il pas pu vous renseigner?

Il est président de la commission technique, ce qui est une fonction politique. Je ne suis qu’un employé: le patron de l’administration,pas de Karel Vertongen. Ce dernier doit rendre un rapport au directeur technique. Je vois les rapports de la commission technique au Comité Exécutif mais je n’ai jamais rien lu de tel.

Pourtant, on dit que Piet Huys a été muté pour manque de loyauté à l’égard de la fédération. Il aurait critiqué son fonctionnement, en interne, de même que les méthodes de travail de Michel Sablon.

J’ai amené Damien et Michel à la même table et écouté Piet. L’inspection du travail m’en a d’ailleurs félicité. Car la chose est allée plus loin: il y a eu un dossier! Peut-être est-il toujours en cours, bien que je n’aie plus eu de coup de fil de la personne en charge, que j’ai rencontrée deux ou trois fois. Elle était satisfaite de ce que j’avais fait. Vous connaissez la loi qui a été votée l’année dernière…

… qui confère une base juridique à la lutte contre le harcèlement sur le lieu de travail. Craignez-vous que le dossier ne soit pas encore clos?

Je n’en sais rien. S’il n’est pas refermé, elle va reprendre contact avec moi mais je pense que l’UB est une entreprise très sociale,même si la communication interne et externe peut être améliorée. Le Comité Exécutif va bientôt recevoir un projet en ce sens.

Pourquoi Michel Sablon déclare-t-il qu' »il y a un espion », qu’il « a un nom » et que celui-ci va payer son indiscrétion?

Peut-être est-il sur ses gardes, ce que je comprends. Une restructuration engendre toujours un sentiment d’anxiété chez les gens. Il faut aborder ce débat avec tact et beaucoup de psychologie. Je ne souhaite pas en dire plus. Mais j’entretiens d’excellentes relations avec Michel Sablon. Il a présenté un excellent organigramme pour le département technique. Le comité de direction l’approuve.

Vous avez parléd’un incident isolé alors qu’Alain Courtois a affirmé qu’il s’agissait d’un problème plus profond, dans la culture de l’entreprise.

Alain voulait dire que le personnel est considéré comme quantité négligeable par des membres du Comité Exécutif, extérieurs à l’UB. Il ne parlait donc pas de ce qui se passe au sein de la fédération. Alain a défendu le personnel et il a dit que, de toutes les fédérations sportives, la nôtre possédait la meilleure administration, ce dont je suis aussi convaincu.

Permettez-nous cette courte description de ce qu’on raconte de l’UB en interne: un travail inefficace, un personnel qui est engagé non pour sa compétence mais grâce à ses relations et à ses liens familiaux, la jalousie qui règne en maîtresse et nul n’hésite s’il a l’occasion de tirer dans le dos d’un collègue. Reconnaissez-vous ce climat?

Non. Ce n’est pas la vérité. D’ailleurs, ce que vous mettez en évidence n’est jamais apparu au conseil d’entreprise. Je pense que nous ne pouvons pas nous plaindre de l’ambiance qui règne à l’UB. Ce qui se passe dans toutes les entreprises, c’est que les gens s’interrogent sur leur avenir. Du coup, le plus petit problème est considéré comme important. Je le comprends et c’est pour ça que je parle aux gens.

On affirme pourtant que ceux qui font l’objet d’une décision l’apprennent rarement de manière directe, de la direction.

Désolé, c’est faux. Si un chef de service a quelque chose à dire, il doit le faire et j’espère que c’est le cas. Vous ne me ferez pas dire que tout est parfait. Il y a peut-être des problèmes dans la maison et nous ne les connaissons pas toujours, même si nous le devrions.Le directeur technique Michel Sablon

Piet Huys et Luc Deville sont sous les ordres directs de Michel Sablon. Au terme de l’EURO 2000, Sablon est revenu à l’UB pour endosser les fonctions, nouvelles, de directeur technique. Il avait de grands projets de restructuration du département technique et il est rapidement entré en conflit avec Robert Waseige, qui était alors en poste depuis un an et demi et ne tolérait pas la moindre intervention dans ses affaires.

Lors de l’engagement d’ Aimé Anthuenis, Sablon a récupéré toutes les responsabilités concernant l’équipe A. Dorénavant, toute communication avec le sélectionneur passe directement par lui.

Il doit aussi résoudre des problèmes urgents comme lorsque, de retour, la nuit, de Pologne, après leur premier match amical sous la direction d’Aimé Anthuenis, les Diables Rouges ont trouvé porte close au Sodehotel de Woluwé-St-Lambert, le lieu de séjour habituel de l’équipe nationale quand elle est au vert. Il n’y avait plus de portier et personne ne pouvait reprendre sa voiture. En pleine nuit, quelqu’un a dû partir à la recherche d’une clef. Depuis la faillite de la Sabena,l’hôtel est dans les mains de Néerlandais et les incidents de ce genre se multiplient. La direction de l’UB n’est entrée en action qu’après cet incident: dans une lettre officielle, elle s’est plainte des carences du service.

Il semble que le directeur technique ne jouisse pas d’un grand crédit et on se plaint du vent de terreur qu’il fait souffler pour exploiter le personnel. C’est peut-être un détail mais il ne désire pas tenir compte des heures supplémentaires, ce qui ne plaît pas aux employés et collaborateurs qui se plaignent aussi d’un manque de respect. Et ces mécontents craignent que de nouvelles têtes ne tombent.

Le directeur technique Michel Sablon préfère ne fournir aucune explication sur ce qui se passe dans son service, où, dit-il, l’ambiance est excellente. « De temps en temps, il y a un remaniement de personnel, parfois à la demande même des gens, comme dans le cas de Piet Huys, parfois, ça vient d’en haut. éa s’est passé au service affiliations. Allez-vous y consacrer un article aussi? Je n’en vois pas l’intérêt. Il s’agit d’un dossier concernant le personnel. Il n’a rien à faire dans la presse. Idem avec Luc Deville : il est remplacé car Luc est à la maison. Il a été opéré du genou. Ne venez donc pas suggérer des choses. Il m’appartient de répartir les tâches. Certains sont d’accord, d’autres pas, c’est ainsi. Dans toute entreprise, il y a des gens heureux et des mécontents.

Les heures supplémentaires? Quel intérêt ont-elles pour vous? En plus, vous retournez le problème. Je travaille deux fois plus que je ne le dois, sans me plaindre. D’autres le font et sont venus me trouver. J’ai donc cherché des alternatives, pour qu’ils ne doivent plus faire d’heures supplémentaires. C’est différent, non? J’en ai discuté avec le secrétaire général. J’ai préparé un dossier de 80 pages avec la description des tâches et les changements de postes, afin que chacun soit informé et que les tâches soient réparties ».

L’entraîneur fédéral Aimé Anthuenis

Après avoir consulté Georges Leekens et Robert Waseige, Anthuenis aurait affirmé souhaiter conserver les services de Piet Huys. Prudent, le sélectionneur confie:: « Je ne peux rien dire de son remplacement par Piet Erauw au poste de délégué de l’équipe. Mon contrat me permet de choisir le staff technique mais ce point est du ressort de la gestion du personnel. Je n’ai pas émis de préférence pour l’un de ces deux hommes, simplement parce que je ne les connaissais pas. Lors de mon engagement, on m’a expliqué comment ça fonctionnait et j’ai accepté les choses comme elles étaient. En ce qui concerne Luc Deville, tout ce que je sais, c’est qu’il a été opéré au genou. Le banc est réservé au staff technique et aux joueurs. Je sais que tout le monde aimerait y prendre place mais le nombre est fixé par le règlement. Vous le savez bien : ça ferait plaisir à tout le monde (il rit) ».

Le responsable de la commission technique Karel Vertongen

Karel Vertongen ne trouve pas qu’il rate souvent le ballon. Il avait un accord verbal avec Bart Goor, soutient-il, et ce n’est pas sa faute si le capitaine a ensuite été remballé par ses coéquipiers.

Ensuite, il n’y avait pas d’accord entre Anthuenis et l’UB au Japon, de sorte qu’il a proposé lui-même de discuter avec d’autres candidats: « Car si ça avait échoué, vous diriez certainement que je n’avais rien prévu. Il serait plus simple de m’asseoir dans mon fauteuil et de ne rien faire mais je ne veux pas. Je sais que des gens sont à l’affût pour me démolir ».

Vertongen maîtrise parfaitement l’art de devenir transparent lors des réunions. Dans de telles circonstances, on ne l’entendra jamais hausser le ton. Quand Robert Waseige s’est mis toute la presse à dos pendant le Mondial, le dirigeant a assisté au spectacle, indécis. Jamais il n’a rappelé le sélectionneur à l’ordre lorsque celui-ci, à moult reprises, et y compris dans les vestiaires, s’est exprimé avec grossièreté à l’égard des joueurs et des journalistes.

Non, Karel Vertongen n’est pas homme à intervenir. Il préférait entreprendre des négociations avec le sélectionneur pour la reconduction de son contrat. Après les matches contre la Russie et le Brésil, il a affirmé avoir eu raison. Il reste persuadé qu’il n’était pas impossible au sélectionneur de poursuivre sa collaboration avec les internationaux. Pourtant, plusieurs joueurs ont puisé leur courage, après les deux premiers matches, dans le fait que Waseige allait partir au terme du Mondial.

« Je sais que des joueurs n’étaient plus sur la même longueur d’ondes que lui », admet Vertongen. « Mais je vous l’affirme: très certainement, des joueurs ne seront pas d’accord non plus avec Anthuenis ».

« Vertongen n’a pas le nez sur les faits », explique un membre du personnel, traduisant l’opinion qu’on a du pauvre homme avenue Houba de Strooper. Après le Mondial, Sport/Foot Magazine a fustigé son non interventionnisme. Vertongen s’est défendu en rappelant la qualification de l’équipe A pour le Mondial et l’EURO des Espoirs et des -19 ans.

Après un match, Vertongen ne manque jamais de se mettre en évidence en échangeant un high five avec les joueurs et en serrant la main du sélectionneur, voire même en le serrant contre lui. Mais quand des membres de son entourage sont sacrifiés, il ne lève pas le petit doigt. Il les renvoie au secrétaire général et raccroche.

Le personnel de l’UB en a tiré les conclusions depuis des années: « Nous avons besoin de quelqu’un, au sein de la commission technique, qui puisse taper du poing sur la table ».

« Un président de la commission technique n’a pas à le faire », rétorque Vertongen.  » Il est là pour prendre note et rapporter, combler les voeux du sélectionneur, dans la mesure du possible, et tenir le Comité Exécutif au courant. Les tâches sont distribuées. C’est ainsi que je ne suis pas intervenu dans l’écartement de Piet Huys. éa ne fait pas partie de mes compétences puisqu’il s’agit de gestion du personnel: c’est le boulot de Jean-Paul Houben et le problème du directeur sportif, Michel Sablon. C’est son droit d’estimer qu’il faut modifier certaines choses pour que tout aille comme il le faut.

Jan Hauspie et Peter T’Kint

« Financièrement, c’est notre plus beau bilan en Coupe du Monde » (le président )

« On a un problème de communication » (le secrétaire général)

« Je ne vois pas ce que ce dossier vient faire dans la presse » (le directeur technique)

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