14, le compte est bon?

John Baete

Les soldes n’ont pas encore commencé dans les magasins mais on a l’impression que c’est déjà le cas à la fédération… par octroi des licences interposées. On sait que le timing de rentrée des documents comptables, sociaux et fiscaux devant emporter l’accord des sésames a été réduit dans le temps et que la nouvelle année correspondra vraiment pour quelques clubs à la fin de quelque chose.

L’étau se resserre, donc, et tant pis pour les clubs mal gérés. Du coup, plusieurs dirigeants du foot belge, qu’ils soient de la fédération ou de la Ligue -chacun semble y avoir son plan pour sauver le football belge- promettent pour demain une D1 à 14 clubs, un nombre qui frappe l’imagination mais qui ne rassemble pas les suffrages de tous les clubs pros.

Quelle cacophonie! Comment prendre tous ces pronostics au sérieux? En parlant trop, on parle mal. On nous dit qu’à l’avenir, les clubs sans licence ne seraient pas remplacés dans le championnat par ceux qui seraient descendus du fait d’un verdict sportif…

Ici, en réfléchissant un petit peu on se rend compte de l’énorme paradoxe véhiculé. Si on part du principe qu’il faut satisfaire aux très exigeantes licences pour demeurer en D1, comment faire en sorte que l’on puisse limiter l’effet des licences à 14 clubs? Si elles sont appliquées à la lettre, on pourrait très bien se retrouver à un non octroi de huit passeports pour la D1… ou les accorder tous.

C’est, finalement, ôter toute crédibilité au système des licences que d’avancer un chiffre rond de 14, éventuellement. En fait, si le système est trop répressif, on risque de perdre trop de clubs. Et s’il est trop souple, on va vers la distribution de passe-droits ou à l’application du moindre mal.

Une chose est sûre: il vaut mieux continuer sur la lancée de la saison dernière et y aller progressivement. Pourquoi, dès lors, parler déjà de 14 clubs alors qu’on ne sait pas encore si un championnat à 16 ne serait pas mieux? A force de tailler dans le lard, ne risquerait-on pas d’en arriver à une peau de chagrin comme le championnat de Belgique de basket qui ne rassemble plus que 11 équipes?

Vous imaginez la discussion?

-Le Standard joue contre qui le week-end prochain?

-Mais il ne joue pas, il est bye.

Ce serait le scénario catastrophe: prôner le professionnalisme et tomber dans un système totalement corporatif.

Et puis, si la Ligue est si gourmande sur le plan des droits télévisés, il faut tout de même qu’elle se dise qu’elle vend un championnat de Belgique qui se doit d’être dense et disputé. Le football belge doit avoir de l’argent pour vivre, mais l’argent vient également de la vie du sport.

C’est comme pour la carte de supporter: on ponctionne les clients et on leur retire une liberté de choix et certaines facilités. Ce n’est pas du tout commercial.

Prenez Genk. Une grande ville? Une tradition footballistique en béton? Rien de tout ça. Mais un concept de marketing moderne et 20.000 abonnés. Si une des motivations de jouer à 14 est le fait de jouer en Coupe d’Europe, ça ne concerne pas Genk. Son marché, c’est la Belgique et son exemple doit continuer à le renforcer. Tout le monde devrait imiter les Limbourgeois.

D’autre part, si on limite trop le championnat, on risque de ne plus rien avoir du tout étant donné que la Coupe de Belgique prend la voie de la défunte Coupe de la Ligue et n’intéresse pratiquement plus personne. 1.500 spectateurs à Mouscron-RWDM! Une misère sans nom.

S’il y a urgence, donc, c’est dans le renforcement absolu du championnat de D1. Là, tout le monde est d’accord mais quant à savoir comment y arriver… Une chose est certaine: il faut tellement serrer les boulons que plus personne ne parle de quitter la Belgique pour participer à un championnat interpays. N’est-ce pas Mister Michel?

Dia 1 dimbala

John Baete

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