1. Vincent Kompany, 18 ans (26)

Joueur, Anderlecht

L’astre s’est encore élevé un peu plus dans le ciel du football international. A 18 ans, à peine, il incarne plus que tous l’avenir de son sport en Belgique. Les plus grands clubs étrangers le suivent à la trace tandis que Johan Cruijff l’a retenu dans sa sélection mondiale, qui s’est mesurée au Barça, dans le cadre d’un match de gala au profit de la lutte contre le sida. Le génie néerlandais est sous le charme de l’énorme potentiel technique et athlétique de la perle mauve. Pourtant, tout n’a pas été rose pour lui après la conquête de son premier titre national avec la bande du Stade Constant Vanden Stock en été dernier.

Le jeune homme a appris que si les roses faisaient de beaux bouquets, les épines exigent de la prudence. Après les louanges, mille fois méritées, l’heure était à la confirmation. C’est souvent le plus difficile à 18 ans quand chaque détail de la vie d’une étoile est examiné à la loupe. L’élégance et la facilité sont alors transformées en prétention et en arrogance. Quelques retards à l’entraînement sont devenus des affaires d’état étalées dans tous les médias. C’est ainsi quand on intéresse tout le monde. Le team manager d’Anderlecht, Pierre Leroy, a récemment reçu 36 demandes d’interview pour Kompany en une semaine. Un tel trésor doit être protégé et conseillé afin d’affronter les médias mais cela ne se fait pas en Belgique.

A Anderlecht, il a eu la malchance de perdre son poisson pilote, Hannu Tihinen, absent pour blessure durant des mois. Dès que le Viking retrouva sa place au c£ur de la défense d’Anderlecht, Kompany déploya à nouveau ses ailes comme un Laurent Verbiest des temps modernes. Il est encore trop jeune pour diriger seul un bastion arrière et paya ce manque de métier par des erreurs défensives en championnat et en Ligue des Champions. Mais que ce soit en tant qu’arrière central, ou dans la ligne médiane, où il fut parfois aligné à Anderlecht et en équipe nationale, contre la Serbie & Monténégro, son potentiel ne se discute pas.

Restera-t-il longtemps dans son club actuel ? Beaucoup d’observateurs lui conseillent de patienter encore une saison. Kompany, qui termine ses humanités et est parfait bilingue, s’élève en icône pour la jeunesse et la Belgique multiculturelle. Ce fils d’un papa d’origine congolaise et d’une maman ardennaise vient d’offrir une nouvelle habitation aux siens. Elle sera plus confortable que l’appartement du Quartier Nord à Bruxelles qu’il n’oubliera jamais. Cette réussite est aussi une source de motivation pour les jeunes, la preuve qu’on peut se réaliser, trouver sa place dans la société, grâce au sport. Le monde du football est en perpétuelle mutation avec des apparitions de nouveaux joueurs, d’arbitres, de dirigeants, d’hommes d’affaires, etc. D’autres prennent un peu de recul, avant d’éventuellement rebondir et de revenir, plus décidés que jamais, à la  » une  » de l’actualité belge dans un an.

Certains s’effacent pour de bon. Par rapport à notre tableau d’honneur de janvier 2004, une trentaine de personnalités, et non des moindres, ont fait un pas sur le côté, poussées dans le dos par de nouvelles têtes. Alors que le classement 2004 était dominé par des dirigeants, la rédaction de Sport-Foot Magazine a, cette fois, surtout retenu les efforts des principaux acteurs du football, les joueurs et les coaches.

Le football belge est à la recherche d’un nouveau défi et la nouvelle vérité viendra du terrain, comme toujours. Cette évidence se retrouve dans ce nouveau baromètre du football belge.

NB : à côté du nouveau classement, celui de 2004. Si c’est une barre, il s’agit d’une première apparition

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