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Les paradoxes de Franky Vercauteren

Frankie Vercauteren est un entraîneur heureux. C’est la moindre des choses quand on est champion. Mais l’homme n’est pas sans paradoxe: lui qui refusait de faire jouer des jeunes à Anderlecht a bâti son titre genkois sur des talents en devenir.

A Anderlecht, on lui avait reproché de ne pas accorder une chance aux jeunes. C’est parce qu’il n’obtenait pas de temps de jeu que Vadis Odjidja, par exemple, a quitté le Sporting pour Hambourg avant de rebondir à Bruges. A Genk, c’est essentiellement avec des jeunes que Frankie Vercauteren est devenu champion: Jelle Vossen, qui n’a finalement pas terminé comme meilleur buteur (dépassé sur le fil par Ivan Perisic), est revenu d’un prêt au Cercle de Bruges où il s’était exilé parce que l’entraîneur précédent, Hein Van Haezebrouck, ne croyait pas en lui; Marvin Ogunjimi a dû autrefois s’exiler également, au RKC Waalwijk, avant de trouver son rythme de croisière à Genk et de devenir Diable Rouge; Kevin De Bruyne est aujourd’hui convoité par Anderlecht et plusieurs grands clubs européens; David Hubert est un jeune capitaine qui ne fait pas de vagues mais qui joue un rôle de régulateur. L’homme du titre, cependant, c’est peut-être Thibaut Courtois: un gardien de 18 ans qui, au départ de la saison, a dû son poste de titulaire au fait que le Hongrois Laszlo Köteles n’était pas en ordre administrativement pour commencer le championnat. A Bruges déjà, malgré la défaite 3-0, il avait évité un véritable naufrage à ses couleurs. Et hier, il a sauvé le ballon du titre rouche devant Aloys Nong en toute fin de match.

En janvier, lorsque Joao Carlos est parti au Daguestan dans le même club que Mbark Boussoufa, le manager Dirk Degraen s’est fait agresser par des supporters qui lui reprochaient d’avoir hypothéqué le titre. Vercauteren a formé une nouvelle paire, très complémentaire, avec la pile électrique Eric Matoukou et l’hyper-calme Torben Joneleit.

Vercauteren a trouvé le système qui convenait au RC Genk en optant pour un 4-4-2 alors que, dans toutes les équipes d’âge du Racing, on apprend aux jeunes à jouer en 4-3-3 avec la perspective de poursuivre ce système de jeu en équipe Première.

Enfin, Vercauteren a quasiment reçu carte blanche en matière sportive à Genk: outre ses fonctions d’entraîneurs, il deviendra aussi directeur sportif. C’était sans doute inconcevable à Anderlecht.

Daniel Devos

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