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Le pouvoir aux joueurs

Les joueurs sous contrat qui veulent quitter leur club n’hésitent plus à mettre la pression sur leurs dirigeants.

Il y eut un temps où les joueurs de football étaient attachés à leur club comme les serfs autrefois à la glèbe. L’arrêt-Bosman, qui remonte à 1995, a tout changé. Depuis lors, les footeux sont libres comme l’air sitôt arrivés en bout de contrat. Leurs employeurs, soucieux malgré tout de percevoir une indemnité de transfert, avaient trouvé la parade, à l’époque, en obligeant leurs ouailles à parapher des baux de longue durée (4 ou 5 ans) avec l’espoir de les revendre avec une plus-value après 2 ou 3 ans.

Aujourd’hui, cet artifice ne représente plus grand-chose. En dépit d’engagements portant jusqu’en 2014, 15 ou 16, certains footballeurs n’hésitent pas à mettre la pression sur leurs dirigeants pour partir à moindre prix. Comme Ronald Vargas, qui est allé au clash avec le Club Bruges et qui est parti finalement à Anderlecht pour 2,5 millions d’euros alors que la direction brugeoise avait mis sa tête à prix pour le double de ce montant.

Pour obtenir satisfaction, le Vénézuélien était même prêt à utiliser la loi de 1978 pour racheter sa liberté. Celle-ci permet effectivement à un joueur de rompre unilatéralement son contrat en échange d’une indemnité compensatoire représentant au maximum 36 mois de rémunération brute. En Belgique, les clubs ont conclu un gentlemen’s agreement pour ne pas engager d’éléments qui avaient obtenu leur liberté sur cette base. Mais ils doivent composer avec la concurrence étrangère qui, elle, se fiche éperdument de cette modalité. Comme les Allemands d’Hoffenheim qui ont poussé le gardien réserviste du Racing Genk, Koen Casteels, à utiliser la loi de 1978 pour jouir de sa liberté. Ce que l’intéressé a fait entre-temps.

Il est sans doute urgent de trouver un antidote à tous ces arrêts et lois, sans quoi l’avenir de nos clubs ne présage rien de bon.

Bruno Govers, Sport/Foot Magazine

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