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La Ligue Pro ne la joue pas pro

Après deux mois de palabres, la Ligue Pro devrait entériner vendredi la prolongation de la formule actuelle du championnat. Celle qui ne convient à personne. Ni aux clubs, ni aux supporters.

C’est le symbole de la gangrène du football belge : la réforme du championnat. Après de nombreuses discussions, le G4 (Anderlecht, Gand, Genk et Bruges) est parvenu à convaincre certains petits clubs à renier leur vote du mois de décembre dernier et à voter pour la prorogation du système de play-offs actuel.
De cette décision découlent deux réflexions. La première réside dans l’immobilisme et l’entêtement du football belge. Cette réforme n’a pas du tout fonctionné. Tant en termes d’affluence dans les stades que de visibilité médiatique. Le spectacle n’est pas devenu meilleur, nos clubs non plus. Tous les joueurs et entraîneurs rejettent en bloc cette réforme qui les oblige à prester 40 matches sur l’année alors que ni les infrastructures, ni la profondeur des noyaux ne sont adaptées à ce rythme. Les deux derniers hivers ont prouvé que le calendrier était bien trop chargé. Mais au lieu de tirer les conséquences de cet échec, on décide de repartir pour deux ans. Personne n’a réfléchi au produit football belge. Ni le G4 qui espère obtenir plus d’argent et qui croit que son niveau va subitement augmenter grâce à l’instauration des play-offs. Ni le G11, composé de clubs qui, obnubilés par leur survie, sont prêts à toute compromission du moment qu’ils reçoivent des compensations financières. Dans ce contexte, où est la réflexion de base ? Qui pense véritablement à améliorer le football belge ?La deuxième réflexion vient de l’image d’amateurisme et de féodalisme offerte lors de ces deux derniers mois. Ce troc permanent, ces querelles de clocher ont une nouvelle fois démontré l’archaïsme d’un football belge, dirigé par des bénévoles et miné par des luttes de pouvoir. Car en faisant fi d’un vote, la Ligue Pro a démontré que les intérêts de quelques-uns primaient sur ceux de la majorité des clubs professionnels, qu’il y avait toujours une possibilité de corrompre les règlements et les statuts. A quoi donc servent-ils ? Certainement plus à garantir une certaine impartialité.

Stephane Vande Velde

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