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L’aile flamande de l’Union belge coûte 700.000 euros par an !

La scission de l’Union belge en deux ailes est une catastrophe financière. Chaque année, la Vlaamse Voetbal Federatie (VVF) est déficitaire et l’UB doit injecter de l’argent pour boucher le trou. Le crash financier n’est pas loin !

Il y a quelques années, l’ex-président Michel D’Hooghe avait prévu que la scission ne générerait rien de bon et il remballa quelques ministres venus tâter le terrain. D’Hooghe savait être ferme. Comme le légendaire Louis Wouters, beau-père de François De Keersmaeker, président actuel de la Fédération. Durant le Mondial 1982, Wouters résista à la FIFA quand il fut question d’imposer un changement de stade aux Diables Rouges.

Rien ni personne n’impressionnait D’Hooghe ou Wouters. Plus récemment, Jan Peeters était aussi opposé au splitsing. De Keersmaeker, par contre, est naïf, ne voit le mal nul part et se laisse trop facilement berner, dit-on à l’Union belge. En mars 2005, Johan Sauwens, Sven Gatz, Bart Caron et Chris Van Dijk déposent au Parlement flamand une motion concernant le splitsing total de l’Union belge. En juillet 2008, André Van Nieuwkerke, Chris Van Dijk, Hans Schoofs et Johan Sauwens signent une autre motion à propos de la création d’une ligue flamande et d’un éventuel splitsing de l’URBSFA. Le 18 juin 2008, le ministre Bert Anciaux envoie une lettre à Ivan De Witte, président de la Ligue pro, avec copie pour De Keersmaeker. Il espère que le Comité exécutif du 28 juin 2008 approuvera son plan de splitsing. Anciaux avance des chiffres pour les subsides : 1.580.000 euros pour les clubs, 1.320.000 euros pour les terrains synthétiques, 2.500.000 pour la Vlaamse Voetbal federatie (VVF), 50.000.000 euros pour les clubs professionnels qui veulent moderniser leur stade, etc.

Poussé par un De Witte intéressé par les 50.000.000 d’euros, De Keersmaeker a très facilement été convaincu par Anciaux qui a lié l’octroi de subsides de la Communauté flamande à la scission de l’Union belge en deux ailes. La VVF est finalement née en 2009. Pour respecter le cahier des charges imposé par la politique, la VVF s’est trouvée dans l’obligation d’engager du personnel très qualifié, très cher (30 personnes) et cela a tout de suite plombé ses comptes.

Un grand cabinet d’audit et de conseil a récemment rédigé un rapport secret inquiétant. Il révèle que le déficit de la VVF est chronique et mènera à sa disparition. Dès 2009, l’Union belge a injecté 400.000 euros dans la VVF puis 800.000 l’année suivante.

Le Comité exécutif a approuvé l’injection annuelle de 700.000 euros par an dans une trésorerie de la VVF largement déficitaire. Si la scission coûte de l’argent au lieu d’en rapporter, cela ne va pas.

L’Union belge est très embêtée et le Comité exécutif véhicule un message positif à propos des comptes de la VVF. Histoire de ne pas effrayer les politiciens ? La coupole nationale bouche discrètement le trou. Certains songent à une formulation correcte de cet apport financier à la VVF, ce qui inciterait les politiques à avancer plus de subsides.

On comprend que c’est une fameuse épine dans le pied du président De Keersmaeker qui a accepté le projet d’Anciaux finalement financé en partie par la fédération. En cas d’échec, il portera le chapeau. Suivi par les membres flamands du Comité exécutif, De Keersmaeker met la pression sur un David Delferière pour que l’aile francophone soit enfin portée sur les fonts baptismaux. Si l’ACFF imite la VVF et perd chaque année 700.000 euros, c’est toute l’Union belge qui sera emportée par cette scission qui « devait rapporter gros ». Et si, de plus, les Diables Rouges ne se qualifient pas pour le Brésil, ce sera le crash financier.

Retrouvez le dossier complet consacré à la Fédération dans votre Sport/Foot Magazine de cette semaine.

Pierre Bilic et Daniel Devos, Sport/Foot Magazine

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