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Zulte Waregem: les dessous de l’affaire Malanda

Junior Malanda a cassé son contrat à Zulte Waregem et s’entraîne désormais en D2 à Roulers. Explications.

Il est beaucoup question de la loi du 24 février 1978 depuis quelques semaines. Dans l’entourage de Junior Malanda, qui a signé un championnat 2012-13 canon pour le compte de Zulte Waregem, on affirme clairement que  » la rupture de contrat n’a pas été orchestrée dans l’intention d’obtenir de meilleures conditions salariales « . On sait que ce fut le cas de William Vainqueur ou, avant lui, de Marouane Fellaini qui ont tout de suite obtenu ce qu’ils voulaient. Ronald Vargas menaça d’en faire autant avant que le Club Bruges et Anderlecht ne trouvent un accord à son propos. La famille de Malanda, son père en tête, estime que le club lui a manqué de respect en exigeant le beurre et l’argent du beurre. En décembre dernier, Fulham a contacté Zulte Waregem et l’agent de Malanda. Le club du Gaverbeek estima que l’offre anglaise (4 millions d’euros et un excellent contrat de 5 ans pour le joueur) était insuffisante.

Déçu, Malanda remit ses ambitions à plus tard mais apprit, ensuite, que Zulte Waregem bricolait un arrangement avec Udine. Le deal avec les Italiens offrait plus que les 4 millions de Fulham à Zulte Waregem, probablement 6 millions, mais moins à Malanda, qui n’avait pas été consulté. Pour le joueur, cette façon d’agir et de s’occuper de ses choix de carrière est insupportable. Ses proches parlent d’un  » manque de respect et d’une forme d’abus  » qui a provoqué la rupture et le recours par le joueur à la fameuse loi de 1978. La piste italienne a probablement été étudiée par Mogi Bayat, bien en cour à Zulte Waregem. Or, Malanda fait partie de l’écurie de Didier Frenay qui a repris du galon à Anderlecht. Frenay est désormais présent dans l’organigramme de Roulers qui bénéficie de ses réseaux et de ses largesses financières. Frenay a terminé sa carrière là-bas, y plaça plus tard Ivan Perisic, et s’entend bien avec Luc Devroe, le Directeur sportif de Roulers. Et où s’est entraîné Malanda après sa rupture avec Zulte Waregem ? A Roulers avec qui il vient de prendre part à des matches amicaux. Malanda a signalé que  » ce club avait répondu positivement à sa demande « .

Frenay est donc aux premières loges pour négocier à sa guise : Malanda est son joueur et Roulers son club. Les agents sont de plus en plus les maître du jeu. Zulte Waregem a attaqué l’entourage de Malanda avant d’arrondir les angles en se rendant compte que le joueur ne reviendrait pas au stade Arc-en-Ciel. Au Cabinet de Maître Luc Misson, Maître Gregory Ernes souligne que la FIFA est dans l’illégalité quand elle menace de sanction sportive et financière les joueurs qui cassent leur contrat. Ce fut le cas de Philippe Mexes quand il quitta Auxerre pour l’AS Rome en 2004. Un an plus tard, la FIFA condamna Rome à verser 8.000.000 d’euros à Auxerre, tandis que son agent, Olivier Jouanneaux, impliqué dans la rupture unilatérale du contrat, fut suspendu pour une période de 6 mois. Les avocats spécialisés en la matière sont certains du succès d’un joueur qui attaquerait juridiquement la FIFA à ce propos. Frenay et Malanda ne désirent pas arriver là et sont prêts à trouver un terrain d’entente avec Zulte Waregem pour un transfert en Belgique ou à l’étranger. Les calculs du dédommagement version loi de ’78 ne sont pas terminés (entre 50 et 100.000 euros). C’est peu aux yeux de Zulte Waregem qui préférerait toucher un bon million en cas d’entente avec un club belge et un peu plus pour l’étranger.

Par Pierre Bilic

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