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Vermant : « J’ai des points communs avec Clement mais je ne suis pas son clone »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Pour l’entraîneur de Waasland Beveren qui a succédé à Philippe Clement en janvier, ça ne veut vraiment pas marcher en débuts de play-offs 2. Le public waeslandien réclamait même sa tête après le 0-2 face à OHL, le week-end passé.

Waasland – Beveren est la seule équipe des PO2 qui, après trois journées, n’avait pas encore pris un seul point. C’est étonnant après vos résultats pendant la saison régulière.

Prends l’équipe qui alignait les bons résultats en 2017, prends l’équipe qui joue aujourd’hui, compare-les et tu comprendras vite qu’on ne parle plus tout à fait de la même chose. En janvier, on a vendu Ibrahima Seck à Genk et Ryota Morioka à Anderlecht. En février, Tuur Dierckx s’est fait les ligaments croisés et il est out pour un long moment. En mars, Rudy Camacho nous a quittés pour aller jouer en MLS. Ça nous fait quatre piliers du bon début de saison qui ne sont plus là. Et puis, on peut aussi parler des conditions dans lesquelles j’ai dû préparer le premier match des PO2 contre Courtrai. C’était la trêve internationale et j’avais neuf joueurs qui étaient partis, en U19, en U21 ou en équipe A. Dans nos trois premiers matches, tout n’a pas non plus tourné en notre avantage : des absences, un petit souci à la finition, un adversaire qui marque des buts improbables. Je ne peux rien reprocher à mes joueurs, ils ont chaque fois tout donné. Mais avec une équipe aussi jeune, des petits couacs n’ont rien d’illogique.

Au bout du compte, c’est souvent l’entraîneur qui finit par payer quand les résultats ne sont pas bons. Tu n’as pas peur pour ta place ? Le public réclamait déjà ta tête après la défaite face à OHL.

Je parle beaucoup avec les gens de la cellule sportive et on est sur la même longueur d’onde, on fait les mêmes analyses. Ces play-offs 2 sont clairement destinés à préparer la saison prochaine. On veut gagner le maximum de matches mais on veut aussi faire des essais en vue du futur. Si je ne mets pas des jeunes dans l’équipe maintenant, je ne le ferai jamais. On sait que ça peut nous coûter des points mais on sait ce qu’on fait.

Coacher au plus haut niveau, c’est plus difficile que prévu, non ?

Mon bilan est plutôt positif. Malgré le départ de quelques piliers et des blessures, on s’est longtemps battus pour se qualifier pour les PO1 et Waasland Beveren a pris le plus grand nombre de points de son histoire en phase classique. On avait aussi la deuxième meilleure attaque. Aujourd’hui, il faut voir la réalité en face, on n’a pas le même noyau que certains de nos adversaires dans ces PO2. Par exemple, Courtrai et Zulte Waregem peuvent toujours compter sur la même équipe qu’en phase régulière. Ce n’est pas évident, je ne le cache pas.

Après avoir fait ta carrière de joueur dans des clubs du top comme Bruges et Schalke 04, ce n’est pas compliqué de travailler au quotidien dans un club modeste comme Waasland Beveren ?

Il faut surtout éviter de comparer. Comme tu dis, Bruges et Schalke, c’était le top. Waasland Beveren, c’est un club qui veut continuer à grandir, sagement. On travaille pour qu’il devienne plus pro et tout est orienté vers le long terme. J’ai signé pour trois ans et demi et j’y crois. C’est un club qui a déjà montré cette saison qu’il avait fait des gros progrès, souviens-toi de tout le temps où il avait une chance d’aller en PO1. Mais bon, à ce niveau, dès que tu perds des piliers comme Morioka et Seck, tu sais que tout se complique du jour au lendemain.

Philippe Clement a eu besoin de seulement six mois à Waasland – Beveren pour se retrouver dans un bon club comme Genk. Pour toi, c’est l’exemple à suivre ? Quand tu as signé, la presse flamande a dit que tu étais le clone exact de Clement !

Chaque entraîneur suit sa propre route et la mienne ne sera pas la même que celle de Philippe Clement. Je ne serai jamais son clone… On a une vision du football qui est peut-être semblable, mais dans certaines situations spécifiques, on prend des décisions assez différentes. Je sais pourquoi on a parlé de clone. C’est parce qu’on s’entend bien, et surtout parce qu’on a des parcours qui présentent des similitudes. On a joué longtemps à Bruges, on a travaillé là-bas avec les jeunes, puis on a fait nos débuts de coach de D1 à Waasland Beveren. Mais ça ne suffit pas pour parler de clonage, hein !

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