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Vanhaezebrouck, mode d’emploi

Partout où il passe, Hein Vanhaezebrouck aime travailler à sa façon. C’est grâce à cela que Gand a décroché un titre inattendu et des victoires en Coupe d’Europe. Anderlecht, qui vise un 35e titre, va devoir s’habituer à ses idées et à ses méthodes.

Leadership

En juin 2014, à Gand, Vanhaezebrouck avait annoncé qu’il n’éprouverait aucun problème à nettoyer le vestiaire. Il avait donné son premier entraînement en présence de 30 joueurs, après avoir écarté Padt, Nahayo, Corstjens, Privat, Boere, Hubert, Brüls (il avait longtemps douté car le joueur avait un bon bagage technique mais il était également imprévisible et instable), El Ghanassy et Kola, confiés à Vanderdonck, l’entraîneur des espoirs. On avait tout de suite compris que l’heure était à la politique d’épuration et qu’il faudrait suivre une ligne de conduite rigide.

Un peu plus tard, les perturbateurs Kage et Habibou prenaient le même chemin parce que le coach estimait qu’ils songeaient davantage à leur propre intérêt qu’à celui de l’équipe. Un critère apparu pour la première fois au cours des fameuses séances de teambuilding dans les Ardennes, au cours desquelles Vanhaezebrouck et la psychologue Eva Maenhout tentaient de créer une unité. Ceux qui ne voulaient pas suivre et s’éloignaient du groupe finissaient par le payer. Les deux Jérémy, Perbet et Taravel, qui s’étaient mis hors-jeu eux-mêmes par leur comportement, s’en sont rapidement aperçus.

Et à Anderlecht ?

Dès les premiers jours, Vanhaezebrouck a impressionné. Les habitués de Neerpede prétendent que tout le monde est plus assidu à l’entraînement et que pas un détail n’est laissé au hasard. Il appartiendra à Vanhaezebrouck de désigner rapidement les leaders du vestiaire et sur le terrain. Pendant les deux semaines au cours desquelles il a travaillé, Nicolas Frutos s’est étonné du calme qui régnait dans le vestiaire anderlechtois.

Exigence

Vanhaezebrouck a implanté à Gand un style de jeu spectaculaire, basé sur la possession de balle et un pressing sur la moitié de terrain de l’adversaire. Il est particulièrement exigeant, ses entraînements sont longs et il ne cesse de rappeler les règles du football moderne : de bonnes passes de l’arrière, avec un gardien impliqué dans le jeu et qui fait souvent office de libero. Les lignes de course sont répétées à l’envi. Les joueurs sont obligés de réfléchir et doivent faire preuve d’intelligence car le 3-4-3 est flexible et peut se transformer en 5-4-1 en perte de balle.

La difficulté consiste à faire le bon choix entre les deux ou trois possibilités de passe qui s’offrent à celui qui a le ballon. Rafinha et Lasse Nielsen n’étaient pas les défenseurs les plus doués techniquement mais c’étaient des travailleurs qui apportaient leur pierre à l’édifice. Les joueurs qui évoluent sur le flanc sont cruciaux car ils apportent le danger et permettent de jouer sur toute la largeur du terrain. Thomas Foket et Kenny Saief, qui avalaient des kilomètres, ont vite été confrontés à leurs limites, surtout lorsque Renato Neto leur adressait un ballon parfait depuis le rond central.

Et à Anderlecht ?

À Anderlecht, la pause internationale a obligé Vanhaezebrouck à ne travailler qu’avec une douzaine de joueurs. Cela ne l’a pas empêché de voir où en étaient Deschacht & Cie. Le week-end dernier, les joueurs avaient congé mais on nous a parlé d’une journée au cours de laquelle ils se sont entraînés pendant deux heures et sont allés courir 45 minutes au bois. Ce jour-là, un joueur a parcouru près de 20 kilomètres.

Le Courtraisien sait que, dans quelques semaines, il sera responsable de ses premiers faits. Il a dit à la presse que, contrairement aux politiciens, il n’aurait pas droit à cent jours pour présenter un bilan positif.

Par Alain Eliasy et Frédéric Vanheule

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