© BELGA

Van Holsbeeck :  » Je ne suis pas un grand fana de Duchâtelet et lui ne l’est pas de moi « 

Thomas Bricmont

Le directeur général des Mauves et le président du Standard ne partiront pas au Club Med ensemble.

Quelle est votre réaction face aux critiques de vos concurrents qui estiment que ce n’est pas à Anderlecht d’occuper le stade national?

A partir du moment où l’enceinte est entièrement financée par du privé et qu’Anderlecht est celui qui paie le plus dans ce projet, ça a automatiquement calmé tout le monde. Nos concurrents n’ont plus d’arguments pour nous empêcher d’y aller.

En début de saison vous disiez que les trois grands n’avaient jamais été autant divisés. Quelle est la situation aujourd’hui?

Il faut savoir que j’ai toujours eu une bonne relation avec Vincent Mannaert (ndlr, directeur général du Club Bruges). Le fait qu’il veut être champion, décrocher la Coupe, tout gagner, c’est logique, c’est le sport. Mais en ce qui concerne l’avenir du foot, la façon de gérer le foot professionnel, sur dix dossiers, il y en a surement 8 sur lesquels nous sommes d’accord. Avec le Standard, disons que la relation humaine est différente. Je ne suis pas un grand fana de Duchâtelet et lui ne l’est pas de moi. Mais bon, comme je ne dois pas aller au Club Med avec lui, ce n’est pas important. Par contre, c’est certain que je n’ai pas la même vision que lui sur beaucoup de choses…

Comment voulez-vous faire évoluer le foot pro sans l’accord du Standard?

Duchâtelet a sa propre vision et celui qui ne la suit pas est éliminé. Mais, dans le football, quand tu fais partie d’une association comme la Pro League, tu fais de la politique. Ce n’est pas parce que tu as raison que tu arrives à faire passer ton idée. Et la politique, c’est arriver à faire passer l’idée que tu as raison. Des personnes comme Duchâtelet sont brillantes en affaires, ils peuvent dire dans leur entreprise qu’aujourd’hui c’est blanc, demain c’est noir. Mais dans le foot, c’est plus compliqué.

Pour vous le foot ne se gère pas comme une entreprise  » classique « ?

Absolument. Et je crois que Duchâtelet, avec ce qu’il a vécu, en est désormais convaincu. Le football est particulier comme business. On ne maitrise pas les résultats, et donc on ne maitrise pas les médias, et encore moins les supporters. Dans une société dite normale, tu reçois tes targets et tu as un an pour les réussir. Ici quand tu perds trois fois, la police débarque pour te protéger (sic). C’est arrivé souvent que des gens brillants, des patrons d’entreprise, arrivent dans le football et fassent les pires conneries car dans une entreprise  » classique « , tu n’as pas le facteur émotion lié à une défaite ou à une victoire. Alors certains changent constamment d’entraîneurs mais faut pas se leurrer: un coach peut faire d’un mauvais joueur un moins mauvais, mais jamais d’un très mauvais un très bon.

Par Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Herman Van Holsbeeck dans votre Sport/Foot Magazine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire