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Van Holsbeeck : chronique d’une fin de règne

Thomas Bricmont

L’arrivée de Marc Coucke devrait signifier de nombreux changements à la tête d’Anderlecht, dont le départ du directeur général, Herman Van Holsbeeck. Enquête sur une fin annoncée et compliquée.

De nombreux agents ont souvent pointé du doigt, ou jalousé, la relation qu’entretenait Herman Van Holsbeeck avec l’agent-maison, Mogi Bayat qui serait responsable des trop nombreuses erreurs de casting des dernières années. « Mais Bayat ne pose pas non plus un flingue sur la tempe de Van Holsbeeck. C’est à lui qu’appartient la décision finale », nous rappelait récemment l’un des plus importants dirigeants du foot belge.

Absence de vision sportive, politique changeante concernant les jeunes, salaires trop importants, etc… sont régulièrement mis sur la table. Van Holsbeeck reconnaît d’ailleurs qu’il s’est montré trop généreux envers les jeunes talents mauves et leur entourage. A cet égard, la fracture avec Mile Svilar fut la goutte d’eau de trop. Deux ans plus tôt, le directeur général imposait pourtant à Nicolas Frutos de titulariser Svilar entre les perches, allant à l’encontre de la décision de celui qui était alors coach des U21.

Quant aux scouts, ils n’ont jamais eu le sentiment d’être écouté et pourtant Van Holsbeeck aurait aimé mettre sur pied une cellule scouting avec des collaborateurs basés dans les Balkans, en Scandinavie, et ailleurs, mais celle-ci n’a jamais vu le jour. En cause, notamment, l’arrivée de coaches comme John Van den Brom ou René Weiler qui débarquèrent avec leur propre réseau.

La politique des petits arrangements entre amis a longtemps été de rigueur. Exemple : après la réussite d’un transfert, des agents se sont vus rémunérer mensuellement sur base de missions de scouting. Mais ce sont surtout les trop larges commissions accordées aux agents qui lui sont reprochées. Michael Verschueren s’en était d’ailleurs inquiété et avait remis à la direction un rapport comparatif avec d’autres grands clubs européens qui pointait la balance entre prix du transfert et commission. Ce rapport accablait le directeur général des Mauves.

Herman Van Holsbeeck s’en explique : « Oui, des commissions extraordinaires ont été données pour des transferts extraordinaires comme celui d’Aleksandar Mitrovic et Chancel Mbemba qui ont rapporté 30 millions au club grâce à l’arrivée dans ces dossiers de Pini Zahavi ou Fali Ramadani. Même chose pour le transfert de Youri Tielemans à Monaco pour 25 millions. Je pense que tout le monde en sort gagnant. Le club, le joueur, et leurs agents. »

L’arrivée de Jo Van Biesbroeck, débarqué en mai 2015 en tant que directeur opérationnel, aurait eu pour but de remettre de l’ordre au sein du RSCA mais surtout de contrôler les agissements de son directeur général. « Bullshit », rétorque Van Holsbeeck. « Jo et moi avons eu un entretien chez Alexandre Van Damme et nos tâches ont parfaitement été définies. »

« Quand le club était en déficit, on demandait à Herman de vendre pour 10, 15, 20 millions. Neuf fois sur dix, il atteignait ses objectifs », explique l’un de ses fidèles au sein du club. « Herman est un vendeur-né. Il ne devait pas seulement former des noyaux, ou gagner des titres, mais aussi afficher un équilibre financier. Grâce à ses contacts il pouvait gagner 15 millions en une journée. »

Par Thomas Bricmont et Alain Eliasy

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