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« Un outsider peut-il gagner le Soulier d’or? »

Notre journaliste Guillaume Gautier répond à trois questions sur la seizième journée de Pro League. Au menu, la défense des Mauves, la mauvaise série rouche et la chasse au Soulier d’or.

1) Anderlecht doit-il abandonner le ballon pour gagner ?

Comme face à l’Antwerp, les hommes de Vincent Kompany avaient décidé de laisser le ballon et l’initiative à leurs hôtes pour la réception du leader limbourgeois. Et si historiquement, il est toujours étonnant de voir les Bruxellois abandonner la possession à domicile, le plan était idéal pour contrarier le Genk de John van den Brom, pas vraiment amélioré par le Néerlandais depuis qu’il a succédé à Jess Thorup.

En misant sur les reconversions, pour offrir de l’espace à Paul Mukairu ou Albert Sambi Lokonga une fois le ballon récupéré, et sur la présence d’un impressionnant Lukas Nmecha en appui, Anderlecht a fait souffrir la défense du Racing. Et surtout, parce que pour bien contrer il est important de bien défendre, les Mauves ont rendu muette une attaque qui avait fait trembler les filets dix-neuf fois sur ses cinq derniers matches. Josh Cullen mord toutes les chevilles qui se présentaient sur son passage, Matt Miazga saute plus haut que Paul Onuachu, et Hannes Delcroix a le don d’être toujours à la bonne place. À défaut d’être spectaculaire, la recette offre trois points précieux au Sporting. Et pose une nouvelle fois le diagnostic, sans appel : puisque Anderlecht subit le ballon, peut-être est-il plus sage de mettre son poids sur les épaules de l’adversaire.

2) Philippe Montanier est-il menacé ?

En tirant le bilan de la campagne européenne, conclue par une élimination précoce, la direction du Standard préfère voir le bon côté des choses, soulignant notamment les quatre victoires au bilan final, prenant en compte les trois tours préliminaires surmontés pour atteindre une phase de poules conclue avec un seul succès, arraché dans les arrêts de jeu par Kostas Laifis contre Poznan. Une façon de voir le verre à moitié plein qui contraste avec la grogne croissante des supporters, une nouvelle fois révoltés par une défaite sans idée à Gand.

Meurtri par une campagne européenne épuisante et privé de joueurs importants, le Standard paie l’addition. Depuis leur succès à Charleroi, les hommes de Philippe Montanier n’ont gagné que deux fois en quatorze sorties. Un bilan qui amène évidemment son lot de questions sur l’avenir du coach français, qui n’a désormais plus les points pour compenser l’absence totale de spectacle souvent offerte par ses couleurs. La perte de la solidité défensive, malgré les miracles à répétition d’Arnaud Bodart, coûte cher au Standard version Montanier.

Est-il menacé pour autant ? Bruno Venanzi se souviendra certainement que dans une tourmente similaire, il a soutenu Ricardo Sa Pinto qui a fini par lui offrir la plus belle apothéose de sa présidence avec une Coupe de Belgique et une deuxième place. L’analyse froide lui montrera aussi qu’il n’est qu’à trois points des play-offs 1 alors que le calendrier dantesque est derrière lui. Le Standard va sans doute attendre, et voir ce qu’il se passe. Un peu comme sur le terrain.

3) Qui va gagner le Soulier d’or ?

Parce que l’année est particulière, le scrutin semble plus ouvert que jamais. Incontestable équipe de 2020, avec dix points d’avance sur son plus proche poursuivant au bilan annuel, Bruges devrait fournir le favori, mais les moments de brillance en championnat des hommes de Philippe Clement ont été rares. Figures de proue de la forteresse brugeoise (17 buts encaissés en 2020), Simon Mignolet ou Clinton Mata ne risquent pas d’accumuler les suffrages, qui consacrent souvent un élément offensif. Et au Club, rares sont ceux qui ont fait l’unanimité cette année, à l’exception d’un Charles De Ketelaere encore trop tendre pour prétendre enfiler la pompe dorée. Les neuf buts et six passes décisives en 2020 du double tenant du titre Hans Vanaken incarnent peut-être encore la meilleure chance des Blauw en Zwart.

Vient alors l’heure des outsiders. À Genk, les buts de Theo Bongonda sont trop éphémères, et les exploits de Junya Ito trop peu médiatisés. Dans la Métropole anversoise, le Beerschot avance les stats folles de Raphael Holzhauser, pendant que le Great Old plaide pour la carrière et la campagne européenne de Lior Refaelov. De Gand à Liège en passant par Bruxelles, on n’a par contre pas vraiment de candidat crédible à proposer. L’invité-surprise viendrait-il encore d’ailleurs ? Dans ce large débat, il serait en tout cas étonnant de continuer à taire le nom de Xavier Mercier.

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