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U17 : Les Diables s’arrêtent en demi

Déjà étrillé par deux fois en amical par cette très prometteuse Équipe de France, les Diables s’étaient promis d’afficher leur meilleur profil. Ils n’avaient d’ailleurs rien à perdre.

Déjà qualifiés pour la Coupe du Monde au Chili à l’automne, objectif avoué en début de tournoi, les hommes de Bob Browaers se présentaient dans leur stade fétiche de Burgas avec l’envie de se faire plaisir et d’encore une fois bouleverser les pronostics. C’est exactement ce qu’ils ont fait. Sans oublier de souffrir, mais avec leur qualité, les Diables ont été menés avant de revenir et se sont finalement offert un remake de leur quart de finale contre la Croatie : une séance de penalty ! Un exercice parfaitement maitrisé en quart, mais cette fois-ci franchement bâclé. On n’en voudra certainement pas à Jens Teunckens, nouvelle coqueluche du public bulgare, et véritable homme du match. Un penalty stoppé dans le temps règlementaire, deux autres lors de la fameuse séance de tirs au but, bref une performance étourdissante qui aurait dû faire basculer le match en faveur des Diables. Cela ne sera finalement pas le cas. Malgré la tentative un brin prétentieuse de Luca Zidane, le fils du double Z, qui décidait de s’offrir une Panenka, comme papa, au moment de se présenter face à son vis-à-vis. Celle-ci aura beau échouer sur la transversale, rien n’y fera. Avec 4 échecs sur cinq tentatives, les Diables ont rendu les armes. Au pire moment, mais avec le souvenir d’une compétition d’où ils ne pourront que sortir grandis.

Parce que si beaucoup les voyaient au bout du rouleau, ils nous ont pourtant encore surpris et fait honneur à leur nouveau statut. Celui de révélation d’un tournoi pas avare en talents, celui d’une équipe à qui tout réussit et qui parvient à faire déjouer ses adversaires. À chaque fois. Même quand elle est dominée, surtout quand elle est dominée serait-on tenté d’écrire. Comme aujourd’hui. Rapidement menés au score suite à un coup franc parfaitement botté par Osonne Édouard (PSG), brillant lors de ce tournoi, les Diablotins ont su faire le dos rond au cours d’un premier acte dominé outrageusement par une Équipe de France plus forte, mais qui butait inlassablement sur Teunckens. Toujours dominateur en seconde période, les Bleus allaient pourtant continuer à buter devant l’état de grâce du dernier rempart belge. Et puisqu’une équipe qui vendange est une équipe qui s’expose, la France voyait les Diables revenir sur un coup de tête de Rubin Seigers (Genk) : 1-1. On sait malheureusement ce qu’il adviendra de la suite.

Jusqu’ici, les Bleus avaient traversé ce tournoi avec un statut de grandissime favori assumé, ils ont aujourd’hui trouvé une équipe capable de leur offrir du répondant. Beaucoup grâce à Teunckens, c’est vrai, mais en grande partie aussi grâce à un collectif bien huilé. Il n’empêche qu’avec ses onze buts inscrits pour un seul encaissé et une domination presque outrancière dans tous les classements individuels, la France a maintenant toutes les cartes en main pour remporter son deuxième championnat d’Europe U 17 après le sacre de 2004 de la fameuse génération 1987 (Benzema, Nasri, Ménez, Ben Arfa).

En attendant, la bonne nouvelle, c’est qu’on retrouvera les Teunckens, Azzaoui, Rigo, Faes et autre Van Vaerenbergh dès l’automne pour le Championnat du monde des moins de 17 ans. Un tournoi auquel la Belgique participera pour la deuxième fois. La première, c’était en 2007, en Corée du Sud. Dans les 22 Diables sélectionnés par le même Bob Browaers, on retrouvait Christian Benteke et Eden Hazard.

Par Martin Grimberghs, à Burgas (Bulgarie).

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