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Trois anciens meilleurs buteurs jugent Teodorczyk

Wesley Sonck, Luigi Pieroni et Nenad Jestrovic passent le Polonais au crible.

Wesley Sonck : « Sa froideur ne me dérange pas »

Si rien ne vient entraver sa route, Lukasz Teodorczyk devrait atteindre le cap des 30 buts. Le dernier à avoir réussi cet exploit est Wesley Sonck. « J’ai inscrit 30 buts lorsque j’évoluais aux côtés de Moumouni Dagano, dans un système à deux attaquants. Nous exercions une pression constante, et à chaque erreur de l’adversaire, c’était bingo. Comme seul attaquant, Teodorczyk est tributaire de la manière dont il est servi. Chapeau, donc, pour tout ce qu’il a déjà réussi jusqu’à présent. En début de saison, j’ai encore dû expliquer à un journaliste flamand ce qu’un garçon aussi froid que Teodorczyk pouvait apporter à Anderlecht. Son style ne me dérange pas et son caractère ne devrait pas influencer le jugement. J’émettrais cependant un petit bémol à propos de sa rapidité. Lorsqu’il est en mouvement, passe encore, mais il manque d’accélération. Pour jouer à Anderlecht, sa vitesse est suffisante pour l’instant. L’équipe joue offensivement et Teodorczyk peut se contenter de se positionner à la bonne place pour reprendre les ballons envoyés dans le rectangle. »

Luigi Pieroni : « Il n’a pas la finesse de Frutos, mais il effectue toujours le bon choix face au but »

Luigi Pieroni, actuellement entraîneur de jeunes au Standard, a inscrit 28 buts pour Mouscron, il y a 13 ans. Depuis lors, personne n’a réussi à atteindre ce total. « Jusqu’à présent, Teoodorczyk a bénéficié d’un grand avantage: à son arrivée, personne ne le connaissait. Je suis curieux de voir comment il se comportera lorsque les adversaires le surveilleront de plus près et que les arbitres siffleront les petites fautes qu’il commet. Déjà, je me demande comment il se comportera durant les play-offs. Je me souviens de la saison durant laquelle Romelu Lukaku a terminé comme meilleur buteur. Pendant la phase classique du championnat, il enfilait les buts à la pelle, mais pendant les play-offs, il ne parvenait plus à expédier le ballon entre les poteaux. Les play-offs sont toujours beaucoup plus compliqués pour un attaquant. »

Par sa taille et sa morphologie, Teodorczyk rappelle un peu Nicolas Frutos. « Le Polonais n’a pas la finesse technique de l’Argentin, mais il effectue souvent les bons choix face au but. Moi-même, aujourd’hui, j’insiste souvent auprès de mes joueurs : contrôle ta frappe et essaie d’envoyer le ballon dans le coin. »

Nenad Jestrovic : « Le clone d’un personnage de Rocky »

Nenad Jestrovic n’a pas besoin de beaucoup de mots pour décrireTeodorczyk. « Un maître dans la protection du ballon. Il est solide sur ses jambes et toujours présent dans les 16 mètres. Techniquement, il n’est pas le plus doué, mais ce n’est pas indispensable lorsqu’on propulse tous les ballons au fond des filets. Physiquement, il me fait penser à l’acteur Dolph Lundgren, qui incarne le boxeur russe Ivan Drago dans RockyIV. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. (Il rit) Ils ont aussi la même force de travail et la même présence. Teodorczyk se défonce pour l’équipe. Rien que pour ça, il mérite de trôner en tête du classement des buteurs. Je suis toujours surpris de constater à quel point, en fin de match, il a encore l’énergie et la lucidité suffisantes pour marquer. Lorsque tout le monde est sur les genoux, il peut encore faire très mal. Il n’a donc pas besoin de quitter le terrain après 75 minutes et l’entraîneur l’a bien compris. »

Par Alain Eliasy

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