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Transfert de Siquet et « choc wallon de la honte »: retour sur la folle semaine du Standard

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Le départ annoncé d’Hugo Siquet a mis le feu aux poudres d’une semaine conclue par un choc wallon arrêté à quelques minutes du terme. Au Standard, la crise déborde de toutes parts.

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Si du côté de Sclessin, on affirme que les montants évoqués par la presse, avoisinant les cinq millions d’euros sont inférieurs au deal réellement conclu pour acter le départ d’Hugo Siquet pour la Bundesliga dès cet hiver, les dents ne s’arrêtent pas de grincer pour autant. L’urgence financière n’a pas encore quitté les bords de Meuse, et la haute lutte menée face aux politiques pour ne pas encore fragiliser la situation en fermant les tribunes à cause de la situation sanitaire avait presque des allures surréalistes au vu des scènes vécues dans le chaudron liégeois. Le choc wallon n’est pas allé jusqu’au coup de sifflet final. Pour un Siquet qui ne cessait de clamer la saison dernière son impatience de découvrir l’enceinte rouche pleine à craquer, l’expérience aura forcément un goût amer, à moins d’un étonnant feu d’artifice – footballistique, celui-là – lors des deux rencontres à domicile encore au programme de décembre.

Pour le prometteur latéral droit, la suite s’écrira donc à Fribourg. Une étape choisie en concertation avec ses agents de toujours, alors que nombreux sont ceux qui ont tenté de s’inviter sur le dossier pour tracer le chemin de l’avenir du Diablotin au centre ravageur. Les clubs allemands étaient nombreux sur la balle, certains ayant même conclu un accord financier avec le Standard sans pour autant parvenir à séduire Siquet. Une situation qui, paradoxalement au vu des montants finalement cités, a permis aux dirigeants rouches de faire monter les enchères. Elles étaient certes parties d’assez bas, personne dans le milieu n’ignorant les besoins financiers d’un club dont la volonté était de recevoir l’intégralité de la somme du transfert en une seule tranche, là où il est de plus en plus fréquent que les clubs étalent des paiements de ce type sur plusieurs années.

L’histoire de ce choc wallon raconte la trajectoire d’un club qui paraît se diriger droit vers le mur, tentant vainement d’appuyer sur la pédale de frein.

À l’abri dans les travées du stade après le coup de sifflet final, Alexandre Grosjean et Bruno Venanzi ont probablement eu le temps de s’interroger sur ce qui avait mené le club principautaire dans cette situation. Sur la pelouse, quelques heures plus tôt, ils voyaient monter les derniers survivants de l’ère Michel Preud’homme, des joueurs amenés par Benjamin Nicaise pour tenter, en vain, de colmater les brèches, et quelques jeunes du club, garants de l’avenir en même temps que valeurs marchandes principales du noyau. Après Siquet, la tête de Nicolas Raskin pourrait ainsi être prochainement mise à prix pour retrouver l’équilibre financier. Quant au remplacement du Luxo sur la pelouse, il se fera probablement via une solution en interne (Nathan Ngoy joue à l’arrière droit avec les U21 depuis quelques semaines), voire un prêt qui permettra de limiter les dépenses.

L’histoire de ce choc wallon raconte la trajectoire d’un club qui paraît se diriger droit vers le mur, tentant vainement d’appuyer sur la pédale de frein. Les perspectives d’avenir sont suspendues à l’arrivée d’un investisseur potentiel, qui semble de plus en plus destiné à récupérer l’intégralité des parts détenues par le président Venanzi, initialement vendeur de 49% du club, mais qui serait de plus en plus disposé à en céder l’intégralité.

Longtemps protégé par les tribunes grâce à d’excellents rapports avec certains de leurs leaders, l’homme fort de Sclessin a dû se rappeler la difficile fin de règne de Roland Duchâtelet en voyant les supporters tenter d’infiltrer la tribune 1 pendant que d’autres faisaient une spectaculaire diversion sur la pelouse. La réponse a fusé ce lundi, sous forme d’une fermeture des étages inférieurs des T3 et T4, là où se massent certains des plus ardents supporters rouge et blanc. Une décision forte, qui ressemble au coup d’envoi d’une guerre difficile à gagner. Pendant ce temps, les joueurs tétanisés par une atmosphère délétère peinent à afficher leur meilleur niveau dans une ambiance toujours plus hostile, et Luka Elsner et son staff cherchent péniblement à éloigner les nuages qui ont transformé les bords de Meuse en bassin d’orage.

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