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Toby Alderweireld, histoire d’un pilier anonyme

Ça y est, Toby Alderweireld a fait son entrée dans le club des Diables capés 100 fois. Mais qu’est-ce qui le rend si indispensable?

Ils sont indispensables à chaque équipe. Eux, ce sont ces défenseurs fiables. Leurs qualités? La force dans le duel, la discipline, la qualité de passe et l’absence de blessure. Soit le portrait craché de Toby Alderweireld. En fait, il n’y a que pendant cette saison fantôme, en 2017-18, qu’il n’a disputé que la moitié des matches, à la fois en raison de problèmes aux ischio-jambiers et des questions autour de sa prolongation de contrat. Heureusement, le joueur était au top de sa forme lors du Mondial en Russie.

D’un autre côté, ces joueurs ne sont jamais les stars de leur équipe. Ce ne sont jamais d’eux que l’on parle au moment de refaire le match autour d’une bière. Un peu comme les numéros six, qui font leur travail sans sourciller, mais sont diablement nécessaires.

Le roi du jeu long

Toby n’est ni le plus rapide ni le plus grand de son équipe. Ce n’est pas lui qui se mettra en évidence par une intervention audacieuse pour sauver un but tout fait. Mais rarement il commettra une faute grave ou prendra un carton jaune. Un tacle, nous a-t-il dit un jour, c’est comme petit un plaisir coupable. Car ce genre d’action est trop dangereuse. Elle représente une erreur, elle signifie que vous êtes en retard. Lui-même préfère briller dans l’art de bien lire le jeu, en intervenant au bon moment grâce à un bon placement. Mais s’il faut se lancer, pas de pitié!

Durant la saison 2015-2016, Alderweireld a distribué pas moins de 238 passes longues réussies en 38 journées disputées.

On peut ajouter à cela une très bonne technique de frappe et des passes longues, taillées sur mesure pour ses partenaires. Vous obtenez le cocktail du bon défenseur, qui brille discrètement. Et qui dure depuis plus de dix ans avec les Diables rouges. L’ancien Ajacide a d’abord débuté comme joueur de flanc, au poste d’arrière droit, avant de s’asseoir dans un fauteuil qui lui convenait mieux, celui de défenseur central droit.

Un costume également enfilé en Premier League, d’abord à Southampton, et depuis 2015 à Tottenham. Un club où il possède des stats phénoménales: durant la saison 2015-2016, Alderweireld a distribué pas moins de 238 passes longues réussies en 38 journées disputées.

Clean sheets en série

Alderweireld a fait ses débuts en tant que Diable au cours de la décennie précédente. C’était lors de la Kirin Cup, contre le Chili. Ce jour-là, Kevin Roelandts ouvrait le score d’une équipe composée dans l’urgence, où Geoffrey Mujangi Bia évoluait en numéro 9. Ce dernier joue désormais au football de manière anonyme, dans une sélection de professionnels au chômage, et est à la recherche d’un contrat. Alderweireld, lui, n’a pas ces problèmes, même s’il a fallu se montrer patient avant de le voir prolonger chez les Spurs.

Toby Alderweireld au duel avec Neymar.
Toby Alderweireld au duel avec Neymar.© DPA

Les meilleurs défenseurs sont ceux qui sortent du match avec une clean sheet, a déclaré Rio Ferdinand. Alderweireld, qui a toujours qualifié son passage à l’Atlético de Madrid de crucial dans son parcours, possède de belles références à ce propos. Depuis le 5-2 contre la Suisse le 18 novembre 2018, au cours d’un match où les Belges se sont littéralement éteints, Alderweireld a disputé onze matches internationaux sous le maillot des Diables. Il n’a donc rien raté, et affiche même un ratio buts marqués-buts encaissés royal : 42-3. Tout en gardant le zéro à huit reprises. Oui, Alderweireld fait bien partie du gratin mondial à son poste.

Toby l’indispensable

Ce qui frappe au moment de passer sa carrière internationale en revue, c’est qu’Alderweireld a rejoint la sélection dans le sillage d’autres joueurs de l’Ajax, à savoir Thomas Vermaelen et Jan Vertonghen. Et est presque immédiatement devenu un joueur-clé. Quel que soit le coach de l’équipe nationale, Toby a toujours été un pion régulier. Résultat, le voilà à 100 capes tout rond à 31 ans. Et, si son corps tient, il est en bonne voie pour en ajouter un paquet à son palmarès.

L’enthousiasme entourant l’équipe et ses joueurs, qui était au top absolu il y a quelques années, a faibli depuis un moment. Ce qui reste, une fois les tribunes vidées de leur public, c’est la lutte, la résilience, la discipline. Et peut-être un poil de fantaisie qui manque. Mais c’est peut-être aussi l’hommage qui colle le mieux aux talents d’Alderweireld, désormais centenaire.

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