© BELGA PHOTO (DAVID CATRY)

Tine De Caigny (Red Flames): « Notre objectif, c’est de finir premières du groupe »

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Ce vendredi à 19 heures, les Red Flames affrontent la Pologne à Gdansk pour démarrer leur campagne qualificative pour le Mondial 2023. Et oublier le passé.

Se qualifier deux fois d’affilée pour l’EURO, c’est bien. Parvenir à gratter un premier ticket pour le grand bal mondial, c’est encore mieux. C’est précisément l’objectif poursuivi aujourd’hui par les Red Flames, qui entament leur route vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande par un déplacement en Pologne, 29e nation mondiale. Un apéro costaud pour les joueuses d’Ives Serneels, 19e au classement, qui sont versées dans le groupe F, avec la redoutable Norvège, classée douzième au ranking FIFA, l’Arménie (128e), le Kosovo (115e) et l’Albanie (75e), que les Belges affronteront mardi 21 septembre au stade Roi Baudouin.

On ne s’est jamais inquiétées, car on était conscientes de l’écart entre nous et nos précédentes adversaires.

Tine De Caigny

Bref, c’est le retour aux affaires pour des Flames que l’on avait quittées sur une courte victoire au Luxembourg avec une équipe considérablement remaniée, mais aussi des défaites douloureuses contre des grandes nations européennes. Des revers riches en enseignements, face à des adversaires qui disposent tous d’un noyau 100% pro, ce qui n’est pas le cas des joueuses belges. Tine De Caigny, qui n’a plus goûté aux joies des rencontres internationales depuis avril et ce but victorieux contre l’Irlande, fait partie de celles qui peuvent se concentrer à 100% sur le foot depuis son départ pour Hoffenheim cet été. « On n’arrive pas moins en confiance en Pologne à cause de ces résultats, on ne s’est jamais inquiétées, car on était conscientes de l’écart entre nous », indique la meilleure buteuse de qualifs pour l’EURO. « Tout le monde a mis ça derrière soi. On veut juste repartir d’un bon pied, contre une équipe qu’on n’a plus affrontée depuis longtemps (victoire 5-0 en amical 5-0 en septembre 2015, ndlr). Elles seront assez agressives, dures dans les duels, je pense. Difficiles à jouer. Mais ça reste surtout à nous de nous concentrer sur nos forces. De croire en nous. On est la Belgique, on est là, on sait défendre et mettre des buts. »

Un tirage (relativement) favorable

D’autant plus que le tirage s’est montré relativement clément pour les Flames, qui ont hérité de la Norvège, quart de finaliste au dernier Mondial et invaincue dans sa poule qualificative pour l’EURO 2022, comme principale adversaire sur la route de la prochaine Coupe du monde. Plus abordable que les Pays-Bas, champions d’Europe en titre, l’Allemagne, l’Angleterre ou encore l’Espagne, qui s’annonce comme la prochaine superpuissance européenne. Si pour le moment la sélection scandinave est au-dessus, en témoigne cette victoire 0-2 en avril dernier, on se dit que la Belgique peut espérer « un truc », si elle parvient à sortir une grosse prestation.

« On doit être réalistes et se dire qu’il y a des équipes meilleures que nous, mais on veut les atteindre », poursuit De Caigny. « Notre objectif, honnêtement, c’est de finir premières du groupe pour se qualifier directement. Le Mondial, c’est la prochaine étape. »

Un pas de plus dans la progression d’une équipe peut-être limitée structurellement à l’heure actuelle, mais terriblement ambitieuse, et qui pourra compter sur son public dès mardi, lors de la réception de l’Albanie à 20h30. « Ça va nous offrir ce petit boost en plus, le genre de trucs qui te donne envie de te défoncer encore plus, » affirme l’attaquante. Les Albanaises sont prévenues.

Tine De Caigny a déjà (re)trouvé le chemin des filets sous le maillot d'Hoffenheim.
Tine De Caigny a déjà (re)trouvé le chemin des filets sous le maillot d’Hoffenheim.© EIBNER (Michael Memmler)

Cet été, Tine De Caigny a retrouvé le monde professionnel en rejoignant Hoffenheim, troisième de la dernière Bundesliga et qualifié pour les poules de la Ligue des Championnes. Un transfert officialisé en mars, après que la déroute subie à Bruxelles en février (1-6) ait « ouvert les yeux » à la native de Beveren. Pour franchir un cap, pas le choix, il fallait retrouver le monde pro, ce que ne lui offrait pas Anderlecht. Lors de son ultime saison en Mauve, la Soulier d’Or 2020 travaillait en effet trois jours par semaine dans un magasin de sport. « Si ce changement de cap fait de moi une leadeuse de la sélection ? Je ne me mets pas autant de pression », répond la principale intéressée. « Le fait d’être dans un plus grand club, dans un plus grand championnat ne change pas vraiment qui je suis, même si ce nouvel environnement me permet de devenir une meilleure joueuse. »

La numéro 6 fait pourtant partie des cadres d’une équipe nationale qui rajeunit à vue d’oeil, grâce notamment aux jeunes Louvanistes (Hannah Eurlings, Amber Tysiak, Sari Kees, Zenia Mertens). « C’est vrai que je suis ici depuis sept ans maintenant, et on dispose d’une équipe de plus en plus jeune, ce qui est une bonne chose. Mais on a déjà pas mal de joueuses qui remplissent ce rôle. Moi, je n’ai que 24 ans, je suis toujours jeune, même si je tente de guider les autres quand il le faut. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire