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Timon Wellenreuther est-il adapté au jeu d’Anderlecht?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

L’Allemand a été l’un des hommes forts de la saison à Willem II. Une équipe au jeu très éloigné de celui prôné par Vincent Kompany à Bruxelles.

Depuis l’arrivée à Bruxelles de Jelle ten Rouwelaar, le nouvel entraîneur des gardiens mauves, le Sporting était fréquemment lié à des portiers néerlandais. Si Joël Drommel a longtemps semblé tenir la corde, mais réclamait des garanties pour un poste de titulaire, c’est finalement Timon Wellenreuther, en fin de contrat à Tilburg, qui traverse la frontière. Un indice de plus qui montre qu’une belle offre débarquée sur les bureaux bruxellois pourrait offrir à Hendrik Van Crombrugge un voyage vers l’étranger pour y poursuivre sa carrière? Dans la vidéo de présentation concoctée par le club, Peter Verbeke affirme qu’il « amènera de la concurrence » au Lotto Park.

Lancé dans le grand bain au mois de février 2015 par Roberto Di Matteo, Wellenreuther cumule les premières fois en l’espace de quelques semaines sous les couleurs de Schalke 04. Monté au retour des vestiaires contre le Bayern, suite à la blessure de Fabian Giefer – gardien remplaçant promu titulaire lors de l’indisponibilité de Ralf Fährmann – le jeune Allemand enchaîne 45 minutes contre le Rekordmeister, deux matches de Ligue des Champions contre le Real Madrid champion d’Europe en titre, et un bouillant derby de la Ruhr face à Dortmund, où il tient longtemps le marquoir vierge avant de craquer trois fois en fin de rencontre.

Wellenreuther est réputé pour la qualité de son jeu long, un trait commun à de nombreux gardiens du championnat batave.

Un prêt à Majorque plus tard, Wellenreuther débarque à Heerenveen au bout de son contrat. Les débuts sont cauchemardesques, avec un 3/21 assorti de dix-huit buts encaissés, et l’Allemand quitte rapidement l’équipe pour n’y revenir que vingt matches plus tard, à l’occasion d’un historique succès 5-0 contre le PSV. Devenu une valeur sûre à la surveillance des portes de Tilburg, il écrit sa légende dans le Brabant septentrional lors des demi-finales de la Coupe la saison dernière. Timon détourne trois tirs au but, dont celui du spécialiste Teun Koopmeiners, pourtant presque infaillible aux onze mètres (neuf buts en dix tentatives cette saison).

UN PROFIL POUR ANDERLECHT?

La proche fin de contrat de celui qui est le fils du président de Karlsruhe, combinée à la saison folle de Willem II qui arrache une cinquième place inattendue, attirent forcément les convoitises. Cité à Hambourg ou au Besiktas, l’Allemand pose finalement ses gants à Anderlecht, où Peter Verbeke le décrit comme « un joueur avec du cran et du rayonnement. »

Réputé pour la qualité de son jeu au pied, surtout dans le jeu long (60% de passes réussies, une moyenne proche de celle de Van Crombrugge), l’Allemand s’est surtout mis en évidence avec ses mains cette saison: sur les 4,67 tirs qu’il concédait par match, il en a bloqué 3,39, soit près de 73%. Et avec 1,96 sortie par match, il figure sur le podium des gardiens les plus aventureux d’Eredivisie dans le domaine.

Le style de jeu de Willem II est très éloigné de celui prôné par les Mauves.

Reste à savoir si le style de jeu d’Anderlecht conviendra à un joueur qui a longtemps lutté dans le bas du tableau depuis le début de sa carrière. Difficile de tirer des enseignements de ses qualités à la construction en se basant sur le jeu d’une équipe de Willem II dont le style est loin des standards guardiolesques amenés par Vincent Kompany à Neerpede. Cette saison, Willem II affiche 47,5% de possession, est largement l’équipe du top 10 qui effectue le moins de passes par match, conserve difficilement le ballon sous pression (plus mauvais PPDA against du championnat) et est le club qui dispute le plus de duels aériens par rencontre.

« C’est un peu ça la magie du scouting, savoir détecter des joueurs qui n’ont pas exploité leurs qualités dans un autre contexte parce que la philosophie du club ne leur convenait pas », expliquait l’expérimenté Josep Colomer, connu comme étant l’homme qui a découvert Lionel Messi, quand on s’interrogeait sur l’arrivée de Siebe Blondelle dans le jeu tout en toque de Jordi Condom à Eupen. Un raisonnement qui vaut probablement pour le choix des équipes de Peter Verbeke de miser sur Wellenreuther. Car sur ses vingt passes données en moyenne par match, l’Allemand en distillait seulement huit courtes. À titre de comparaison, Van Crombrugge jouait court à seize reprises sur ses vingt passes moyennes hebdomadaires.

Reste donc à voir si la magie opérera.

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