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Tessa Wullaert (Red Flames): « Ne pas faire preuve de trop de respect »

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

La capitaine des Red Flames préface la rencontre amicale que la sélection belge s’apprête à livrer face à la Norvège. Un pays en théorie plus fort, mais qui rappelle de beaux souvenirs aux Belges.

Jeudi 20 juillet 2017, Bréda. On est encore dans le monde d’avant, celui des stades pleins et des publics hurlant. Ce jour-là, aux alentours de 19h45, les Red Flames s’offrent une fête nationale avant l’heure, en scellant la première victoire de leur histoire dans un grand tournoi, contre la prestigieuse Norvège de surcroît.

Quatre ans plus tard, les buts d’Elke Van Gorp et Janice Cayman arrachent des sourires, mais semblent loin. Le rapport entre les deux pays s’est « normalisé » : les Norvégiennes ont atteint les quarts de finale au Mondial 2019, une compétition à la popularité record à laquelle les Belges n’ont pas accédé. Plus récemment, les deux pays ont poinçonné leur billet pour l’EURO 2022. Et depuis lors, c’est le calme plat pour les Scandinaves, qui n’ont plus joué depuis octobre 2020. Les Flames, elles, ont pris le temps d’exploser la très faible Lituanie (0-9) et la redoutable Suisse (4-0) en qualifs, avant de se crasher contre les Pays-Bas (1-6) et l’Allemagne (2-0). Voilà pour le décor, où Tessa Wullaert tiendra encore l’un des premiers rôles côté noir-jaune-rouge.

Caroline Graham Hansen l’une des principales menaces qui planent sur l’équipe belge.

« La situation est totalement différente entre maintenant et l’EURO 2017, même si pas mal de Norvégiennes qui jouaient ce jour-là sont encore en sélection aujourd’hui », indique la capitaine des Flames. « Je les connais un peu. J’ai joué avec Caroline Graham Hansen à Wolfsburg, c’est une super joueuse. » L’attaquante, récemment qualifiée pour les demi-finales de la Ligue des Champions avec le Barça, est en effet l’une des principales menaces qui planent sur l’équipe belge. « Son controle de balle est incroyable et techniquement, c’est l’une des meilleures qu’il m’ait été donné de voir jouer », affirmait sur le site de la FIFA Maren Mjelde, capitaine de la Norvège, absente ce jeudi en raison d’un genou qui a trinqué au cours d’une finale de League Cup remportée avec Chelsea, contre le Bristol City de notre compatriote Yana Daniels. « Elle possède les qualités pour changer le cours d’une rencontre et dans les un-contre-un, personne ne fait mieux qu’elle. C’est une vraie leadeuse. »

Améliorer le jeu avec ballon

Et la joueuse de 26 ans n’est pas la seule adversaire susceptible de causer des maux de tête aux Belges. « Mais la Suisse a de meilleures individualités que nous et pourtant, on les a dominées en décembre », rappelle cependant Wullaert, 96 sélections au compteur. « Une de nos forces, c’est qu’on forme une vraie équipe, c’est toujours difficile de jouer contre nous. Aussi, on parvient systématiquement à marquer. Même contre l’Allemagne, le but annulé était bien valide. Donc ce n’est pas là que se situe le plus gros problème. Par contre, on doit devenir meilleures quand on a le ballon. Parvenir à le garder et à mieux construire, simplement en partant de la gardienne, puis progresser compartiment par compartiment. Même contre les équipes plus faibles, on peut améliorer notre circulation de balle. »

Face à ce genre d’adversaires, on doit conserver notre organisation.

Tessa Wullaert, capitaine des Red Flames

Une autre clé de cet amical de prestige face à la Norvège se situera dans la tête. « Contre les Pays-Bas, on se disait trop que si on gérait bien en défense, on pourrait peut-être gratter quelque chose. Je pense que c’était naïf de notre part, car les Néerlandaises ont cinq, six ans d’avance sur nous. Tout le monde est pro dans cette équipe. Face à ce genre d’adversaires, on doit conserver notre organisation, comme on le faisait il y a dix ans, en se disant qu’on peut faire la différence en contre-attaque. Tout en travaillant pour parvenir à se créer des opportunités une fois le ballon en notre possession. »

« On doit aussi éviter de faire preuve de trop de respect envers nos adversaires », poursuit l’attaquante anderlechtoise. « OK, les Pays-Bas et surtout l’Allemagne, c’est plus fort que nous, notamment physiquement, mais on sait jouer au foot aussi. » L’excès de respect face aux grandes, c’est un peu l’éternel souci des Red Flames. Un défaut que l’on avait cru effacé au soir de la qualif’ pour l’EURO 2022 nette et sans bavure acquise contre la Suisse, mais qui revient manifestement encore à la figure des internationales belges quand l’opposition se corse. Il reste désormais une grosse année pour corriger tout cela.

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