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« T’as beau t’appeler Benteke ou Hazard, si t’es pas bon, t’es pas bon »

Thomas Bricmont

Le foot c’est souvent une histoire de famille. Jonathan Benteke et Kylian Hazard n’échappent pas à la règle à Zulte Waregem. Rencontre.

On vous compare souvent avec vos frères, ça vous pèse?

Jonathan : Je suis très heureux d’avoir un frère comme Christian. Il a une belle situation, il réussit dans sa vie, c’est un exemple, je ne peux être que content.

Tu t’attendais à ce qu’il réalise une telle carrière ?

Jonathan : Je savais qu’il allait réussir même s’il a connu beaucoup de problèmes très jeune. Au Standard, ils en ont peut-être trop attendu surtout que la concurrence à l’époque était féroce.

Kylian : On me compare à un des meilleurs joueurs du monde mais pour moi, il reste mon frère. Qu’il réussisse dans le foot ou pas, ça ne change rien pour moi. Ce qui me rend heureux, c’est pas le foot, c’est sa réussite personnelle, ses deux enfants, sa femme. Pour le moment tout lui réussit, tant mieux mais s’il venait à se blesser, à connaître des complications, mon regard sur lui ne changerait pas.

Comment vivez-vous le fait d’évoluer dans deux mondes différents, d’une part le faste de la Premier League et de l’autre l’anonymat de Zulte Waregem ?

Jonathan : Ça ne peut être qu’une motivation. Le seul problème, c’est qu’on voudrait qu’on soit aussi fort que notre frère au même âge. Mais je n’en connais pas beaucoup qui percent à 19 ans. Un jeune « normal » commence seulement à avoir sa chance en D1 à cet âge-là, on n’est donc pas en retard. Mais on porte ce fameux nom de famille et on fait avec.

« Je ne suis pas un génie comme lui »

D’après vous, c’est un inconvénient ou un avantage de s’appeler Hazard ou Benteke ?

Jonathan : Ça a plus de désavantages. Les attentes sont trop hautes. Depuis que je suis à Visé, on me parle tout le temps de Christian et j’essaie de ne pas y penser. Par contre, j’écoute ses conseils et ça c’est une chance, un réel avantage.

Kylian : Mon frère a été élu meilleur joueur du foot français à 17 ans. Moi on me regarde et on me dit : Tu fais quoi à 19ans ? On pourrait peut-être me laisser le temps. Moi, je ne suis pas un génie comme lui et je l’assume pleinement.

A l’inverse, après une saison de disette comme tu as connue au White Star, un joueur « normal » a peu de chance de rebondir, surtout dans un club de D1.

Kylian : Ouais, après une saison pareille, si je ne m’appelle pas Hazard je crois que j’arrête le foot. Si je m’appelais euh… « Jean Dujardin », ce serait pas la même chose.

Jean Dujardin, c’est pas le meilleur exemple…

Kylian : On est d’accord. On est plus vite mis en avant, je suis par exemple passé à Téléfoot, seulement pour mon nom.

Jonathan : Peut-être mais dans le foot, t’as beau t’appeler Benteke-Hazard, si t’es pas bon, t’es pas bon.

Par Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Jonathan Benteke et Kylian Hazard dans votre Sport/Foot Magazine

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