© BELGAIMAGE - CHRISTOPHE KETELS

Supporters au temps du coronavirus: « La première pinte, à 7 heures du matin, passe difficilement »

Ce maudit virus condamne les supporters les plus fanatiques à suivre les matches à la télévision. Première partie: Joren, supporter d’OHL.

Joren Vandormael (26 ans) est laborantin à Haasrode, mais ces derniers mois, il s’est rendu moins souvent au travail que d’habitude. La raison? Il devait encore prendre ses jours de congé. « Toutes mes vacances étaient organisées en fonction d’excursions footballistiques, qui sont toutes tombées à l’eau. Donc, j’ai dû prendre ces jours de congé de façon plus classique. »

Chaque fois, sa destination finale était l’Angleterre. Ce n’est pas pour rien que le groupe dont fait partie Joren s’appelle les Leuven Lads. Joren: « Depuis qu’OHL appartient à King Power, nous franchissons la Manche encore plus souvent. On s’est liés avec un groupe de supporters de Leicester. » Le club de Premier League est également la propriété de la chaîne thaïlandaise tax free King Power. « OHL a d’abord invité les supporters de Leicester. On leur a montré la ville et ils ont donné de la voix. Ils nous ont ensuite invités à assister à un match de Leicester. Notre premier déplacement là-bas était une rencontre à domicile contre Stoke City. Nos liens se son resserrés. Quand on va voir un match en Angleterre, on ne reste plus confinés dans nos groupes respectifs. On va les uns vers les autres, on se mêle, on prend des nouvelles de chacun. On participe à des activités durant tout le week-end. L’année passée, on a visité Wembley. Cette année, on devait aller à Anfield et accompagner nos amis à Everton. Ces excursions sont très agréables. Elles nous permettent de découvrir une autre culture. Ces types sont vraiment insane. Quand Leicester joue l’après-midi, ils commencent à boire des bières au pub à sept heures du matin. Nous les accompagnons. Mais la première pinte passe quand même difficilement! » ( Rires)

Quand on est entouré de 3.000 personnes, le pouls grimpe vite à 120, voire 130. Je ressens ce stress en suivant les matches à la télévision aussi, mais c’est quand même très différent. »

Joren, supporter d’OHL

Les Lads et les supporters de Leicester sont en contact toute l’année, via Facebook. Joren: « Toutefois, les vraies rencontres nous manquent terriblement. Y compris à OHL. Notre abonnement comprend des bons nous offrant une Stella dans plusieurs cafés de Louvain. Donc, chaque année, nous organisons une promenade des bons. Nous en sommes privés aussi cette année. Nous ne pouvons pas davantage vivre les matches ensemble. Normalement, on se retrouve au Plaza, notre café sur la Grand-Place, trois heures avant le coup d’envoi. On mange un bout avant de monter dans le car ou d’aller à pied au stade. Durant la soirée, le stress monte petit à petit. Puis on est dans la tribune, on voit un joueur lancé en profondeur, l’occasion de but. Quand on est entouré de 3.000 personnes, le pouls grimpe vite à 120, voire 130. Je ressens ce stress en suivant les matches à la télévision aussi, mais c’est quand même très différent. »

Joren suit maintenant les matches depuis la maison, qu’il partage avec trois copains de son âge, à Louvain. Deux d’entre eux, son frère Robbe et son collègue Pieterjan, sont eux aussi supporters d’OHL. Ils font donc partie d’une bulle blanc-vert-noir-rouge, avec des bières et des chips. C’est convivial. Même Melissa, moins passionnée de football, vient s’asseoir devant le petit écran. « Mais les soirées sont beaucoup trop tranquilles. Les habitants précédents ont transformé la cave en salle de fête. Il y a un grand box et une lampe de discothèque. Quand les bulles étaient plus grandes et que les cafés fermaient à une heure du matin, nous pouvions continuer à faire la fête en groupe quand OHL avait gagné. Nous mettions de la musique, nous faisions un peu les fous. Il n’en faut pas plus pour passer une chouette soirée. Mais pour le moment, la cave, c’est le vide sidéral. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire