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Stéphane Pauwels: « Sa Pinto au micro, c’était mythique, lunaire »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Stéphane Pauwels revient sur les moments forts de son année 2017.

« Dès le soir du 4-0 de PSG – Barcelone, j’ai dit à la télé que le Barça allait passer, qu’on allait voir une remontada historique. Je me suis mis toute la France à dos. Je me suis fait allumer un peu partout, j’ai été insulté, j’ai dégusté et, pas de chance, il y avait près d’un mois entre les deux matches, donc ça a traîné en longueur. Pendant tout ce temps-là, j’ai confirmé, je n’ai pas voulu revenir sur mon pronostic.

Il y avait des signes avant-coureurs. A l’approche du match retour, Eric Abidal m’a dit : – Les gars de Barcelone sont furieux à cause des selfies moqueurs de quelques mecs du PSG, Luis Enrique va les afficher en grand dans le vestiaire pour remonter ses joueurs.

Le soir du match retour, j’ai invité Christian Jeanpierre sur le plateau de RTL. Je lui ai dit : – Faites pas les cons, vous allez en ramasser six.

Il était sûr de lui : – Mais enfin, jamais ! Impossible !

J’ai insisté : – Les Espagnols sont remontés comme des coucous, tu vas voir.

Après la qualification du Barça, j’ai presque eu droit à des excuses nationales en France. Sur RTL radio et L’Equipe TV notamment.  »

Doigts d’honneur

 » Et puis, l’interview que j’ai faite de Ricardo Sa Pinto après le clasico en Coupe, elle est gravée pour la vie. C’était surréaliste, mythique, lunaire. Et il y a des trucs qu’on n’a pas vus à la télé, ce soir-là. J’étais en bord terrain pendant le match, j’ai vu la bière tomber. Quand Sa Pinto se roulait sur la pelouse, Hein Vanhaezebrouck m’a fait un signe qui voulait dire : -Mais il est fou ! Les jours suivants, je me suis encore fait allumer par des supporters du Standard. Ils m’ont reproché d’avoir posé une question sur l’incident. J’ai lu et entendu que RTL avait voulu faire le buzz. J’aurais dû ignorer ça ? Alors, j’aurais été un couillon. Je lui ai d’abord parlé du match, j’ai dit que la victoire du Standard était méritée. Puis, quand il a été question du gobelet, il est tout de suite parti en vrille. J’ai pourtant commencé en lui disant qu’il fallait punir les mecs qui lançaient des projectiles sur le terrain.

A l’entendre, il s’était pris une bombe et il avait failli mourir. On voit à la télé qu’un moment, il ne m’écoute plus et il arrête de parler, il lève un poing rageur en regardant en hauteur. En fait, il répond à des supporters d’Anderlecht qui lui font des doigts d’honneur. Plusieurs fois en cours d’interview, j’ai cru qu’il allait reprendre ses esprits et reconnaître qu’il avait exagéré, qu’il avait cherché à gagner du temps. Mais non, au contraire, il s’énervait de plus en plus et, sur la fin, il était tellement excité que je ne comprenais plus rien à ce qu’il me racontait.

Ça a été le match le plus mythique de ma vie, ça a senti la poudre du début à la fin, Sa Pinto était chaud comme une baraque à frites dès que ça a commencé. J’aime bien sa fougue et son envie de bien faire, mais un moment, tu dois trouver l’équilibre. En tout cas, c’était un très bon moment de télé.  »

Par Pierre Danvoye

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